Trois nouveaux suicides se sont produits en mai parmi le personnel du site de production d'automobiles PSA Peugeot-Citroën de Mulhouse. L'information a été révélée, lundi 4 juin, par la CGT, qui a fait part de son "inquiétude" et invoqué de "fortes pressions sur le lieu de travail". Ces suicides font suite à celui d'un employé de 51 ans qui s'était pendu en avril dans un local technique de l'unité mécanique du site mulhousien. "On est très inquiets, on tire la sonnette d'alarme", explique Vincent Duse, secrétaire CGT. "En quinze jours, entre avril et mai, il y a eu quatre suicides de salariés", poursuit-il.
"Contrairement au premier, les trois autres [employés], qui appartenaient tous à l'atelier de ferrage, où on assemble les châssis bruts des véhicules, ne se sont pas suicidés dans l'usine", précise-t-il. Selon M. Duse, l'un des trois a laissé une lettre pour dire qu'il avait un problème avec sa compagne, tandis que les deux autres n'ont pas donné d'explication. Ces suicides sont "un traumatisme pour l'usine et nous pensons aux proches et aux amis" de ces personnes, a indiqué pour sa part un porte-parole de la direction.
"MIEUX PRENDRE EN CHARGE LES SALARIÉS EN DÉTRESSE"
Cette série de suicides a amené la direction du groupe à lancer au niveau national "des actions pour mieux prendre en charge les salariés en détresse", a-t-elle indiqué lundi. "Les causes d'un suicide sont toujours complexes. Les ressources humaines de PSA mènent des enquêtes internes pour déterminer s'il peut y avoir un lien avec le travail. Nous réfléchissons aux causes potentielles du mal-être au travail", a ajouté la direction. "Nous allons mettre en place de nouvelles actions pour mieux prendre en charge les personnes en détresse : des actions d'aide et d'écoute, des mesures préventives, des cellules de veille comme celle qui doit se réunir ce mois-ci à Mulhouse, et nous allons renforcer les processus internes de détection du harcèlement", a-t-elle détaillé.
Selon le délégué de la CGT, les salariés qui ont mis fin à leurs jours étaient "expérimentés, ils avaient entre 30 et 40 ans (...). Ils avaient des problèmes d'argent ou de santé, qui s'ajoutaient à la pression au travail, à l'ambiance pourrie sur le lieu de travail". Selon lui, "la pénibilité du travail favorise aussi les dépressions". Dans cet atelier, une "trentaine d'employés" sont en dépression, a-t-il encore dénoncé, ajoutant que la direction "envoyait des lettres aux salariés en maladie afin de les culpabiliser", ce que la direction a formellement démenti. Jean-Denis Bauer, délégué syndical FO, a pour sa part tempéré l'analyse de la CGT. "Ces trois personnes ne se sont pas suicidées dans l'entreprise, on n'a aucun document, aucune preuve qui mette en cause la direction", a-t-il notamment déclaré à l'AFP.
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