Le 26 juin, Omer Beriziky avait assisté au défilé militaire à Mahamasina, mais avait boudé la réception à Iavoloha
Le Premier ministre affiche son amertume face à l’enlisement de la crise. Il s’en remet à l’initiative du FFKM si elle reste dans le cadre de la réconciliation nationale.
Un constat amer. Le Premier ministre Omer Beriziky partage son inquiétude quant à l'évolution du processus de sortie de crise. « Ma déception est grande. C'est triste de voir la population qui aspire à la sortie de crise alors que la situation reste incertaine », a-t-il déclaré hier soir. « Nous devons sortir de la crise et retrouver notre place dans le concert des Nations. Au lieu d'avancer, nous marchons à reculons », a-t-il regretté.
Le Premier ministre sort de son silence après la réunion du Groupe international de contact (GIC) le 26 juin. Les partenaires techniques et financiers entérinent le report de la présidentielle et brandissent des sanctions contre « toutes les parties prenantes malgaches qui sapent le bon déroulement du processus électoral et la mise en œuvre complète de la Feuille de route ».
Le chef du gouvernement avance que les consultations populaires devaient conduire à la sortie de crise. « La population espère une sortie de crise. Maintenant, la situation reste confuse », déplore-t-il avant de faire part de l'attente de la venue de Joaquim Chissano, médiateur de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), annoncée pour le 9 juillet, pour y voir plus clair. Ce dernier devrait « transmettre [les] conclusions aux parties malgaches et les exhorter à répondre positivement à l’appel qu’il leur a lancé », selon communiqué du GIC.
Le Premier ministre évoque l' « échec de la sortie de crise ». « Nous pensions que les élections devaient nous conduire à cela. Malheureusement, celles-ci n'ont pas pu se faire alors que la population continue de souffrir. Nous avons besoin d'un gouvernement légitime. L'autorité de l'État est en déliquescence », avance-t-il.
Omer Beriziky remet sur le tapis la médiation de la SADC comme il l'avait fait devant les parlementaires il y avait quelques mois. « Nous constatons que c'est l'intérêt personnel qui prime sur l'intérêt supérieur de la Nation », affirme-t-il, égratignant d'une manière indirecte Andry Rajoelina, président de la Transition, à l'ancien président Didier Ratsiraka et à l'ancienne Première Dame Lalao Ravalomanana dont le désistement à la présidentielle est exigé par la communauté internationale.
Calendrier hypothétique
Le Premier ministre fait part de son « soutien » à l'initiative du Conseil œcuménique des églises chrétiennes (FFKM). « C'est une autorité morale. Il faut le soutenir dans ses efforts de réconciliation et d'apaisement évoqués dans la Feuille de route », prône-t-il. Omer Beriziky précise pourtant que la démarche devrait « rester dans le cadre de la réconciliation. S'il [FFKM] entre dans la politique, c'est autre chose ».
Pour l'instant, l'établissement d'un nouveau calendrier électoral reste hypothétique, compte tenu d'une situation politique incertaine. La tenue de la présidentielle cette année, insistée par la communauté internationale à un moment donné, reste un pari. La restructuration de la CES réclamée par le GIC, couplée au réexamen de la liste des candidats à la présidentielle, n’est pas une mince affaire du fait des obstacles juridiques et politiques autour de leur mise en œuvre.
Andry Rajoelina avait anticipé les sanctions décidées par le GIC le 26 juin à Iavoloha. « Personne ne peut ôter aux Malgaches leur droit fondamental, à savoir le droit de choisir la voie à suivre pour le pays », avait-il lancé, se montrant inflexible contre le retrait de sa candidature.
La France, par le biais de Philippe Lalliot, porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, a invité « les institutions malgaches compétentes à faire preuve de responsabilité et à prendre les mesures nécessaires pour sortir le pays de l'impasse », lors d'un point de presse, repris sur le site du Quai d'Orsay, hier à Paris. Interrogé sur son analyse de la situation après la réunion du GIC, il réitère l'appel lancé aux trois candidats de se retirer de la course à la magistrature suprême.
Iloniaina Alain
Mardi 02 juillet 2013 de l'Express de Madagascar
Au cours d’une intervention diffusée hier sur la TVM, le Premier ministre de consensus, Jean Omer Beriziky a exprimé son soutien à la rencontre des 4 chefs de file des mouvances initiée par les chefs d’Eglises membres du Conseil Œcuménique des Eglises Chrétiennes à Madagascar (FFKM). « Ce sont des Raiamandreny, une sorte de matrice morale. Il faut être attentif à leurs propositions, car elles pourraient être la solution à la crise », a-t-il soutenu. Une manière à lui de convaincre les différentes entités politiques protagonistes à faire confiance à la médiation des leaders du FFKM. Pourtant, certains acteurs politiques remettent en cause l’impartialité et la crédibilité de ces derniers. En ce qui concerne la décision du Groupe International de Contact qui a maintenu les sanctions contre les acteurs politiques malgaches dont la candidature est jugée illégale et non conforme aux principes de la Feuille de route, le locataire de Mahazoarivo a exprimé sa consternation. « Je suis triste et déçu que le GIC en soit arrivé à cette décision », a-t-il annoncé. Et d’exhorter au passage tous les acteurs concernés à laisser de côté leurs ambitions personnelles et de songer plutôt aux intérêts supérieurs du peuple. A noter que cette résolution du GIC sera débattue au cours du Conseil du gouvernement de ce jour.
Davis R de Midi Madagascar
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