Transpirer pour guérir, c'est une vieille idée qui
fait lentement son chemin. Mais une activité sportive prescrite par un
médecin, et donc remboursée par la Sécurité sociale, est-ce une manière
d'affirmer officiellement que la sueur est aussi un médicament ?
Environ 400 personnes devraient bénéficier de l'expérimentation strasbourgeoise. "On est peut-être dans une substitution, voire dans une économie, l'idée étant d'avoir des ordonnances moins médicamenteuses", a ajouté M. Ries. Une entreprise consacrée au sport-santé, l'Imaps, avait calculé qu'un investissement de 150 euros par an consacré à une activité physique visant à soigner les pathologies de 10 % des patients en affection de longue durée (ALD) permettrait à la Sécurité sociale d'économiser 56,2 millions d'euros par an.
"REMBOURSER UN JOGGING"
Une initiative suivie de près au niveau national. Daniel Bouffier, directeur régional de la jeunesse et des sports en Alsace, a expliqué que "Sport-santé sur ordonnance" rejoignait les préoccupations exprimées par les ministres de la santé et des sports dans une communication en conseil des ministres, le 10 octobre dernier. Lors de sa visite à l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep), le 16 juillet, peu avant les Jeux olympiques de Londres, le président de la république, François Hollande, avait évoqué cette idée que les médecins pourraient prescrire davantage de sport que de médicaments.
Pendant les Jeux, la ministre des sports, Valérie Fourneyron, n'a pas hésité à vanter les mérites de la culture physique comme un palliatif naturel aux différents antibiotiques. Est-ce une nouveauté ? "La santé, ce n'est pas que des médicaments, il y a des médecins, des pionniers, qui ont déjà prescrit du sport sur ordonnance", assure Stéphane Diagana. L'ancien champion du monde du 400 mètres haies travaille depuis plusieurs années sur la thématique sport-santé et souhaite ouvrir un grand centre consacré à cette cause près de Nice. Certaines associations, comme Passport Santé 62, située à Lens (Pas-de-Calais), poussent leurs adhérents de plus de 50 ans à s'activer au lieu de prendre des cachets.
Depuis 2008, cette association a remarqué les effets bénéfiques de l'exercice sur des personnes atteintes de diabète ou qui ont eu des accidents vasculaires cérébraux (AVC). "Une activité sportive peut diminuer la résistance à l'insuline pour les diabétiques, et donc réduire les dépenses de santé, affirme également Stéphane Diagana. Selon lui, "le sport doit se mettre au service de la santé. Nous avons trop une médecine de soin, et pas assez préventive."
Les mutuelles suivent de près cette thématique. "Il y a des alternatives aux médicaments", avait affirmé Thierry Beaudet, le président de la MGEN, lors d'un colloque sur le sport-santé en mars. Il avait d'ailleurs lancé au public qu'il préférait "rembourser un jogging" qu'un médicament. L'enjeu est donc de taille car le sport pourrait améliorer la santé, voire les comptes de la Sécurité sociale. "Et les cotisations seront moins élevées", avait dit M. Beaudet dans un sourire.
C'est aujourd'hui le cas à Strasbourg. La ville – en association avec l'agence régionale de santé d'Alsace, le régime local d'assurance maladie, la préfecture et l'éducation nationale –, a lancé, lundi 5 novembre, une expérimentation, pour une année, appelée "Sport-santé sur ordonnance". Une cinquantaine de médecins ont accepté de prescrire une activité sportive à leurs patients souffrant, entre autres, de maladies chroniques, de diabète, d'obésité ou encore de troubles cardiovasculaires. "Avec une ordonnance, le patient vient voir l'éducateur détaché par la mairie, qui fera une évaluation de son état de santé", a expliqué à l'AFP le Dr Alexandre Feltz, élu chargé de la santé à Strasbourg et à l'origine du projet. "Il lui remettra ensuite un coupon sport-santé lui permettant de s'inscrire gratuitement" aux activités proposées, a-t-il précisé. La ville met ainsi deux cents vélos à disposition, et propose des activités comme la natation, l'aviron ou encore la marche nordique.
"Il ne s'agit pas de créer une dépense supplémentaire pour la Sécurité sociale", souligne le maire PS de Strasbourg, Roland Ries. Il a assuré que le coût de cette opération – environ 129 000 euros – serait totalement à la charge de la municipalité et de ses partenaires, même si l'Académie de médecine a récemment recommandé dans un rapport d'intégrer le sport à la liste des prescriptions médicales prises en charge par la Sécurité sociale.Environ 400 personnes devraient bénéficier de l'expérimentation strasbourgeoise. "On est peut-être dans une substitution, voire dans une économie, l'idée étant d'avoir des ordonnances moins médicamenteuses", a ajouté M. Ries. Une entreprise consacrée au sport-santé, l'Imaps, avait calculé qu'un investissement de 150 euros par an consacré à une activité physique visant à soigner les pathologies de 10 % des patients en affection de longue durée (ALD) permettrait à la Sécurité sociale d'économiser 56,2 millions d'euros par an.
"REMBOURSER UN JOGGING"
Une initiative suivie de près au niveau national. Daniel Bouffier, directeur régional de la jeunesse et des sports en Alsace, a expliqué que "Sport-santé sur ordonnance" rejoignait les préoccupations exprimées par les ministres de la santé et des sports dans une communication en conseil des ministres, le 10 octobre dernier. Lors de sa visite à l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep), le 16 juillet, peu avant les Jeux olympiques de Londres, le président de la république, François Hollande, avait évoqué cette idée que les médecins pourraient prescrire davantage de sport que de médicaments.
Pendant les Jeux, la ministre des sports, Valérie Fourneyron, n'a pas hésité à vanter les mérites de la culture physique comme un palliatif naturel aux différents antibiotiques. Est-ce une nouveauté ? "La santé, ce n'est pas que des médicaments, il y a des médecins, des pionniers, qui ont déjà prescrit du sport sur ordonnance", assure Stéphane Diagana. L'ancien champion du monde du 400 mètres haies travaille depuis plusieurs années sur la thématique sport-santé et souhaite ouvrir un grand centre consacré à cette cause près de Nice. Certaines associations, comme Passport Santé 62, située à Lens (Pas-de-Calais), poussent leurs adhérents de plus de 50 ans à s'activer au lieu de prendre des cachets.
Depuis 2008, cette association a remarqué les effets bénéfiques de l'exercice sur des personnes atteintes de diabète ou qui ont eu des accidents vasculaires cérébraux (AVC). "Une activité sportive peut diminuer la résistance à l'insuline pour les diabétiques, et donc réduire les dépenses de santé, affirme également Stéphane Diagana. Selon lui, "le sport doit se mettre au service de la santé. Nous avons trop une médecine de soin, et pas assez préventive."
Les mutuelles suivent de près cette thématique. "Il y a des alternatives aux médicaments", avait affirmé Thierry Beaudet, le président de la MGEN, lors d'un colloque sur le sport-santé en mars. Il avait d'ailleurs lancé au public qu'il préférait "rembourser un jogging" qu'un médicament. L'enjeu est donc de taille car le sport pourrait améliorer la santé, voire les comptes de la Sécurité sociale. "Et les cotisations seront moins élevées", avait dit M. Beaudet dans un sourire.
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