L’ancien président rate pour la énième fois sa rentrée au pays. Andry Rajoelina et les chefs militaires s’y opposent.
Finalement, l’ancien président Marc Ravalomanana ne débarquera pas cet après-midi à l’aéroport international d’Ivato à 14 h 10mn à bord d’un vol de la compagnie sud-africaine Airlink. D’après nos sources, le nom de l’exilé d’Afrique du Sud a figuré hier dans la liste des passagers d’Airlink. Mais dans la soirée, alors qu’ils venaient d’assister à une importante réunion au Palais de Mahazoarivo, les chefs militaires de la Transition auraient signifié à la compagnie aérienne sud-africaine qu’ils ne peuvent pas assurer la sécurité de Marc Ravalomanana s’il arrive aujourd’hui. Ces chefs militaires de la Transition demandent ainsi le report du retour de l’ancien président qui a déjà eu hier son billet en main. Selon nos indiscrétions, c’est Andry Rajoelina qui s’oppose au retour au pays de son rival pour assister à la conférence au Sommet que le FFKM envisage de débuter aujourd’hui. Quant à la réunion de Mahazoarivo, elle s’est tenue entre le premier ministre Omer Beriziky, des chefs militaires de la Transition et le FFKM représenté par le Mgr Odon Arsène Razanakolona.
D’Andohalo à Ivato. La réunion de Mahazoarivo s’est penchée sur la préparation et l’organisation de la conférence au sommet qui devrait commencer aujourd’hui par un culte à l’église catholique d’Andohalo. Ce culte débutera à 9 h. Tout le monde est invité à ce culte qui sera présidé par les quatre chefs d’églises du FFKM. Après Andohalo, les participants qui sont invités à la fameuse conférence au Sommet rejoindront le Centre de Conférences Internationales d’Ivato où Andry Rajoelina, Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Zafy Albert devraient être mis face à face pour débattre des solutions à la crise actuelle. D’après nos sources, les trois anciens présidents et le président de la Transition auraient reçu leurs invitations hier. Mais, au moment où nous mettons sous presse, plusieurs paramètres indiquent que la conférence au Sommet tant rêvé par le FFKM ne pourrait pas avoir lieu comme prévu. L’absence de Marc Ravalomanana, principal protagoniste de la crise, compromet déjà le projet du Mgr Odon Arsène Razanakolona et consorts. D’ailleurs, le premier ministre Omer Beriziky et les chefs militaires de la Transition qui se sont réunis hier à Mahazoarivo auraient jugé inopportune la tenue de cette conférence au sommet.
Recueillis par RAJAOFERA Eugène de Midi Madagascar
Nouvelle Transition
Le projet du FFKM compromis
Le carré d’As du FFKM réusira-t-il à gagner la partie ?
L'initiative du Conseil chrétien des Églises semble mal partie. À quelques heures de l'ouverture de la Conférence au sommet, la présence de Marc Ravalomanana est incertaine alors qu’Andry Rajoelina a décliné l'invitation.
Le FFKM fonce tête baissée. Après avoir préparé dans une grande discrétion la Conférence au sommet entre les quatre grands acteurs de la crise, le Conseil chrétien des Églises (FFKM) ouvre ce matin, à 9 heures, la réunion par un culte qui sera célébré à la cathédrale d'Andohalo. Par la suite, les participants devraient se rendre au Centre de conférences international d'Ivato où la conférence se déroulera à huis-clos.
Les principaux intéressés seront-ils tous là La question est de taille et rien n'est moins sûr, en particulier concernant ceux qui tiennent le rôle principal.
Pour Marc Ravalomanana, dont l'arrivée était annoncée sur certaines chaînes pour ce matin, le flou entoure sa présence. « Pour l'instant, on n'en sait rien. Les négociations entre le FFKM et les forces de l'ordre continuent », confie Mamy Rakotoarivelo, président du Congrès et chef de délégation de la mouvance Ravalomanana, dans la soirée.
Selon une source autorisée, le nom de Marc Ravalomanana aurait figuré dans la liste des passagers du vol en provenance d'Afrique du Sud, ce jour, mais les chefs militaires ont signifié à la compagnie que les forces de l'ordre n'assurent pas la sécurité du vol et la compagnie a enlevé son nom. Un baron de la mouvance Ravalomanana ne désespère pas et évoque la possibilité de la venue de son patron à bord d'un vol privé. « Les dirigeants de la SADC sont au courant de l'initiative du FFKM », souffle-t-il.
Une source proche du FFKM renie l'existence de négociation tout en précisant que le Conseil des Églises informe les forces de l'ordre de la situation et demande leur collaboration.
Le carré d'As du FFKM s'est réuni, hier soir, à Ambatoroka. L'un d'entre eux s'est, ensuite, rendu à Mahazoarivo où des hauts responsables des forces de l'ordre se trouvaient avec le Premier ministre, Omer Beriziky. Aucune information n'a filtré de cet entretien.
Vrai défi
Quant à Andry Rajoelina, il a quasiment décliné l'offre. « Une telle réunion nécessite des échanges francs au préalable », a-t-il souligné dans une déclaration remise à la presse, hier soir. « Le président de la Transition rappelle sa disposition à dialoguer », rajoute le communiqué avant de préciser les limites de celle-ci.
Andry Rajoelina soutient que l'élection reste la seule voie de sortie de crise et que tous les efforts devront converger vers l'organisation des scrutins prévus par la Feuille de route et qui ne devraient pas étendre davantage la Transition. Une allusion claire à l'intention du FFKM qui concocte depuis le début de sa consultation, le 15 avril, une nouvelle Transition co-dirigée par Andry Rajoelina, Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy.
Un projet confiné dans un document de neuf pages intitulé « Feuille de route réparée et améliorée » qui sera la base de discussion à Ivato. Dans ce document, la clé de répartition des postes ministériels a déjà été définie entre les quatre mouvances de même que les quatre institutions de la Transition. Les dates des élections y figurent également. Le référendum constitutionnel ouvre le bal, le 25 août.
Autrement dit, un projet qui va à l'encontre du processus de sortie de crise de la Communauté internationale qui s'en tient à la Feuille de route et aux élections. « C'est un véritable défi à la Communauté internationale », commente un proche du camp Rajoelina. « Le FFKM infantilise la population avec ce projet qui remet tout à plat et qui anéantit tous les efforts consentis jusqu'ici. On va encore perdre du temps dans les discussions et les surenchères. La population risque de ne plus pouvoir supporter une prolongation », renchérit un membre du Conseil supérieur de la Transition.
La Conférence au sommet démarre, ainsi, dans la confusion et risque d'être tuée dans l'œuf malgré la présence annoncé des « figurants », Didier Ratsiraka et Albert Zafy, pour le décor.
Herisetra de l'Express de Madagascar
Mercredi 03 juillet 2013
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