L’inflation économique n’épargne pas le secteur culturel. Vu la hausse excessive des prix, l’organisation d’un événement culturel, en particulier un spectacle, devient de plus en plus coûteuse. «Depuis 2003, le budget de réalisation d’un bon spectacle digne de son nom a quadruplé», témoigne Andry Ramanantoanina, responsable événementiel de la Radio des Jeunes (RDJ).
Le budget prévisionnel de la publicité d’un spectacle est passé de 2 millions d’Ariary, en 2003 à 10 millions d’ariary actuellement. «En 1999, la campagne publicitaire d’un événement culturel de grande envergure était évaluée entre 15 et 20 millions d’Ariary», déclare Ivan Razafintsoa, de Média Consulting, un créateur d’événement. Actuellement, elle plafonne à 35 millions d’ariary.
Trois diffusions d’un spot publicitaire d’une trentaine de secondes chacune sur une chaîne de télévision coûtent 50 000 ariary. «Pourtant, pour réussir un spectacle, il faut au moins diffuser une soixantaine de spots», affirme le responsable de Média Consulting. Sans parler de l’impression des affiches et des banderoles...
Quant aux cachets des artistes, cela varie d’un groupe à un autre, suivant le cadre où l’événement va se tenir. Pour un grand spectacle en plein air, les grosses pointures sont payées jusqu’à 4 millions d’ariary.
«3, 2% de la population de la capitale»
«La conjoncture économique nationale et internationale qui a entraîné l’instabilité, sinon la dévaluation, de la monnaie malgache est un facteur déterminant de cette dégradation de la situation», selon Andry Ramanantoanina. A cela s’ajoute la nécessité de couvrir toutes les stations et chaînes existantes, en terme de publicité, dans le but d’obtenir une large diffusion de l’événement…Le développement de la télécommunication oblige ainsi les organisateurs à plus d’investissements.
Avec les charges qui s’amplifient jour après jour, le prix d’un ticket d’entrée a aussi connu une augmentation. Une place pour un grand spectacle à Antsonjombe coûte actuellement 3000 ariary, alors qu’il y a trois ans, elle a été de 2 000 Ariary. A Antsahamanitra le prix d’entrée est passé de 3 000 à 4 000 ariary. Au palais des Sports et de la culture, par contre, le prix reste stable à 5 000 ariary.
La hausse excessive des prix affecte le taux d’assiduité des consommateurs. «Le nombre maximum des spectateurs d’un grand spectacle à Antananarivo n’a jamais dépassé le seuil de 30 000 personnes, soit 3,2% de la population de la capitale», témoigne un responsable de RDJ.
«Visiblement, le pouvoir d’achat des Malgaches ne leur permet pas de s’offrir un spectacle et ou une distraction», explique Olombelo Ricky.
No comments:
Post a Comment