D'après des recherches linguistiques menées par des chercheurs indonésianistes, la première occupation humaine à Madagascar remonte vers le VIIe et VIII siècle. Ces pionniers sont originaires de l’Insulinde ou Archipel malais (actuelle Indonésie). En effet des marins-commerçants malais à la recherche d'épices vendues par la suite à
Les premières sociétés malgaches ont vu la préséance des marins sur les colons originaires de l'intérieur de Bornéo. Notons que ces derniers sont les plus nombreux et ont été transportés en famille à Madagascar ce qui expliquent pourquoi leur langue est conservée jusqu'à présent et connue sous le nom de langue Malgache car la langue se transmet par la mère (langue maternelle). Par contre les autres migrants : Malais, Javanais, originaires des îles Sulawesi (Célèbes), Sumatranais (Batak, Achinais) sont certainement venus en simples explorateurs sans leurs familles d'où on ne trouve dans la langue malgache que des "mots d'emprunts" à ces langues.
Les descendants marins-commerçants : Malais, Javanais, Achinais et originaires de Sulawesi ont constitué la classe nobilaire à Madagascar les Andriana qui dérive de l'appellation Andi signifiant noble chez les originaires de Sulawesi.
Les populations originaires du Sud-est Barito furent les dépendants des premiers et portèrent le nom d'ulun (dépendant ou serviteur) devenu en Malagache olona (humain ou homme) ainsi que hova c'est-à-dire émigré ou encore Ntaolo qui dérive de To- Ulu signifiant dans les langues de Sulawesi : « peuples de l'intérieur ». Certains parmi les nobles, en particulier les Achinais, sont des Musulmans car Aceh a été converti à l’Islam dès le IXe siècle et ils sont connus à Madagascar sous le nom dOnjatsy ou les peuples dAtsy, transformation en Malagache du nom d’Aceh ou Asyi. Par ailleurs toutes les dynasties royales à Madagascar descendent de ces originaires de la région d'Aceh : les ZafiRaminia: les descendant de Raminia ou Ramni. Ce dernier est le nom de la région occidentale d'Aceh où se trouve le port de Lamuri et l'actuel Meulaboh. Il est fort probable que l'Ankoala a été gouverné par un vice-roi originaire d'Aceh ou de Java portant le titre de Raden Anon devenu en Malgache Randrianony et ce vers le IXème et Xe siècle. Professant la religion musulmane chiite cette cour royale d'Ankoala fut mise en relation constante avec les autres comptoirs musulmans de la côte orientale de l'Afrique (Qilwa, Zanzibar, ..) tenus par des gens de la même confession qu'eux et des alliances matrimoniales ont eu certainement lieu vers le Xème et XIe siècle donnant naissance à des familles nobles portant l'appellation de Kazimambo qui dérive du Swahili, signifiant la "femme du roi ou reine" et donnant plus tard la dynastie des ZafiKazimambo, les "descendants de
La disparition du royaume musulman chiite d'Aceh vers le début du Xe siècle sous les coups d'une nouvelle dynastie sunnite coupa totalement les liens entre l'Archipel malais et Madagascar. Plus tard ces guerres de religions inter-musulmanes (sunnite vs chiite) atteignent les rivages occidentales de l'Océan Indien ainsi que les côtes ouest de Madagascar à commencer par l'installation dans l'Ankoala. Ces guerres se transformèrent vite en pillages et traite des esclaves que subirent les Ntaolo/Vazimba qui préférèrent migrer à l'intérieur de l'île en remontant le cours des fleuves et leurs affluents: Mahajamba, Sofia, Bemarivo, Betsiboka, Ikopa, Mananara, Tsiribihina, Mania, Andratsay, Kitsamby, Onilahy, Mnagoky, Matsiatra, ...Et les Nataolo donneront naissance aux différents clans: Tsimihety /Androna, Sihanaka, Merina, Bestileo, Antandroy, Mahafaly, ...Les nobles (ZafiRaminia et ZafiKazimambo) ont migré vers la côte nord-est (alentours de Vohémar). Ce qui explique pourquoi la majorité des habitants de la grande île se trouvent confinés à l'intérieur des terres.
Jusqu'au XVIIIe siècle, d'autres immigrants se sont mélangés aux Malagasy qui sont constitués par un substrat indonésien originaire de Bornéo et des adstrats faits d'Arabes, Malais, Javanais, Indiens et plus tard des Européens donnant ainsi sa spécificité à la nation Malagasy qui est quasiment millénaire.
Les premiers royaumes typiquement Malagasy dont on peut établir l’histoire remontent aux environs du XII° siècle au centre de l’île. Les autres royaumes du littoral dont le souvenir s’est perpétué n’émergent qu’à partir du XVe siècle. On peut à cet égard énumérer les royaumes sakalava sur la côte ouest, ceux des betsimisaraka et des peuples du sud-est sur le littoral oriental, les royaumes betsileo au sud du pays merina, etc.
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