La croissance économique chinoise pourrait passer sous les 10% cette année, pronostiquent les marchés. Le moteur du commerce extérieur patine et l'immobilier inquiète.
Alors que l’Amérique et l’Europe glissent vers la récession, les regards se tournent désormais vers les pays émergents. Vont-ils conserver suffisamment de croissance pour limiter le freinage de l’économie mondiale ? La théorie du découplage, en tous cas, à du plomb dans l’aile.
Certes, les pays émergents supportent de mieux en mieux les baisses de régime du commerce international. Cela s’explique notamment par l’accélération des salaires qui renforce la demande intérieure et par la montée en gamme dans l’industrie. Cependant, ils restent très sensibles aux chocs financiers. Dans les pays d’Europe centrale et orientale, par exemple, l’endettement et la dépendance vis à vis des capitaux étrangers ont fortement augmenté ces dernières années. Une tendance pointée du doigt par les économistes.
Plus grave, la Chine – véritable poumon du commerce mondial – suscite elle aussi l’inquiétude. Les marchés anticipent un tassement de la croissance chinoise en dessous de 8% l’an. Une contre-performance de taille pour le géant asiatique habitué à des rythmes de croissance à deux chiffres. Il faut dire que les dernières nouvelles sont plutôt mauvaises : le solde commercial chinois a contribué de manière négative à la croissance sur l’ensemble du premier semestre.
Parallèlement, le secteur de l’immobilier connaît un retournement spectaculaire. Selon les prévisions de la Deutsche Bank, l’investissement dans l’immobilier pourrait reculer de 7% en 2009, après une hausse de 25% cette année. Une telle crise risque de se propager au moteur de la consommation et au système bancaire.
Bien sûr, le pire n’est pas certain. Les baisses d’impôts, le reflux de l’inflation et les efforts de reconstruction d’après le séisme peuvent apporter de l’oxygène à l’économie. Cependant, ils ne pourront pas compenser entièrement le freinage en cours. L’excédent commercial de la Chine va se réduire, tout comme les profits de ses entreprises. Selon une prévision récente, la croissance des profits chinois pourrait tomber à 13% en 2009. C’est presque deux fois moins que ce qui est prévu pour cette année !
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