Thursday, November 20, 2008
Manifestation au collège de France
Une manifestation a éclaté au Collège de France d’Ankadilalana Tsimbazaza, mercredi et jeudi. Plus d’une centaine de collégiens ont déserté les salles de classe, vêtus de noir, pour exprimer leur colère contre des actes qu'ils jugent racistes.
Jean René Tarzan, l’un des grévistes ne mâche pas ses mots : « Un haut responsable de l’administration couvre d’insultes certains élèves à cause de leur religion ou de leur teint foncé ». À côté, ses camarades affirment que ces discriminations durent depuis trop longtemps et qu’il est temps de réagir.
Voile soulevé
A l'origine du conflit, une jeune Indienne qui affirme avoir été maltraitée mardi par une responsable du collège. « Une responsable du corps professoral est allée jusqu’à soulever le voile sur ma tête ainsi que la cape qui couvrait une partie de mes bras, ce qui est prohibé chez les musulmans. Devant ce mépris, je n'ai pu que fondre en larmes », témoigne-t-elle.
Elle ajoute que cette même personne lui aurait interdit d’entrer dans l’établissement en raison des mehendy, dessins traditionnels au henné à l’apparence de tatouages tracés sur ses mains et ses bras. Le rituel exige que les jeunes filles les portent pendant les mariages de leurs proches. Incrustés sous la peau, ces dessins disparaissent au bout de 15 jours lorsque la peau s’exfolie, mais ne peuvent être lavés.
Les manifestants s’accordent à dire qu'il s'agit-là de discriminations. « Black is beautiful. Pour lutter contre les injustices que nous subissons au collège de France, nous appelons tous les élèves à rester unis. Pour montrer notre mécontentement face à ces injustices (discriminations, insultes…) habillons-nous en noir jusqu’à ce que justice soit faite », clament les manifestants dans des tracts. Selon leur porte-parole, l’incident ne peut que s’envenimer si la directrice n'adressent pas des excuses à titre personnel.
Le proviseur du collège de France rappelle qu’il appartient à l’administration de régler les problèmes internes. « Actuellement, nous avons déjà trouvé un terrain d’entente», assure-t-il. En raison des tensions, les cours ont été suspendus dans l’après-midi de mercredi et de jeudi.
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment