La loi Sarkozy atteint les Malgaches. La nouvelle fait couler beaucoup d'encre à Aisne, Rouen - France où une famille malgache court le risque d'être expulsée. Elle est soutenue par plusieurs associations de défense des sans-papiers.
La famille Razafisaona est en train de jouer à cache-cache avec la police française à Aisne, Rouen-France. Cette famille malgache, composée d'un couple et de trois enfants tentent tant bien que mal de sauver sa peau, car elle est menacée d'expulsion suite à l'application de la loi Sarkozy.
Mais elle n'est pas la seule dans cette démarche car une pétition est en train de circuler dans tout Rouen pour la soutenir. "La famille reste cachée, mais nous voulons vous assurer qu'elle se porte bien et que les membres ont énormément de soutien", a expliqué, Marie Jeanne Potin, militante au sein du collectif de défense des Sans-papiers de l'Aisne (CDSP). Jointe par téléphone, elle a bien voulu faire des révélations après quelques hésitations.
Son attitude veut tout dire sur l'atmosphère à Aisne, qui reste mobilisée pour protéger le cas de ces ressortissants malgaches. "A ma connaissance, ce sont les premiers Malgaches touchés par la loi Sarkozy", a-t-elle ajouté.
Réseau de protection
Cette famille figure parmi celles qui ont fui le pays après la crise de 2002. Le couple a quitté Madagascar avec ses trois enfants Valera (17 ans), Dominique (13 ans) et Diana (8 ans).
Selon le rapport du CDSP, la famille Razafisaona remplit tous les critères de la
circulaire du 13 juin de la Loi Sarkozy et leurs dossiers ne présentaient aucun problème. Leur calvaire commença la veille de la rentrée scolaire française.
Le 31 août 2006, au petit matin, la police arrêta les membres de la famille à Soissons, Rouen-France au moment où ils allaient déposer leur dossier de demande de régularisation.
Ordre a été donné à des agents de la préfecture d'Aisne de procéder à leur arrestation. Un arrêté de reconduite à la frontière à l'encontre de ces ressortissants malgaches leur fut notifié. Les parents et leurs enfants ont été menottés puis placés en centre de rétention à Oissel près de Rouen. Même s'ils ont été libérés pour vice de procédure le 1er septembre, ils sont toujours sous le coup de l'Arrêté préféctoral de reconduite à la frontière (APRF) car le recours a été rejeté par le tribunal de Rouen.
Face à cette situation, le réseau de protection s'étend jusqu'à Rouen. "C'est inacceptable, aucun être humain ne doit avoir à se cacher, aucun enfant n'est illégal", tel est le contenu de la pétition signée par les militants qui exigent l'annulation de l'APRF et la régularisation des papiers de cette famille.
Même l'association Education sans frontières en France a pris au sérieux la cause des trois enfants malgaches. Depuis cette menace d'expulsion, ils sont exposés au risque de ne pas pouvoir suivre de scolarité normale. Les membres du CDSP sont allés jusqu'à aller les accompagner dans leurs établissements respectifs où la mobilisation se poursuit.
La famille Razafisaona a le soutien entier de ce réseau-là dont les membres ont même ouvert une collecte pour l'aider à payer son avocat. Le pays risque donc d'accueillir ses premières victimes de la Loi Sarkozy. Jusqu'à maintenant, aucun cas de Malgaches expulsés de France n'a été signalé
auprès de la direction de contrôle de l'immigration et de la migration.
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