Sunday, December 14, 2008

« Strawberry Quick », une drogue à l’aspect de bonbon circule




C’est un type de « Crystal Meth » qui ressemble à une fraise en cristaux durcis et a un goût de fraise. Au contact de la salive dans la bouche, il grésille, sautille et picote un peu la langue. L’effet « fun » est aussitôt garanti auprès des enfants. Beaucoup d’entre eux consomment ce produit en pensant qu’il s’agit d’un simple bonbon à l’aspect rigolo. Il n’en est rien. Ce produit est une drogue. Les enfants qui l’ingèrent se sentent aussitôt mal et tombent malades. Ce produit est pourtant distribué à des enfants dans des écoles et nombre d’enseignants et de responsables d’écoles ignorent ce dont il s’agit réellement. Ceux qui en ont déjà eu conscience ont lancé une alerte générale à l’endroit des parents d’élèves et de tous les adultes, avec ou sans enfants, sur la présence de ce produit nocif, en recommandant aux parents d’apprendre à leurs enfants de ne pas consommer ce produit ni d’en accepter d’autrui.
L’alerte donnée a quelque peu effrayé les parents d’élèves, qui s’indignent du fait que de tels produits puissent être à la portée d’enfants. De même, d’aucuns se posent des questions sur le comment de l’arrivée de ces produits jusque dans les écoles.
Il faut savoir que ce produit peut également avoir un goût de chocolat, de cola, de cerise, d’orange et de plusieurs autres parfums utilisés dans ces types de sucrerie, et peut porter d’autres noms.


On savait déjà que le bonbons pouvaient être mauvais pour les dents. Mais représenteraient-ils une nouvelle menace pour nos enfants ?

L'alerte est générale : des bonbons ressemblant et ayant le goût d'autres plus courants seraient distribués à nos enfants. La seule différence, c'est que ces bonbons contiendraient une drogue aux effets dévastateurs : le Crystal Meth, l'amphétamine en vogue en Amérique du Nord.
De plus, pour donner une connotation "branchée", elle serait également connue sous les noms de "Strawberry Meth" ou "Strawberry Quik", strawberry signifiant fraise en anglais. Pour s'attirer la sympathie d'un public de plus en plus jeune ?

Cette drogue existe bel et bien. Les autorités concernées luttent contre ce produit stupéfiant, qui se présente sous forme de poudre cristalline (si elle est pure) ou de comprimé ou gélule. Elle peut être fumée, ingérée ou injectée. Son nom est d'ailleurs clairement d'origine anglo-saxonne.

Cette drogue est recherchée pour les effets qu'elle procure :

* stimulation
* augmentation de la vigilance
* résistance accrue à la fatigue
* voire stimulation de la libido.
* Le tout est accompagné d'un sentiment d'euphorie.

Ses effets principaux peuvent durer 24 heures, et la drogue se fait encore sentir dans l'organisme 3 jours après la prise.

En revanche, les effets secondaires sont légions :

* anxiété
* agitation
* baisse de la concentration
* perte de poids
* léthargie
* destruction sévère des dents.


En clair, la "descente" produit les effets opposés à ceux de la consommation, et sont durables, eux aussi.
L'usage de cette drogue produit rapidement une dépendance, le consommateur cherchant continuellement à effacer les effets secondaires par une nouvelle prise. Sur le plan mental, la consommation prolongée et répétée provoque de l'agressivité, la perte des repères, et des crises d'hallucinations et de paranoïa. Quant au plan physique, il est marqué par une fragilisation du système immunitaire, et l'apparition de l'asthme s'en trouve favorisée.
Le sevrage, pour sa part, est difficile car les effets sont opposés à ceux de la prise : une fatigue extrême avec un besoin de dormir des journées entières, des crises d'insomnies proportionnelles à la durée pendant laquelle la drogue a été consommée, la bouche sèche, des maux de tête, le tout accompagné d'anxiété, de paranoïa et d'hallucinations.
On note aussi une tendance à la dépression, l'absence de motivation, la léthargie et un sentiment de manque doublé d'une envie obsessionnelle de reprendre de la drogue.

Face à une telle présentation, il est facile de comprendre la peur véhiculée par la rumeur. Et si ce fléau était réellement présent dans les écoles ? Largement de quoi inquiéter les parents... et les autorités.

Or, selon l'Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies, si des usages d'amphétamines existent effectivement en France, les usages de méthamphétamine sont extrêmement rares et ce dans toute l'Europe (mises à part la République tchèque et la Slovaquie). Quant aux amphétamines, les consommations sont limitées à certains milieux festifs (le clubbing) et ne concernent pas les écoles.
En réponse à nos questions, Le Dr CADET-TAIROU, épidémiologiste à l'OFDT, confirme d'ailleurs que "les travaux de l'observatoire n'ont jusqu'ici jamais fait état de cette drogue en milieu scolaire", aucun cas d'enfant intoxiqué au crystal meth n'ayant été signalé ni par les services de santé, ni par les DDASS.

Le Ministère de l'Intérieur, pour sa part, ne constate pas non plus l'apparition de cette drogue et encore moins sa propagation dans les écoles.
Aucune mention officielle du crystal meth ne permet donc de confirmer le ton alarmiste du message d'origine.

Enfin, d'après nos informations, si le crystal meth existe bien sous forme de poudres colorées flashy, aucun goût particulièrement attractif pour les enfants n'a jamais été constaté.

Par conséquent, cette rumeur, très exagérée (seul l'aspect poudre colorée est exact), joue sur la peur bien compréhensible des dangers encourus par les enfants. Elle a au moins le mérite de rappeler qu'il faut les sensibiliser à ne pas accepter n'importe quoi de n'importe qui.

Sources:
Observatoire Français des Drogues & Toxicomanies
Ministère de l'intérieur
Information sur les drogues

1 comment:

sphinxe said...

cette drogue existe vraiment?