UNE PRATIQUE RISQUÉE
L'équipe japonaise, conduite par Shinya Yamanaka, de l'université de Kyoto, est parvenue à créer une lignée de cellules souches à partir de 5 000 cellules. Son étude paraîtra le 30 novembre dans le magazine Cell. L'équipe américaine de James Thomson, de l'université du Wisconsin à Madison, pionnière dans l'obtention de cellules souches embryonnaires en 1998, réussit à reprogrammer une cellules sur 10 000, mais sans le recours à un gène connu pour être cancérigène.
Les deux équipes ont réussi à transformer les cellules de peau en cellules souches en insérant quatre gènes différents dans les cellules au moyen d'un rétrovirus. Mais cette pratique présente des risques. En effet, les cellules conservent une copie du virus utilisé pour y insérer des gènes. La prochaine étape-clé, selon le journal Science, sera de trouver un moyen d'activer les gènes qui permettent aux cellules de peau de régresser en cellules souches sans utiliser de rétrovirus.
"SURMONTER LES PROBLÈMES D'INNOCUITÉ"
Par ailleurs, l'accès aux cellules souches embryonnaires, même à des fins de recherche, est limité en raison de considérations éthiques sur l'utilisation et le clonage d'embryons humains. De plus, les organes transplantés obtenus à partir de cellules souches embryonnaires peuvent être rejetés par le patient. En permettant aux scientifiques d'avoir un accès plus facile aux cellules souches, elle devrait aussi permettre de faire avancer rapidement la recherche pour le traitement du cancer, des maladies d'Alzheimer et de Parkinson, du diabète, de l'arthrite, des lésions de la moelle épinière, des attaques, des brûlures et des maladies cardiaques.
"Il est presque inconcevable, au rythme où évolue la science, que nous ne trouvions pas un moyen d'y arriver", a déclaré au magazine Science Douglas Melton, spécialiste de la recherche sur les cellules souches à l'université Harvard."Si nous arrivons à surmonter les problèmes d'innocuité, nous pourrons utiliser les cellules iPS [cellules souches pluripotentes] humaines dans les thérapies de transplantation cellulaire", espère M. Yamanaka, qui juge cependant "prématuré de conclure que les cellules iPS puissent remplacer les cellules souches embryonnaires". Enfin, le professeur Yamanaka rappelle que "nous sommes encore loin de la découverte de traitements ou de thérapies à partir des cellules souches".
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