Désolation pour la famille de Cynthia Ramangaseheno. Le cadavre de cette dernière a été retrouvé hier après-midi à Ambohimanmbola, près de la station thermique de la Jirama. L'un des présumés assassins s’est décidé à indiquer l'endroit où ils ont enterré la jeune fille. Quelques heures plus tôt la police avait découvert la dépouille de son compagnon, le disc-jockey âgé de 24 ans.
« Maintenant, je suis sûre que je ne retrouverai plus ma fille. J'ai toujours gardé espoir depuis sa disparition, mais Dieu en a décidé autrement. Il n'y a plus rien à faire », se lamente Razafiarisoa Sahondra, mère de Cynthia, surnommée Mira par ses proches.
Épuisée par cinq jours d'angoisse avant la découverte du corps de sa fille, Razafiarisoa Sahondra essaie de surmonter sa douleur face aux autres membres de la famille. Elle livre les souvenirs qu'elle conserve de sa fille. « Elle était très ouverte et gentille avec tout le monde. Mais ses prétendus amis l'ont tuée », dit-elle, en larmes.
Un boureau de 15 ans
Hier vers 14 heures, le plus jeune des meurtriers, un mineur âgé de 15 ans, a craqué, après des dizaines d'heures d'interrogatoire à la brigade de la gendarmerie d'Andoharanofotsy.
Le jeune garçon a conduit les forces de l'ordre à l’endroit où la dépouille de Cynthia a été enfouie. Le cadavre était déjà en état de décomposition avancée. « Les assassins ne se sont même pas donné la peine de l'envelopper comme ils l'ont fait avec son copain. Ils ont dû l'enterrer à la hâte », s’indigne Mamy, cousin de la défunte.
Samedi, le jeune disc-jockey prénommé Hery, retrouvé mort mardi, avait quitté son domicile pour se rendre à Ambohimanambola où il devait honorer un contrat juteux dans la soirée. Il était accompagné de ses amis qui sont à ce jour soupçonnés d’être ses assassins. Après un appel téléphonique des présumés assassins, Cynthia la copine de Hery s’est rendue à Ambohimanambola où elle a trouvé la mort, tard dans la nuit du samedi.
Inquiète de sa disparition, les deux familles ont déposé une plainte auprès de la gendarmerie. Une enquête a aussitôt été
ouverte. Sept personnes ont été arrêtées par la suite. L'enquête est loin d'être close. D'autres arrestations sont à prévoir.
Encadré
Une fille simple
Se côtoyant depuis plus de 18 mois, Cynthia employée de la Compagnie Madecasse, et Hery, disc-jockey, étaient considérés par leurs proches comme constituant un couple modèle. Très accueillants, ils faisaient facilement confiance à leurs amis. Une qualité qui les a conduits vers une mort tragique.
Amis de longue date, Hery et l'un de ses présumés assassins, qui était aussi un ancien disc-jockey, comptaient préparer ensemble un avenir meilleur, mais le destin en a décidé autrement.
Aînée de la famille et n'ayant qu'un seul frère, Cynthia Ramangaseheno laisse un grand vide au sein de sa famille. « Nous devons nous habituer à son absence », dit sa mère Razafiarisoa Sahondra.
« Elle n'a même pas joui de la maison que son père et moi avions construite pour elle et son frère. Elle y a séjourné une semaine et voilà qu'elle nous quitte », se lamente-t-elle.
Violence gratuite
Il est aux environs de 16 h quand Sodjay Ramadany arrive à Ambohimanambola sous haute surveillance de gendarmes. Cet adolescent de 16 ans vient de passer aux aveux. Il sort de la voiture, avance et marmonne tout en regardant droit devant lui. Puis il tend le bras et indique aux gendarmes l’endroit où le corps de Cynthia a été enterré. Au pied d’un pin.
A mesure qu’on creuse, l’on peut deviner peu à peu la silhouette qui se forme. Un mélange d’excitation et d’horreur maintient l’assistance sur place. La famille reconnaît immédiatement le corps. Tout le monde le contemple d’un air estomaqué. Emue, la mère de Cynthia s’évanouit. Le choc de la découverte macabre laisse de profondes traces chez elle. Le médecin légiste examine le cadavre qui est déjà dans un état de décomposition avancé. L’air est devenu irrespirable. Après les procédures d’usage, la dépouille est embarquée à bord de l’une des voitures de la famille.
Meurtre prémédité
Jeudi 21 février. Solomona Randrianarijaona, 24 ans, qui déclarait avoir obtenu un contrat d’animation pour le compte d’une société sise à Ambohimanambola, demande à son ami Hery de se préparer. Tous les deux étant des animateurs DJ. Mais le fait que Hery est venu avec un autre ami bouleverse son plan. Ainsi, avant qu’ils n’arrivent à Ambohimanambola, Solomona Randrianarijaona ne trouve-t-il mieux que de tout reporter à samedi.
Samedi 23 février. Il persuade Hery de ne plus venir avec son ami, sous prétexte qu’il emportera le matériel de sonorisation de son cousin. Ne se doutant de rien, Hery s’exécute. C’était également le jour où sa famille le voit vivant pour la dernière fois.
Lundi 25 février. Il était aux alentours de 17 h 30 quand le commandant de brigade de gendarmerie d’Andoharanofotsy reçoit un appel téléphonique. Celui qui est au bout du fil lui fait savoir qu’une voiture inoccupée, se trouve à Ifarihy Tanjombato. Quinze minutes plus tard, les parents de Hery arrivent à la brigade pour déclarer la disparition de leur fils et de sa voiture. Après vérification, il s’avère que la voiture découverte à Ifarihy n’est autre que celle de Hery. Ensemble, ils partent pour la récupérer. Des vêtements et une paire de chaussures couverts de sables, ainsi qu’une trace de sang, sont trouvés dans la malle arrière. Une insoutenable angoisse s’empare de la famille. A partir de cette découverte, les gendarmes commencent leurs investigations.
Solomona Randrianarijaona étant introuvable, les enquêteurs interrogent sa sœur qui connaît bien le propriétaire de la paire de chaussures. Il s’agit de Sodjay Ramadany. Les gendarmes arrivent à lui tirer les vers du nez. Ils remontent la piste et interpellent un à un les autres membres de l’expédition meurtrière, dont Herimalalatiana Ravololonirina, la petite amie de Solomona Randrianarijaona. Le corps de Hery est déterré mercredi à Ambohimanambola, tandis que celui de sa fiancée l’est hier.
Solomona Randrianarijaona et ses acolytes sont toujours retenus au violon de la gendarmerie d’Andoharanofotsy pour les besoins de l’enquête. Par ailleurs, l’on a également appris que ce fils de «Mpiandry» n’est pas à sa première embrouille avec les gendarmes. Il aurait déjà été impliqué dans deux autres affaires de vol en 2007.
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