Sunday, October 29, 2006

Catastrophe naturel

Le réchauffement climatique pourrait coûter à l'économie mondiale jusqu'à 5,5 trillions d'euros (7 trillions de dollars) si les gouvernements ne prennent pas des mesures radicales au cours des 10 prochaines années, avertit une étude d'un ancien responsable de la Banque mondiale.

L'étude, dont l'hebdomadaire britannique The Observer publie des extraits et qui doit être présentée lundi 30 octobre par Sir Nicholas Stern, ancien chef économiste de la Banque mondiale, prévient également que le nombre de réfugiés, victimes de la sécheresse ou d'inondations, pourrait s'élever à quelque 200 millions de personnes.

elon l'Observer paru dimanche, cette étude de 700 pages est la première contribution de poids d'un économiste à un phénomène qui avait été jusque là l'apanage des scientifiques. Le rapport de M. Stern, qui avait été commandé voilà un an par le ministère de l'économie britannique pour mieux cerner les répercussions du réchauffement climatique sur l'économie du globe, prévoit que celui-ci pourrait provoquer une récession mondiale.

"LE DÉBAT EN LA MATIÈRE EST À UN TOURNANT"

"Cela va nous donner des arguments", a déclaré une source gouvernementale britannique anonyme citée par l'hebdomadaire. "Je crois que le débat en la matière est à un tournant de même que nous l'étions en 2004-2005 en terme de science", a estimé cette source.

Selon l'Observer, le coût du réchauffement climatique pourrait aller jusqu'à 6,8 trillions de dollars si les choses restent inchangées, soit plus que les deux guerres mondiales et la grande dépression de 1929, tout en rendant de grandes parties de la planète inhabitables.

Même si une fin immédiate était mise à la pollution, ajoute l'Observer, les gaz à effet de serre déjà dans l'atmosphère continueraient à provoquer un réchauffement du climat pendant encore une trentaine d'années avec le niveau des mers s'élevant encore pendant un siècle. L'ancien économiste de la Banque mondiale a calculé, souligne l'hebdomadaire, que l'humanité devrait dépenser 1 % du PIB annuel de la planète, soit près de 350 billions de dollars (275 billions d'euros) sous peine de voir le coût du réchauffement climatique être de 5 à 20 fois plus élevé.

"LA NÉCESSITÉ D'ACTION EST URGENTE"

Le problème est tellement urgent qu'un nouvel accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, remplaçant le protocole de Kyoto, devrait être conclu dès l'année prochaine plutôt qu'en 2010-2011 comme prévu, estime l'auteur de l'étude par l'augmentation des émissions de la Chine.

Le contenu de l'étude de Sir Nicholas Stern a été présenté aux ministres de l'environnement à Mexico au début du mois, où il a clairement expliqué à tous que "ne rien faire n'était pas une option" et que la "nécessité d'action était urgente", a indiqué une source gouvernementale britannique, citée par ailleurs par The Independent.

Selon le journal, le ministère des finances britannique espère que cette étude servira à provoquer un revirement de l'opinion aux Etats-Unis et à combattre l'assertion du gouvernement américain que la réduction des émissions de gaz à effet de serre est dommageable pour la croissance économique.




Réchauffement de la planète

Au Groenland, une équipe de scientifiques poursuit des recherches pour analyser le climat sur les 250 000 dernières années.
L’analyse des carottes glaciaires permet de reconstituer les variations climatiques. Sur une carotte glaciaire, chaque strie représente une année. On a ainsi découvert que depuis 10 000 ans, le climat est particulièrement stable.
Mais, aujourd’hui, cette stabilité est remise en cause par l’activité humaine. L'homme accèlere t-il le rechauffement de la planète ?

Un refroidissement brutal

Il y a 13 000 ans, un refroidissement brutal de la température s’est produit. A ce moment là, la Terre sortait d’une longue période glaciaire. La température remontait progressivement quand tout fut bouleversé.
Dans un premier temps, sous l’effet de l’augmentation de la température, les glaciers commencèrent à fondre.
L’inondation qui s’en suivit fut catastrophique.
L’eau douce se déversa dans l’océan Atlantique et provoqua une baisse de la salinité de l’eau de mer.
L’ensemble de la circulation du courant océanique s’est alors interrompu.
Cet arrêt plongea des régions du globe dans le froid. Ce fut comme un retour à la période glaciaire.

Le rôle de la circulation océanique

La circulation océanique influence beaucoup le climat de la Terre.
D’une part, elle entraîne les eaux tropicales chaudes vers le Nord. Cela permet de réchauffer les régions froides et de leur procurer des hivers doux.
D’autre part, elle évite le réchauffement excessif des eaux tropicales en les refroidissant.

Cette circulation est un véritable climatiseur de la planète.

Toutes les grosses perturbations climatiques du passé sont dues à un problème dans la circulation océanique. Or, aujourd’hui, nous sommes à la veille d’une perturbation de ces courants.
En effet, cette circulation a déjà commencé à ralentir et risque de s’affaiblir très rapidement. Le flux du Gulf Stream a diminué de 20% au niveau des îles Féroé.

On ne peut savoir aujourd’hui si ce phénomène provoquera une nouvelle ère glaciaire comme ce fut le cas il y a 13 000 ans.
Mais, il faut s’attendre à ce qu’il entraîne un bouleversement climatique considérable.

hermomètres naturels : les icebergs

Les icebergs constituent de gigantesques réservoirs d’eau douce. Quand ils fondent, ils diminuent la salinité de l’eau. Ce phénomène perturbe la circulation des courants en eau profonde.
Aujourd’hui, avec le réchauffement de la planète, le nombre d’icebergs est en augmentation.
Jusqu’en 1970, on dénombrait environ 400 icebergs qui descendaient de l’Atlantique Nord vers les eaux canadiennes.
Dans les années 80, on en comptait 600. Et, dans les années 90, on en comptait plus de 1000 par an.

Dioxyde de carbone et réchauffement

Le réchauffement de la planète résulte de l’augmentation du gaz carbonique. Nos émissions de gaz à effet de serre totalisent 24 milliards de tonnes de dioxyde de carbone chaque année.

En parallèle, nous détruisons nos forêts et polluons nos océans. Or, ce sont les plantes et le plancton qui permettent le recyclage du gaz carbonique.
Les niveaux en CO² (gaz carbonique) ont augmenté du tiers par rapport à il y a 250 ans.

Conséquences d’un réchauffement

Si le réchauffement de la planète continue au rythme actuel, la température des océans pourrait s’accroître d’un degré ½ d’ici 2050.
L’écosystème aquatique en serait totalement altéré.
Un million d’espèces animales et végétales pourrait disparaître d’ici 2050 (estimation de la revue Nature du 8/01/2004).

Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) prévoit la disparition de 21% à 52% des espèces.

Si nous ne réduisons pas nos émissions de gaz à effet de serre, la température mondiale, qui a déjà augmenté de 0,6 degré au cours du siècle dernier, augmentera d’un nouveau degré.

Même les scientifiques les moins pessimistes prévoient des phénomènes catastrophiques :

  • Disparition des glaciers
  • Inondations
  • Vagues de chaleur et tempêtes
  • Elévation d’au moins 30 cm du niveau des mers

Scénario catastrophe

Sans sombrer dans le sensationnel, le sujet est trop grave pour cela, il n’est pas évident que les gouvernements prennent conscience de la gravité du problème avant qu’il ne soit trop tard.

Non seulement nous ne diminuons pas nos émissions de gaz, mais il est presque certain que nous allons les quadrupler.
Dans cette hypothèse, loin d’être fantaisiste malheureusement, la température augmenterait de 8 degré (estimation du centre Hadley du Met office).

Dans ce cas là, selon les experts, notre planète connaîtrait des températures semblables à celles qui existaient il y a 40 millions d’années.
A cette époque là, les calottes polaires n’étaient pas permanentes et le niveau des mers était supérieur de 12 m à celui d’aujourd’hui.
Inutile de dire que de nombreux pays seraient engloutis.

Le Centre Hadley prévoit déjà d’ici 2080, si rien n’est fait, des changements climatiques inquiétants :

  • Diminution de 50% de la pluviosité sur les Tropiques (Afrique Tropicale, sud-est de l’Asie, Australie). Les Etats-Unis verront également une diminution de leur pluviosité.
  • Elévation du niveau des mers en Europe, Indonésie, Delta du Gange
  • Couverture de glace qui s’étendrait sur l’Europe du Nord et une partie de l’Angleterre.

Réchauffement ou Refroidissement de la planète ?

Si le courant du Groenland s’arrêtait, la Terre connaîtrait t-elle une nouvelle période glaciaire ?

Plusieurs scénarios sont avancés par les scientifiques. L’affaiblissement de ce courant peut entraîner deux scénarios opposés :

1/ il affaiblit le Gulf Stream et déclanche un refroidissement

2/ il augmente le taux de dioxyde de carbone dans l’air et contribue au réchauffement du climat

Il y a 13 000 ans, la mise en sommeil de ce courant a entraîné une glaciation. Mais aujourd’hui, les températures sont plus élevées qu’à cette époque à cause de l’activité humaine.
L’augmentation de dioxyde de carbone pourrait se produire avant que les calottes glaciaires n’aient le temps de s’étendre.
L’effet pourrait donc être totalement inversé.

Dans tous les cas de figure, le climat tempéré dont nous jouissons actuellement serait totalement modifié.
Nos ancêtres ont pu survivre aux bouleversements climatiques mais ils n’étaient pas 6 à 8 milliards comme le prévoit l’ONU pour les 50 années à venir.

Dernières informations. Juin 2006

Des chercheurs ont extrait du sol de l’Antarctique une carotte de glace contenant 740.000 ans d’histoire. Ainsi, les paléoclimatologues peuvent désormais comparer huit âges glaciaires de la Terre au lieu de quatre.

Les résultats des premières analyses, publiés aujourd’hui dans la revue Nature, révèlent que les périodes interglaciaires les plus anciennes étaient aussi les plus difficiles. En effet, les cinq dernières périodes interglaciaires sont les seules dont les températures sont proches de celles que nous connaissons aujourd’hui. Au-delà de 430.000 ans, ces périodes dites ‘’interglaciaires’’ étaient très froides.

Au cours des 430.000 dernières années, le climat n’a été aussi chaud qu’aujourd’hui que 5 à 10% du temps. La période interglaciaire dans laquelle nous vivons dure depuis environ 12.000 ans, ce qui est nettement plus long que pour les précédentes. L’effet de serre consécutif à l’activité humaine en est-il la raison ?

Au cours du prochain été austral l’équipe d’EPICA va poursuivre son forage afin d‘atteindre des glaces vieilles de 900.000 ans. La carotte d’un million d’années est l’objectif que se sont fixé les spécialistes de ces forages.


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