Débutants, occasionnels ou pro du sexe ?
Nosy Be est le plus visible, mais le problème est plus présent qu’on ne le croit dans de nombreuses autres villes de Madagascar. La problématique du tourisme sexuel mettant en cause des enfants implique, en effet, non seulement les touristes étrangers, mais également les nationaux qui constituent, en fait, la majorité des « vahiny » (à associer avec le nom originaire de la localité) qui ont des relations sexuelles avec des enfants contre de l’argent ou autre rémunération en nature.
Ainsi, à titre d’exemple, un Malgache habitant Antananarivo qui part en vacances dans une autre région, et qui profite de son séjour pour avoir des relations sexuelles avec un mineur en échange d’une somme d’argent ou autre, sera un touriste sexuel au même titre que le « vazaha » qui se livrera aux mêmes activités sexuelles quelque part dans un lieu touristique malgache.
Inquiétant
Le tourisme sexuel est ainsi une réalité bel et bien présente à Madagascar et son développement est inquiétant, d’après
Occasionnels
Sur une échelle plus globale, des études menées sur le tourisme sexuel au niveau mondial, révèlent dans des analyses communiquées par
En pleine croissance
Madagascar, bien que peu touché par des trafics transnationaux, reste un lieu où la prostitution des enfants et leur exploitation sexuelle dans le tourisme sont en pleine croissance. « La quête du mariage avec un étranger est devenue dans les régions touristiques, la préoccupation principale des jeunes filles. Souvent peu informées et victimes d’un manque d’éducation, elles idéalisent l’étranger et leurs relations sexuelles dérivent progressivement vers une forme de prostitution », explique
Madagascar plaque tournante de la drogue
«Tout d’abord, il faut savoir qu’il existe deux sortes de drogues : la drogue licite et la drogue illicite. La culture, la production, la vente et la consommation du second type sont réprimées par la loi car, non seulement, elle détruit la santé mais, empoisonne aussi la société. Auparavant, l’alcool de fabrication artisanale se trouvait parmi les produits prohibés mais ces derniers temps, bien que la proposition de loi qui le dépénalise ne soit pas encore adoptée, certains producteurs et revendeurs disposent d’un certificat de consommabilité et paient régulièrement leur patente. Il nous est donc devenu difficile de les poursuivre», a expliqué le commissaire principal Jérémie Andrianaivo, chef de service central des stupéfiants et des substances psychotropes (SCSSP).
Trafics national, régional et international
Bien qu’à Madagascar, la production de cannabis ne soit pas encore d’une envergure imposante comme dans les grands pays producteurs comme
«La surface cultivée n’est pas bien déterminée mais la plupart du temps, les plantations, comme partout ailleurs, se trouvent dans les endroits enclavés, difficiles d’accès et souvent en pleine forêt. Il n’y a pas si longtemps, les forces de l’ordre ont détruit
La grande partie du cannabis produit à Madagascar est écoulée sur le «marché local». Le volume du trafic sur le plan régional ou international est donc encore infime. La drogue malgache s’exporte à
En ce qui concerne les autres types de drogue à haut risque comme l’héroïne et la cocaïne, toujours d’après le commissaire Jérémie, Madagascar n’est pour le moment qu’un pays de transit.
La drogue en chiffres
D’après les statistiques de ce service de police, 90% des consommateurs sont issus de la gent masculine, tandis que les dealers sont généralement composés de l’autre sexe, et le plus souvent de femmes divorcées. Un constat qui démontre que la vente de drogue à Madagascar est, en grande partie, un délit de misère.
La tranche d’âge des personnes mises en cause dans le trafic (culture, production, vente…) varie dans une fourchette de 31 à 50 ans. 43 personnes des 151 interpellées durant le premier semestre de cette année.
Un kilo d’héroïne saisi et neuf personnes interpellées
Le 23 juin, un véritable réseau de trafiquants, opérant sur l’axe Madagascar-Maurice et dans la région océan Indien, a été démantelé par le service central des stupéfiants et des substances psychotropes (SCSSP). Dans le sillage de l’affaire se trouvaient trois Malgaches, quatre Mauriciens et deux Kényans.
Cette opération a abouti après de longues semaines de surveillance et un échange d’informations entre la brigade antidrogue de Maurice et le SCSSP.
Ce jour-là, les policiers ont fait une descente dans une pension de famille et dans trois hôtels où les passeurs et leurs contacts locaux logeaient. Les limiers ont alors saisi au cours de cette opération un kilo d’héroïne, savamment caché dans un bloc de bois. Une somme de 2.900 dollars, provenant probablement de la transaction, y a également été trouvée.
Pour le cas de Madagascar, c’était la plus grande saisie jamais réalisée dans la lutte contre le trafic d’héroïne.
La drogue et le milieu scolaire
L’interpellation de 7 étudiants, durant le premier semestre de l’année, démontre la hausse comminatoire de la consommation de drogue dans le milieu scolaire. Comme on dit : «Toute chose interdite attire davantage la curiosité», bon nombre de jeunes, notamment les collégiens prennent de la drogue afin de connaître l’effet du produit.
«Plusieurs facteurs peuvent être envisagés quant à la raison qui les pousse à prendre ces produits mais l’on peut citer trois conditions déterminantes. Primo, il s’agit d’un phénomène plus ou moins naturel car en passant à l’âge de puberté, où des modifications morphologiques, physiologiques et psychologiques leur arrivent, les adolescents sont attirés par le désir d’expérimentation. Secundo, soit les parents sont séparés, soit l’enfant est séparé d’eux pour une raison quelconque. Privé d’encadrement, il est exposé au risque et happé facilement par toutes sortes de tentations. Tertio, la mauvaise fréquentation. Sur ce dernier point, cela coule de source, il n’y a vraiment pas grand-chose à expliquer», devait souligner le commissaire Jérémie Andrianaivo.
Lexique
Accoutumance : l’organisme s’habitue aux produits absorbés : il faut alors augmenter les doses pour avoir les mêmes effets
Accro : accroché, dépendant, celui qui ne peut plus se passer de drogue
Acide : autre nom du LSD
Amphés : amphétamines
Blanche : héroïne
Buvard : dose de LSD liquide déposée sur un buvard
Came (camelote) : drogue (en général)
Change-money : nom donné couramment au dealer
Cheval (Horse) : nom donné couramment à 1' héroïne
Coco : nom donné couramment à la cocaïne
Couper : rallonger la sauce, c’est-à-dire mélanger avec la dose de drogue des produits divers (plâtre, crottin, farine, lessive), voire même dangereux (lessives, strychnine (mort-aux-rats)), verre pilé, ... Cette pratique courante des dealers entraîne chaque année la mort de plusieurs centaines de toxicos
Cristal : nom donné couramment à la méthédrine
Deal : vente au détail de la drogue
Dealer : vendeur de drogue
Défoncé (être) : être sous l’effet d’une drogue, on dit aussi être éclaté, fait, stoned...
Descente : dissipation des effets d'une prise de drogue
Dose : drogue pour une prise
Downers : tranquillisants (barbituriques)
Flash : sensation violente de bien-être juste après l’injection d'une drogue
Joint (tarpé, cône,...) : cigarette de haschisch ou de marijuana composée de tabac et de drogue
Junkie : toxicomane qui consomme de la drogue avec une seringue par intraveineuse ou intramusculaire
Manque : troubles (nausées, diarrhées, bouffées de chaleur, perte de conscience) déclenchés par la privation de drogue chez un toxicomane
Méthédrine : nom d'une des plus fortes des amphétamines
Mike : unité de mesure (micro gramme) pour une capsule de LSD (en moyenne 500 à 600 mikes)
Neige : cocaïne Poussière d'étoile: Nom donné couramment aux amphétamines
Shilom : cône de terre cuite ou de carton servant à la prise fumée de drogue
Shoot : injection de drogue avec une shooteuse
Shooteuse (Seringue, pompe) : Seringue servant à l'injection d'une drogue
Smack : Héroïne Sniffer : Absorber de la drogue par voix nasale
Space Cakes : petits gâteaux (type petit four, gâteaux secs ou autres) dans lesquels de l’héroïne, du Lsd ou de la marijurana ont été introduits
Surdose : (overdose) : prise d’une trop forte dose de drogue ayant entraîné la mort par arrêt cardiaque, infarctus, coma
Trip : voyage ou expérience hallucinogène
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