Désolation à Mahamasina. Samedi matin, Claude Romain Randriamanamihaja, médecin à la retraite, sa femme, Fara Andriantsoa Ranoroarimanana, et leur femme de ménage, Rasoazananoro, ont été retrouvés morts à leur domicile à Mahamasina. C'est la fille du couple qui a fait la découverte macabre quand elle rentrait de son travail. Étudiante en médecine, elle est sortie d'un tour de garde pour rentrer chez elle.
« C'était l'horreur ! » Le neveu du couple victime résume ainsi la scène atroce que sa cousine avait vécue ce matin-là. D'après lui, celle-ci a vu en premier le corps sans vie de son père dans le salon. Couvert de blessures, le médecin baignait dans son sang.
Mobile indéterminé
« Elle ne s'est rendue compte du meurtre qu'après avoir trouvé le cadavre de sa mère dans la chambre à coucher de ses parents », a-t-il ajouté. Aussitôt, elle a alerté des voisins, qui ont à leur tour saisi la police et les autorités du fokontany.
Pour le moment, les circonstances du meurtre ne sont pas connues. L'état des corps a permis de conclure que les victimes avaient été tuées d'une manière atroce. Elles étaient toutes défigurées. Leurs crânes étaient perforés. On aurait dit qu'ils avaient été percés avec un objet pointu.
« C'est malheureux. Les sadiques qui avaient commis ce crime n'ont eu aucune pitié envers leurs victimes qui était toutes des sexagénaires », a fait remarquer un habitant du quartier. Âgée de 71 ans, la femme de ménage travaillait chez le couple depuis une vingtaine d'années.
« Cet acte, dont le mobile reste encore à déterminer, n'est pas imputable à une seule personne », pense un membre du fokonolona. Il a avancé cette supposition en constatant que le médecin avait dû se défendre contre ses agresseurs. En parlant du mobile du crime, un proche du couple affirme ne pas être convaincu du vol comme ayant motivé les malfaiteurs. Des bijoux et de l'argent, dont la valeur n'est pas déterminée, y ont certes été dérobés. Pourtant, les meurtriers n'ont pas enlevé les bagues des doigts du couple.
Durant le constat, les forces de l'ordre ont vu des billets de banque éparpillés dans la maison. Ils auraient été jetés par les malfaiteurs. Saisi de l'affaire, un officier du service central des affaires criminelles de la police nationale a avoué la difficulté qui attend les enquêteurs pour élucider ce crime.
Encadré
Bonne réputation
Habitant dans le quartier depuis des années, le docteur Claude Romain Randriamanamihaja et sa famille avaient bonne réputation. « Le couple était respecté de tous », déclare un des voisins.
« Sociables, les victimes étaient connues pour leur amour du prochain. Elles aimaient faire des œuvres de bienfaisance », a-t-il ajouté. Le couple a quatre enfants. Après le constat du médecin, leurs dépouilles ont été entreposées à la morgue de l'hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona, en attendant l'arrivée de deux de leurs enfants qui habitent à l'étranger.
Enquêtes de voisinage, auditions en série, etc. Les limiers de la brigade criminelle ne ménagent pas leurs efforts pour tenter d’élucider le triple meurtre de Mahamasina, survenu vendredi dans la partie résidentielle de ce quartier par ailleurs, très animé. Si rien, pour l’instant, ne filtre de ces investigations, secret de l’instruction oblige, des indices cependant, tendent à confirmer que les enquêteurs semblent déjà privilégier quelques pistes sérieuses.
Ainsi, plusieurs indications laissent penser qu’il s’agit d’un meurtre prémédité. « La découverte du téléphone cellulaire de la défunte constitue un indice sérieux, tendant à confirmer l’hypothèse de la préméditation. Il y avait une dizaine d’appels manqués de son mari durant un petit laps de temps, évidemment, le même jour », apprend-on de sources proches de la famille. Qu’est-ce qui l’avait poussé à un tel empressement ou précipitation, sinon une situation d’urgence ? C’est une des questions que les limiers auront à élucider.
Au niveau du quartier, des responsables de la cellule dirigeante du Fokontany nous expliquent qu’un comité de vigilance du fokonolona est à pied d’œuvre tous les soirs à partir de 20 heures. Une manière pour eux d’indiquer que si le meurtre a eu lieu aux environs de 19 heures, cela ferait partie d’un plan préétabli, pour éviter de se faire remarquer par ce dispositif. Autrement dit, au-delà de 20 heures, ils auraient été surpris par les riverains. Outre la réquisition téléphonique, les enquêtes de voisinage sont aussi privilégiées. Quant aux membres de la famille, ils ne seront entendus qu’après les funérailles. Ce dont on est sûr, c’est que le champ d’investigations devient de plus en plus large pour les limiers. A entendre certaines sources, les collègues de la défunte auraient déjà été entendus par la brigade criminelle (BC). Mais cette information est pour l’instant, difficile à recouper. « Silence, nous sommes en pleine investigation. Il n’y a rien à déclarer pour le moment », comme on l’annonce du côté de la BC. Des membres de la famille, résidant en France, sont attendus ce jour à Madagascar. Ils viennent pour assister aux funérailles et faire le deuil de leurs parents brutalement arrachés à leur affection.
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