Dans ce grand carnaval où certains vautours se parent des plumes de démocrates pour habiller leurs intérêts, leurs ambitions personnelles et leur soif de puissance, le masque d’un acteur majeur de cette crise est en train de tomber. Il ne dissimulait pas grand-chose et la ficelle était grosse, mais elle se relâche. Le soutien de la France aux auteurs de ce coup d’Etat, qui offrira certainement aux historiens et autres politologues matière à une riche thèse, n’est pas officiellement exprimé. Mais déjà, son activisme permanent et ses interventions pour le moins mal avisées, ne laissent plus de doute sur un engagement qui ne cesse de nous interpeller.
La poignée de main d’un nouvel ambassadeur à un putschiste au lendemain d’un coup d’Etat, la représentation de la coopération militaire affichée le 26 juin, les déclarations de Joyandet à l’Assemblée Nationale ou de Kouchner qui soutient un processus électoral que la communauté internationale réprouve, les interventions de Bourgi émissaire africain de l’Elysée, l’accueil de Rajoelina avant qu’il ne passe devant la Commission à Bruxelles, les interventions du quai d’Orsay auprès des Africains après le clash de l’Onu, l’activisme diplomatique appliqué à Maputo et Addis, les initiatives actuelles qui veulent promouvoir la relance économique malgache auprès des investisseurs malgré l’illégitimité actuelle du pouvoir, etc … autant d’éléments d’une longue liste de faits qui ne laisse que peu d’incertitudes quant à l’implication de la France dans la situation présente. Elle n’en a peut être pas été à l’origine … Mais, pour servir ses intérêts, elle ne s’y est pas opposée.
Cette implication, qui irrite le secrétariat d’Etat américain, qui dérange les chancelleries européennes et à laquelle s’oppose farouchement le bloc africain, et l’attention portée par l’ensemble de la communauté internationale à cette interminable crise malgache reflètent d’énormes enjeux économiques, politiques et géostratégiques que la grande majorité des malgaches eux-mêmes ne mesure peut être pas pleinement.
« Madagascar est prioritaire » déclarait récemment en commission parlementaire un député français quant au financement de l’APD. Pour le plus grand nombre, y compris en métropole, les intérêts de la France à Madagascar sont essentiellement caractérisés par sa présence.
[…] On recense plus de 650 entreprises - dont 130 filiales et plus de 500 entreprises privées à capitaux français - et environ 25 000 ressortissants y compris les franco-malgaches, ce qui en fait l’une des plus importantes communautés françaises à l’étranger.
Les intérêts français sont principalement dans les activités financières (Crédit Agricole-BNI, BFV-Société Générale, BNP-Paribas avec BMOI), distribution de produits pétroliers et énergie (Total, LP, Air Liquide, Rubisgaz/Vitogaz), BTP et immobilier (Colas, Sogea/Vinci, Guy Hoquet, Getim), transports et tourisme (Air France, Corsair/Nouvelles Frontières enregistrée comme filiale française malgré son actionnariat allemand, Accor avec un investisseur local, Caillé/Sicam, CMA-CGM, AGS, […] ingénierie et études (Socotec, Sofreco, Sogreah, Brl), grande distribution (Casino,Weldom/Ravate). [1]
Cette caractérisation est imparfaite. Parce qu’au-delà de cette présence immédiate, la question essentielle reste : ces intérêts étaient ils si importants pour que M/car fasse l’objet de jeux d’une telle violence de la part des grandes puissances ?
Dans un précédent papier « M/car 2009 et Diplomatie française encore … et si les enjeux réels étaient simplement au delà de notre entendement ??? » étayé par un document de l’IRIS cité dans Madagascar et l’Océan Indien : enjeux géostratégiques … ???, je posais en postulat :
« L’argument de la Françafrique, image d’une France jalouse de son ancien empire colonial, s’il a pu satisfaire les « damnés » du néo-colonialisme en mal de légitimité d’une construction intellectuelle et politique, ne tenait pas la route sur le long terme quand on l’opposait aux arguments de la mondialisation et de ses enjeux économiques.[…] »
Supputations …
« La France a perdu l’Afrique »
En fait, depuis la chute du mur de Berlin qui a bouleversé les équilibres mondiaux, depuis le 11 septembre avec l’érection des USA en gendarmes de la planète, et depuis la montée en puissance sur le continent africain des pays émergents Chine, Inde et Russie, la France semble avoir peu à peu perdu son pré carré en Afrique. La crise en Côte d’Ivoire de 2004 en a été l’expression ultime. On y a vu la France se retirer de manière humiliante et affronter l’hostilité des africains de sa vitrine ivoirienne qu’elle croyait jusque là ses amis. Quoi qu’on en dise et quoi qu’on en pense, la Françafrique de Foccart « écheveau de liens occultes, privés et publics, entre une majorité de régimes africains dits francophones et le parrain français, caractéristique, de la Ve République », est morte [2], d’autant que ses réseaux et supports (Bongo) ont désormais disparu. À l’ère chiraquienne, la politique française en Afrique empêtrée dans ses contradictions, dans ses scandales (Elf, Angolagate, …), dans son clientélisme et dans ses erreurs dramatiques et ses fautes d’analyse (Rwanda) s’est cherchée sans se trouver, enferrée dans ses anachronismes et son passé colonial. Elle y a aussi perdu ses positions pétrolières au bénéfice des américains et des chinois, alors que le pétrole africain place le continent au cœur des enjeux stratégiques et énergétiques du XXIème siècle.
Un revirement récent ? La France veut reprendre sa place
L’attachement et l’intérêt de la France pour Madagascar n’ont jamais été démentis. Les effectifs de l’ambassade de France à Madagascar mettent Antananarivo au 8ème rang [3] des représentations diplomatiques françaises dans le monde. Le Document Cadre de Partenariat 2006-2010, qui formalise les grandes lignes de la coopération française, caractérise le souci que la France a du développement de Madagascar. À travers ce document la France reconnaissait formellement à l’époque, à l’instar de l’ensemble des institutions internationales, la pertinence et les avancées de l’action du gouvernement Ravalomanana quand elle ne les louait pas... C’était en 2006…
Curieusement, 2007 a vu une élection présidentielle qui a mis un nouveau pouvoir à Paris. La politique étrangère n’échappera pas en effet à la volonté de changement et de rupture du « super-président ».
Le changement de ton a été vite donné après changement de locataire à l’Elysée. Quand le ministère des affaires étrangères déclare que la diplomatie française est au service de la défense des intérêts économiques de la France, on sait qu’une nouvelle donne va être distribuée. Alors même que de nouvelles puissances régionales (Afrique du Sud, Nigeria), sont en train d’émerger, et que la mainmise de la Chine inquiète, ne s’agit-il pas désormais de tracer une politique qui veut redonner à la France la place, l’influence politique et la présence économique qu’elle avait perdues ? Et qui, surtout, veut préserver les ressources et les marchés du futur…
Concernant l’Ile Rouge en particulier, les dérives du pouvoir de Marc Ravalomanana à partir de 2006 ont probablement fait le jeu et l’argument d’une évolution radicale de la politique française. À la colère des diplomates du Quai d’Orsay quant à l’expulsion, incompréhensible à leurs yeux, d’un de leurs plus brillant diplomates, l’ambassadeur Gildas le Lidec, s’est rajoutée l’exaspération des acteurs économiques français frustrés. Le sort du Président malgache s’est peut être scellé là, avec le revirement de la position de la France à son égard.
Ralentir l’avancée de la Chine et de l’Inde.
Nonobstant cela, l’Océan Indien, voie d’approvisionnement obligée, s’avère essentiel pour les pays émergents asiatiques. La présence française sur un arc Abou Dhabi, Djibouti, Mayotte, Iles Eparses, trace ainsi une ligne de défense symbolique entre l’Asie et un continent Africain dont le développement est le futur de l’occident. La géopolitique est une partie d’échecs au cours de laquelle chaque position prise permettra de négocier un échange de pièces.
Le Canal du Mozambique est une possession française
Les Zones d’Exclusivité Economique (ZEE), qui tracent autour de chacune des possessions françaises une bande exclusive de 200 miles, définissent à la France le deuxième territoire maritime au monde après les Etats-Unis. Ses 10 millions de km2 sont extensibles à 11 millions avec les demandes formulées à l’ONU en Mai 2009 d’extension du plateau continental. Ces demandes pourraient élargir ce territoire jusqu’à 350 miles des cotes. Ainsi, autour de Mayotte et des îles éparses [4], possessions françaises que Madagascar revendique de longue date, est tracé un territoire couvrant les 2/3 du Canal de Mozambique. Ce qui fait quasiment du dit Canal une possession de la France. Ces zones écologiques à la biodiversité préservée, recèlent toutefois des richesses jalousées : en pêche (des accords de pêche ont été établis entre la France et M/car)… mais aussi, en ressources minérales en eaux profondes.
Il y a là pour la France un enjeu géopolitique majeur. Alors quand viennent se greffer dessus d’autres enjeux économiques et commerciaux… Supputations …
Des enjeux économiques immédiats.
La France reste le premier client à l’exportation de Madagascar. Mais elle a perdu sa place de premier fournisseur désormais occupée par la Chine. Contrairement à cette dernière, la France n’a pas de fait tiré avantage de la hausse des importations malgaches (+26%) dues aux grands chantiers. Il y a là un évident manque à gagner pour les entreprises françaises… et l’emploi des français.
La France reste, de très loin, le premier pays client historique de Madagascar en absorbant 38% des exportations malgaches en 2008, avec même une légère tendance haussière au cours des dix dernières années.[…]
La France détient 6,9% de parts des importations malgaches en 2008 (14,6% en 2007) ce qui la situe au troisième rang des pays fournisseurs, après la Chine (22,2% contre 16,7% en 2007)[…] qui s’adjuge la place de premier fournisseur grâce à la fourniture de grands équipements : pipeline de 220 km, moteurs et turbines pour centrale hydroélectrique, équipements pour centrale thermique, équipements ferroviaires, etc.
L’analyse des importations malgaches confirme un tropisme asiatique croissant, en ligne avec la tendance mondiale. Désormais, l’Asie de l’Est détient 34,8% des importations malgaches (25% en 2007), essentiellement en provenance du monde chinois (23,2% pour Chine, HK, Taiwan), ASEAN (6%), Japon-Corée du Sud (5,5%) [5].
Alors même que les atouts et les potentiels de développement de Madagascar s’avèrent phénoménaux.
On n’épiloguera pas sur l’énorme capacité agricole du pays avec une surface agricole potentielle estimée à 36 millions d’ha, surfaces que le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) estime exploitées à moins de 10%. Et dans ce cadre on n’a pas fini de s’interroger sur un dossier Daewoo assassin et assassiné par manque de transparence. On se demandera aussi pourquoi les scandales Daewoo et Varun ont été levés (et il n’est pas question de les défendre ici), quand rien semble-t-il n’a remis en question les superficies concernées par les projets miniers. Bizarreries de la politique et de la manipulation de l’information. Il est vrai que le potentiel minier de l’île engage des enjeux financiers sans commune mesure avec la sauvegarde des intérêts des paysans qu’on prétendait défendre.
On démontera un jour le montant des faramineux investissements en prospection et en infrastructures engagés jusque là. Ils sont venus, ils sont tous là, même ceux du Sud de l’Australie… On se demande bien pourquoi…
Le développement de la Chine et des pays émergents a, on le sait, tiré vers le haut les cours mondiaux de l’ensemble des matières premières nécessaires à leur développement. De fait les importantes ressources minières de Madagascar ont attisé les convoitises de toutes les grandes nations industrielles et de la Chine en premier lieu… et attiré les investisseurs… pour de multiples ressources.
Nickel et Cobalt,
Ces minéraux, dont Madagascar représente aujourd’hui, à travers le concessionnaire Sherritt, respectivement 5% et 10% de la production mondiale, ont connu en un an une hausse de 66% et 36% de leurs cours. Bagatelle me direz vous. A-t-on besoin de se battre pour cela ?
Ilménite et Bauxite
Le métal de titane, transformation de l’ilménite, a vu de même en un an une hausse de + 57%. Les 750 000 tonnes /an d’ilménite qui seront produite par QMM Rio Tinto représentent 10% de la production mondiale. Les chinois sur la côte Est, et les sud-africains au Nord de Tuléar ont lancé ou négocient des projets d’exploitation de ce minerai. La mise en exploitation d’autres gisements d’ilménite le long de la côte Est, entre Mananjary et Fénérive ont fait l’objet d’appels d’offres. Le projet Ticcor des Sud Africains laissait, lui, envisager la production de 500 000 tonnes/an d’ilménite.
L’aluminium, lui, a augmenté de 71%. Est il alors surprenant que Rio Tinto s’intéresse dans le Sud aux ressources en bauxite à proximité des gisements qu’ils exploitent. Mais au fait, où sont donc les compagnies françaises ?
L’uranium
L’explosion de la demande en énergie nucléaire laisse craindre à terme une pénurie des ressources en uranium. Là aussi, britanniques, canadiens, australiens et leurs compagnies minières (ALM & Forex et ClineMining Corp, Pencari Mining Corp, Haddington, Uranium Star) ont lancé des campagnes d’exploration dans l’Ouest, le Centre et le Sud.
A-t-on vu Areva dans cette énumération ? Alors que « Depuis 2001, le prix spot de l’ U3O8 (yellow cake) est en progression constante, Il a ainsi augmenté de plus de 300 % en moins de cinq années. Cette hausse n’est donc pas conjoncturelle et elle a de forte chance de perdurer. » [6]
Le charbon
Les besoins sidérurgiques de la Chine et des pays émergents ont de la même manière provoqué une envolée des cours du charbon qui ont pris 200% entre 2005 et 2008. Ainsi, le gisement de la Sakoa « exploité dans la seconde moitié du siècle dernier, puis délaissé en raison d’une rentabilité insuffisante, voit son intérêt renouvelé » [7]. Les réserves en charbon de la Sakoa sont à ce jour estimées à plus de 100 millions de tonnes en hypothèse basse et jusqu’à 1 Md de tonnes en hypothèse haute !!! Le groupe australien Straits (coté à Singapour) à travers Red Island Mineral et Madagascar Consolidated Mining dispose d’un champ d’exploitation de 800km2 sur la zone. De français ici, point…
Le fer
Le gisement de fer de Soalala dont les réserves sont estimées à 562 Mt pour une production à ciel ouvert de près de 3,5 Mt annuelles intéresse bien évidemment les entreprises de la région asiatique, première productrice d’acier et dont les besoins continuent de croître…
Et le reste… Sans oublier le pétrole.
Nous ne nous étendrons pas sur les ressources et les potentiels réels en or, en pierres précieuses et semi-précieuses, ou en chromite et autres graphite, mais est il besoin de parler EN PLUS du pétrole qui demeure la ressource éminemment stratégique des décennies à venir ? Les sables bitumineux et les huiles lourdes ne sont rentables qu’avec un cours du brut autour de 100 dollars le baril, mais les 16 milliards de barils estimés en réserve on shore sur Bemolanga (plus vaste gisement inexploité au monde) ont certainement posé des enjeux de pérennisation de la ressource. Ce sont ces enjeux qui ont poussé Total à acquérir 60% du contrat d’exploration de Bemolanga. Selon Afrique Energy Intelligence, il a fallu, pour la conclusion de ce contrat, une intervention du président Sarkozy lui-même qui en aurait négocié en avril 2008 le dossier avec Ravalomanana. Ce dernier préférait en effet une solution en faveur des chinois de la China National Petroleum Corp. Tiens donc !!!
Et bien évidemment, derrière les énormes infrastructures à bâtir et les besoins de logistique, les intérêts des géants français du BTP (Colas) et du transport (Bolloré), ne sont probablement pas très loin.
Au-delà des potentiels pétroliers on shore de Madagascar, les potentialités offshore font l’objet de convoitises que l’on lit derrière les blocs de prospection négociés du Sud au Nord de l’île. Or, il s’avère que les zones d’exclusivité économique des îles éparses, qui sont strictement accolées à la ZEE malgache et aux zones de prospection, recèlent aussi potentiellement des ressources pétrolières. Sur Juan de Nova, possession française, deux concessions de prospection aux sociétés Marex Petroleum Corporation et Roc Oil Compagny Ltd, ont été accordées (arrêté du 22/12/2008 du ministère français de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire) pour des montants d’engagement de 47 millions de $.
Pour conclure sur ces enjeux miniers,
Les observateurs attentifs auront par ailleurs pris note d’une manifestation organisée à Paris ce 4 février, petit-déjeuner débat tenu autour notamment de Jean Marc Chataignier (Ambassadeur de France) et de Lionel Levha (Directeur général, Total Exploration Production Madagascar). Cette réunion, qui veut promouvoir Madagascar auprès des investisseurs, présente ainsi son objet :
[…] La croissance est stoppée et la gouvernance (qui était déjà l’un des points faibles du régime précédent) ne s’est pas améliorée.
Quelles sont les raisons d’espérer, et sur quels éléments peut-on s’appuyer pour préparer en 2010 la reprise de l’économie, une fois la crise politique passée ? Est-il raisonnable d’étudier un projet, à Madagascar aujourd’hui et sur quels réseaux de contacts s’appuyer ?
L’île peut-elle sortir de son relatif isolement économique ? Quelles sont ses relations avec ses voisins ; peut-on espérer à moyen terme une meilleure intégration dans un développement régional ?
Ce petit déjeuner permettra de faire un point de situation (calendrier politique, prévisions macro-économiques, environnement des affaires) et d’étudier les secteurs qui peuvent se développer dans ce contexte avec deux éclairages particuliers sur l’environnement des grands projets miniers (implantations, développements, besoins) et sur les entreprises des secteurs de l’informatique et des services liés, au moment de l’arrivée de l’internet à haut débit.
Que doit on en penser ?
La diplomatie française peut-elle reprendre la main ?
Pour la France, Madagascar ne peut donc pas être livrée à une puissance ou un pouvoir qui pourrait remettre en question ses enjeux, ses intérêts et sa stratégie. Il faut le savoir et le dire. Elle ne PEUT pas lâcher prise et ne lâchera pas prise.
Une aberration demeure : la France a intérêt à un pouvoir stable ET LEGITIME. Croire que les « capacités » des gouvernants mis en place lors de ce putsch répondaient à ce souci de stabilité et de légitimité a été une grossière erreur. C’est là une ânerie d’analystes qui une fois encore, de leurs laboratoires en stratégie théorique, comme en 2002, comme en Côte d’Ivoire en 2004, se sont encore fourvoyés dans leur évaluation des aspirations des peuples et dans l’évaluation des forces endogènes et exogènes en présence.
Les incohérences et erreurs d’analyse de la diplomatie et de la politique étrangère française ne doivent pas nous surprendre. C’est s’illusionner que croire à une diplomatie de la France qui ne serait « qu’une seule main ». Coincé entre le gaullisme d’Henri Guaino, l’opportunisme de Jean David Levitte, et le cavalier seul de Claude Guéant, maîtres avec Nicolas Sarkozy de la politique étrangère française, le quai d’Orsay de Bernard Kouchner ne peut que dire « pouce ». Les guerres de pouvoir et les conflits d’ambition entre les 3 cavaliers de Napocalypse qui veulent « co-écrire l’histoire et influer sur les évènements » [8], ne laissent que peu de place à une diplomatie généreuse et à une prise en compte pertinente des réalités humaines et sociales de nos pays.
Il est scandaleux que les populations soient prises en otage de ces errements… Ce mépris qui ne voit que des pions à manipuler, déplacer, acheter, et non pas des interlocuteurs à préserver avec vigilance, est insupportable et il appartiendra aux malgaches de changer le regard de ces puissants… Mais…
Conclusion : peut-on enfin en sortir ?
La position de Jean PING représentant le GIC qui affirmait l’exigence du respect des accords de Maputo 1, devrait être rassurante. Mais les accointances de Ping avec les milieux financiers gabonais (Gabon = Total) posent quand même interrogation. Ceci étant, l’assouplissement apparent de Rajoelina qui semble accepter un report des élections peut laisser espérer un déblocage de cet imbroglio. On aurait pu craindre que la France ait réussi son forcing à faire reconnaître la situation non consensuelle actuelle. S’est elle désormais rangée à la voix de la raison ? La ficelle du masque était grosse, disions nous. Mais elle se relâche… L’acteur en question a peut être un peu moins la grosse tête, réalisant que les cartes qu’il jouait étaient mauvaises… Il est vrai que l’urgence est là… Parce que la révolte couve... Et parce que Paris aura du mal à se défaire de sa responsabilité en cas d’explosion sociale.
La prise en compte des enjeux de la France s’avère essentielle. Parce que dans cette situation il ne servira à rien de chercher l’affrontement. Il faudra négocier en préservant nos avantages et faire assumer à « Reny Malala » [9] qu’elle ne trouvera satisfaction à ses intérêts que dans une collaboration réelle, respectueuse et non entachée de faux semblants. Au-delà de ces luttes et de nos colères, on ne doit pas se tromper dans nos choix : on sait ce qu’on aura de la France, on ne sait pas ce qu’on aura de la Chine ou de l’Inde qui, soyons en convaincus, ne s’encombreront certainement pas de scrupules, ni d’un quelconque attachement affectif et culturel tel celui qui nous lie à la France.
Ne croyons pas que ce qui se passe actuellement, relève de la seule nostalgie d’un empire perdu. Là aura peut être été la plus grande erreur de Ravalomanana : ne pas avoir pris la mesure des enjeux de la métropole, et d’avoir joué l’affrontement au lieu de jouer une saine, juste et équilibrée coopération.
Un ami m’interrogeait : « le processus de décolonisation a-t-il préparé l’économie malgache a être indépendante, ou juste à rester le fournisseur de matières premières pour les autres ? » Quelque soit la réponse, nous devrons nous débarrasser, nous, de notre passé colonial. Parce qu’au bout du compte, au regard de ces éléments, il est malheureux de constater que les malgaches eux-mêmes ne soient pas eux aussi conscients et fiers de l’énormité du potentiel de leur tanindrazana… le discours est larmoyant : « nous sommes potentiellement riches mais nous restons économiquement, socialement et culturellement pauvres »…
Mais compte tenu des sommes colossales investies en matière de défense (géostratégique) dans les îles de la Réunion et Mayotte, et du déficit budgétaire de la France pour 2009 ( 80 milliards d'euros) , nous voyons mal comment ce « Reny malala » pourra-t-elle sortir les malgaches de ce gouffre, dans lequel elle a toujours souhaité que ces derniers y reste, pour implorer perpétuellement l'aide institutionalisée.
Notes
[1] Mission Economique de l’Ambassade de France.
[2] voir au sujet de la mort de la françafrique : Antoine Glaser et Stephen Smith « Comment la France a perdu l’Afrique ». 2005
[3] Etats-Unis, Royaume uni, Allemagne, Espagne, Italie, Maroc, Sénégal, Madagascar.
[4] Europa, Bassas-da-India, Juan-de-Nova, les Glorieuses à l’Ouest de Madagascar, Tromelin à l’Est.
[5] Mission Economique de l’Ambassade de France.
[6] Bergenza « L’uranium et l’industrie du nucléaire dans le monde.Situation actuelle et perspectives. »
[7] Mission Economique de l’Ambassade de France.
[8] http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2010-01-14/la-guerre-des-elyseens/917/0/413386
[9] Reny Malala = littéralement « Mère Chérie », surnom donné à la France.
Saturday, January 30, 2010
Friday, January 29, 2010
La dévaluation, nouveau remède miracle du FMI pour l’Afrique
Solution ou bricolage ?
Face à la crise économique mondiale, le FMI a sorti sa nouvelle carte pour l’Afrique; il prescrit une autre dévaluation.
Alors que pendant longtemps les autorités africaines se sentaient à l’abri de ses effets, il est aujourd’hui de plus en plus admis que les perspectives de l’Afrique se sont fortement dégradées à cause de la crise financière mondiale. Selon les prévisions, la croissance économique de l’Afrique subsaharienne était de 1,5 % en 2009 avant de remonter à un peu moins de 4 % en 2010, taux qui reste inférieur au niveau enregistré avant la crise. Ces prévisions impliquent une décélération prononcée de la croissance par rapport à 2008 et une forte révision à la baisse des prévisions publiées en octobre dernier. Il faudrait désormais s’attendre à une nette détérioration des positions budgétaires et extérieures jusqu’en 2010. Les pays exportateurs de pétrole et d’autres produits de base seront particulièrement touchés. Tant que les perspectives mondiales seront incertaines, la balance des risques restera orientée essentiellement à la baisse. Le FMI est donc monté au créneau pour faire le marketing de ses produits préfabriqués dont les résultats sont restés mitigés pour ce qui est par exemple du Cameroun.
Entre autres solutions proposées pour gérer la crise économique mondiale,le FMI, tout en invitant les pays donateurs à faire des efforts en vue de fournir une ‘’aide soutenue’’ à l’Afrique, recommande aux pays de cette région d’assouplir autant que possible leur politiques monétaires et laisser le taux de change s’adapter à la conjoncture externe. Il argumente du fait que la chute des prix des produits de base devrait donner une impulsion déflationniste qui pourrait permettre à certains pays d’assouplir leur politique monétaire. Dans les pays où les termes de l’échange se sont détériorés et où les flux de capitaux se tarissent, la monnaie devra se déprécier en termes réels.
Pour le FMI, dans la conjoncture défavorable actuelle caractérisée par les effets d’engrenage de la dépression économique mondiale et l’aversion croissante des investisseurs au risque, l’assombrissement des perspectives de croissance économique dans toute la région consécutif à chute de la demande et des cours des produits de base et au tarissement des ressources extérieures, « tous les pays (de la région d’Afrique au Sud du Sahara) devront s’adapter au nouveau contexte extérieur »… Même s’il faut passer par une dévaluation de leur monnaie.
Les observateurs de la situation économique en Afrique y voient au mieux une campagne de marketing de la part du fonds dont les produits miracles n’intéressent presque plus personne, et au pire une volonté suspecte de l’institution de toujours vouloir maintenir les économies des pays Africains toujours enfoncés.
Après plusieurs décennies d’ajustement structurelle, la plupart des pays bénéficiaires dont le Cameroun ont vu leurs économies en faillite au point de devoir se placer sous le couvert du régime de faillite international qu’on a techniquement appelé l’initiative Pays Pauvre Très Endetté( PPTE). Initiative que l’on a par ailleurs brandit comme un nouveau souffle pour l’Afrique et dont les effets pour ce qui est du Cameroun se font apparemment encore attendre, puisque le pays est incapable de lancer de vastes programmes sans le recours à l’aide extérieure. La première dévaluation du FCFA par exemple qu’on avait toujours présenté comme salvatrice n’a eu pour effet que de créer une inflation au plan interne, inflation que les rentrés de devises liées aux exportations n’ont pas su compenser.
Des experts économiques tels le camerounais Babissakana vont plus loin. Dans une lettre écrite à l’ancien patron du fonds Rodrigo de Rato, il relevait déjà le fait que si le FMI était un conseiller créateur de valeur pour le Cameroun, il aurait déjà recommandé à ses dirigeants économiques de ne plus solliciter le déblocage des tranches restantes d’un crédit qui est le générateur des conditionnalités sans fondement réel. Autrement dit le partenariat avec le FMI place les pays africains dans un état de perpétuel endettement. Ainsi pour ces techniciens financiers, si le bénéfice de l’aide du FMI est conditionné par une nouvelle dévaluation de la monnaie, les dirigeants des pays africains devraient se méfier d’un partenariat qui pourrait entrainer des troubles sociaux qu’aucun plan de réajustement de la communauté internationale ne pourrait contenir.
En ce qui concerne Madagascar,le Fonds Monétaire International commence à s’impatienter et exige une dévaluation de l’ordre de 30 à 40% de l’ariary, ce qui donnerait, au cours du jour, un euro qui s’échangerait entre 3900 et 4200 Ar. Certains opérateurs en zones franches vont encore plus loin et proposent une dévaluation de l’ordre de 80% et ce afin de compenser l’éviction de Madagascar de l’AGOA. 80% ? Ce qui donnerait un euro à 5400Ar. Dans tous les cas, l’économie nationale sera au fin fond du gouffre. Mais le malheur des uns fera le bonheur des autres car les investisseurs étrangers se bousculeront au portillon, un RMI (ou RSA) suffira à monter sa boîte à Madagascar. Tandis que les opérateurs locaux eux n’auront plus qu’à mettre la clé sous la porte car il leur sera très difficile de s’aligner dans ces conditions. Sans parler du taux d’inflation qui suivra forcément à la hausse. Les riches étrangers seront encore plus riches, le bouseux local lui n’aura plus que ses yeux pour pleurer
Wednesday, January 27, 2010
Les plumes avant les ailes
Les scientifiques ont identifié les premières couleurs d'un dinosaure, un résultat qui permet aussi de mieux connaître l'origine des oiseaux, selon une étude publiée mercredi dans la revue scientifique Nature.
Le Sinosauropteryx, un petit dinosaure carnivore bipède vivant voici 125 millions d'années, avait des poils ou soies, précurseurs de plumes, dessinant sur sa queue des anneaux alternativement orange et blancs, résument les chercheurs de l'université britannique de Bristol dans un communiqué. L'oiseau primitif Confuciusornis, contemporain du Sinosauropteryx, avait pour sa part des taches noires, blanches et brun-orange.
Grâce à des microscopes électroniques, Michael Benton et son équipe sino-britannique ont identifié de minuscules structures renfermant des pigments dans les restes fossilisés de poils. La couleur d'autres espèces de dinosaures, semblables aux reptiles et dépourvus de ce type de poil, pourrait s'avérer impossible à révéler par une telle technique, reconnaissent les chercheurs.
LES PLUMES SONT APPARUES AVANT LES AILES
A la recherche de la trace de mélanosomes, structures cellulaires renfermant des pigments qui donnent leur couleur aux plumes d'oiseaux et aux poils des mammifères, l'équipe du professeur Benton en a trouvé de deux sortes : de forme allongée ou sphérique. Appelés eumelanosomes et phaeomelanosomes, ils contiennent des pigments donnant des couleurs noires et grises, et des teintes allant du beige au roux. Les oiseaux primitifs et les dinosaures carnivores bipèdes non aviaires étaient probablement de couleur noire et brun roux, selon l'étude. Les zones où aucun mélanosome n'a été trouvé sur les fossiles sont présumées blanches.
Ces travaux ont aussi permis, selon les chercheurs, de trancher des débats sur l'origine des plumes des oiseaux et sur les caractéristiques des sortes de poils ou soies retrouvés sur des dinosaures. Ce sont "réellement des plumes", assure le Pr Benton. "S'il s'agissait de morceaux de peau, de tissu conjonctif ou de quelque chose d'autre, ils ne contiendraient pas de mélanosomes", explique le paléontologue.
"Nous savons maintenant que les plumes sont apparues avant les ailes, les plumes n'ont donc pas été créées comme structures pour voler", ajoute-t-il, suggérant qu'elles auraient pu servir d'abord d'armes de séduction ou pour effrayer les prédateurs, avant que d'autres usages apparaissent au fil de l'évolution.
Monday, January 25, 2010
Ne supportant pas les conseils de son père , il le poignarde
"Mais fais une passe, tacle, tire...tire..etc."
A 16 ans, il ne supporte pas les conseils de son père pour un jeu vidéo... il le poignarde
Ce père Italien de 46 ans s'est disputé avec son fils de 16 ans.
Jusque-là rien d'extraordinaire...
Une dispute qui avait pour objet une partie de football virtuelle.
Alors qu'ils jouaient ensemble au jeu « Fifa 2009 », Mario, le fils, n'a pas supporté les conseils de son père.
Furieux, l'ado est allé dans la cuisine.
Il est revenu dans le salon avec un couteau de cuisine de 45 centimètres.
Puis il a frappé son père au cou.
Le quadragénaire a été transporté à l'hôpital sans que ses jours soient en danger.
La mère de Mario a indiqué que son fils était « obsédé » par les jeux vidéos, et qu'il a « toujours joué avec sa Playstation ».
Des parents qui lui ont acheté « Fifa 2009 » « pour éviter qu'il ne s'adonne à des jeux violents ».
Pour l'occasion, c'est raté.
(Source: Europe 1)
Thursday, January 21, 2010
La Chine se reveille avant tout lemonde
La Chine a enregistré une croissance de 8,7 % sur un an en 2009, supérieure à ce qu'elle visait, confirmant la reprise de son économie grâce aux mesures de relance du gouvernement, a annoncé jeudi le Bureau national des statistiques (BNS).
Son PIB a régulièrement progressé toute l'année, pour terminer sur une hausse à deux chiffres au quatrième trimestre, de 10,7 %, après + 9,1 % au 3e, + 7,9 % au deuxième, et + 6, 2 % au premier, selon les chiffres révisés du BNS. "L'année 2009 a été la plus difficile du nouveau siècle pour le développement économique de la Chine", a souligné Ma Jiantang, responsable du BNS, en dévoilant les chiffres à la presse.
En 2010, grâce à la lente reprise de l'économie mondiale, "l'environnement sera meilleur", a-t-il ajouté, soulignant notamment que cela jouerait sur le commerce extérieur chinois, plombé à partir de fin 2008 par la baisse de la demande étrangère. Une composante de ce retour à une forte croissance a été les investissements en capitaux fixes, encouragés par le grand plan de relance du gouvernement, annoncé à l'automne 2008 alors que la Chine était frappée de plein fouet par la crise économique mondiale. Dans les zones urbaines, ces investissements ont bondi de 30,5 % (en hausse de 4,4 points de pourcentage par rapport à 2008). La hausse de la production industrielle est restée modeste sur l'année - 11 % - mais s'est nettement accélérée au quatrième trimestre : + 18 % sur un an. Les ventes de détail se sont bien tenues avec une augmentation de 15, 5 % en 2009, et même de 17,5 % pour le seul mois de décembre.
AJUSTEMENT ET BULLE SPÉCULATIVE ?
"Les statistiques économiques sont fortes (...), un peu plus que prévu mais pas de façon inquiétante", a estimé Patrick Bennet de la Société générale à Hongkong. "L'économie croît fermement et c'est ce que souhaite la Chine. Néanmoins, ils vont ajuster les mesures pour s'assurer que l'économie ne croisse pas trop vite", prévoit-il. Des économistes craignent que la Chine ne retrouve le chemin de la surchauffe. C'est aussi le cas de la Banque mondiale.
"On peut déjà voir des signes de bulles et des signes de tension dans l'économie chinoise, en particulier dans le secteur immobilier", a déclaré le directeur des tendances macroéconomiques à la Banque mondiale (BM), Andrew Burns. L'idée que des bulles soit en train de se former en Chine est controversée. Certains économistes estiment que l'explosion des prix de l'immobilier dans les grandes villes en présente toutes les caractéristiques, d'autres considèrent que les signes de surchauffe de l'économie chinoise ne présagent pas l'éclatement d'une bulle.
Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, avait averti dès septembre de "l'émergence de nouveaux dangers" avec la croissance exceptionnelle du crédit en Asie et en particulier en Chine, et en novembre du "risque" de bulles financières dans ce pays. L'économiste en chef chinois de la Banque mondiale, Justin Lin, n'a en revanche jamais évoqué cette inquiétude, insistant pour sa part sur l'importance de la croissance de la Chine dans la reprise mondiale. Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a pour sa part souligné mercredi à Hongkong que les responsables politiques en Asie, confrontés à l'arrivée de capitaux du monde entier, "s'inquiét(aient) maintenant de savoir comment gérer cet afflux - son impact sur les taux de change, la demande intérieure, la stabilité financière - et du danger de bulles des actifs".
La Banque mondiale a publié hier ses prévisions macroéconomiques pour l'année 2010. La croissance dans les pays en développement devrait s'élever à 5,2 % en 2010 avant 5,8 % en 2011, avec la Chine pour moteur, selon la BM.
Son PIB a régulièrement progressé toute l'année, pour terminer sur une hausse à deux chiffres au quatrième trimestre, de 10,7 %, après + 9,1 % au 3e, + 7,9 % au deuxième, et + 6, 2 % au premier, selon les chiffres révisés du BNS. "L'année 2009 a été la plus difficile du nouveau siècle pour le développement économique de la Chine", a souligné Ma Jiantang, responsable du BNS, en dévoilant les chiffres à la presse.
En 2010, grâce à la lente reprise de l'économie mondiale, "l'environnement sera meilleur", a-t-il ajouté, soulignant notamment que cela jouerait sur le commerce extérieur chinois, plombé à partir de fin 2008 par la baisse de la demande étrangère. Une composante de ce retour à une forte croissance a été les investissements en capitaux fixes, encouragés par le grand plan de relance du gouvernement, annoncé à l'automne 2008 alors que la Chine était frappée de plein fouet par la crise économique mondiale. Dans les zones urbaines, ces investissements ont bondi de 30,5 % (en hausse de 4,4 points de pourcentage par rapport à 2008). La hausse de la production industrielle est restée modeste sur l'année - 11 % - mais s'est nettement accélérée au quatrième trimestre : + 18 % sur un an. Les ventes de détail se sont bien tenues avec une augmentation de 15, 5 % en 2009, et même de 17,5 % pour le seul mois de décembre.
AJUSTEMENT ET BULLE SPÉCULATIVE ?
"Les statistiques économiques sont fortes (...), un peu plus que prévu mais pas de façon inquiétante", a estimé Patrick Bennet de la Société générale à Hongkong. "L'économie croît fermement et c'est ce que souhaite la Chine. Néanmoins, ils vont ajuster les mesures pour s'assurer que l'économie ne croisse pas trop vite", prévoit-il. Des économistes craignent que la Chine ne retrouve le chemin de la surchauffe. C'est aussi le cas de la Banque mondiale.
"On peut déjà voir des signes de bulles et des signes de tension dans l'économie chinoise, en particulier dans le secteur immobilier", a déclaré le directeur des tendances macroéconomiques à la Banque mondiale (BM), Andrew Burns. L'idée que des bulles soit en train de se former en Chine est controversée. Certains économistes estiment que l'explosion des prix de l'immobilier dans les grandes villes en présente toutes les caractéristiques, d'autres considèrent que les signes de surchauffe de l'économie chinoise ne présagent pas l'éclatement d'une bulle.
Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, avait averti dès septembre de "l'émergence de nouveaux dangers" avec la croissance exceptionnelle du crédit en Asie et en particulier en Chine, et en novembre du "risque" de bulles financières dans ce pays. L'économiste en chef chinois de la Banque mondiale, Justin Lin, n'a en revanche jamais évoqué cette inquiétude, insistant pour sa part sur l'importance de la croissance de la Chine dans la reprise mondiale. Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a pour sa part souligné mercredi à Hongkong que les responsables politiques en Asie, confrontés à l'arrivée de capitaux du monde entier, "s'inquiét(aient) maintenant de savoir comment gérer cet afflux - son impact sur les taux de change, la demande intérieure, la stabilité financière - et du danger de bulles des actifs".
La Banque mondiale a publié hier ses prévisions macroéconomiques pour l'année 2010. La croissance dans les pays en développement devrait s'élever à 5,2 % en 2010 avant 5,8 % en 2011, avec la Chine pour moteur, selon la BM.
Tuesday, January 19, 2010
La Japan Airlines tombe
La compagnie aérienne japonaise annonce avoir déposé son bilan. Le gouvernement veut que les vols continuent pendant la restructuration.
C'est désormais officiel. Mardi, la première compagnie aérienne japonaise, criblé de pertes et de dettes, a déposé son bilan devant le tribunal de Tokyo. Les membres du gouvernement japonais ont assuré, ce matin, que ce dépôt de bilan n'empêchera pas la compagnie, qui assure plus de 40% des lignes intérieures au Japon et le quart des liaisons internationales au départ de Tokyo,de continuer à voler. Ils ont affirmé que les fournisseurs de kérosène, de plateaux-repas et autres continueront à être payés normalement, de même que les aéroports où JAL fait escale. Le ministre des transports japonais , Seiji Maehara, a déclaré qu'il est «important que les opérations se poursuivent pendant que les restructurations ont lieu. Nous allons y contribuer sur tous les plans». Et d'ajouter : «Si JAL n'avait pas été la première compagnie aérienne du pays, une telle procédure (dépôt de bilan) aurait pu signifier la disparition de l'entreprise. Mais c'est JAL et elle bénéficie du soutien du ministère des Transports. Cette journée ne marque pas la fin de JAL, mais un nouveau départ».
Les autorités japonaises ont annoncé un vaste plan de sauvetage qui prévoit la suppression de 15.600 emplois (soit environ le tiers des effectifs du groupe) et l'injection de 300 milliards de yen (2,3 milliards d'euros) de capitaux publics, de 600 milliards de yens (4,6 milliards d'euros) de nouveaux prêts de la part d'institutions publiques, et 730 milliards de yens (5,6 milliards d'euros) de remises de dettes. Ce plan prévoit également l'abandon de 14 lignes internationales et 17 lignes intérieures, et remplacera 53 appareils anciens (Boeing 747-400 et MD-90) par des avions modernes de plus petite taille.
En déposant son bilan, Japan Airlines bénéficiera des protections prévues par la loi japonaise sur les faillites, notamment à l'égard de ses créanciers.La défaillance de JAL, dont la dette totale atteint plus de 2.320 milliards de yens (17,6 milliards d'euros), d'après des chiffres publiés mardi, est la plus importante au Japon pour une entreprise hors secteur financier depuis la seconde guerre mondiale, selon le cabinet de consultants Tokyo Shoko Research.
JAL a également annoncé mardi la démission de son PDG Haruka Nishimatsu. Il sera remplacé par un des grands patrons les plus vénérés du pays, le fondateur du groupe d'électronique Kyocera Kazuo Inamori, 77 ans.
A la Bourse de Tokyo ce mardi, le titre a clôturé à 4 yens, son plus bas niveau historique, en repli de 20%. Selon les médias, JAL sera radiée de la Bourse de Tokyo le 20 février prochain sans que les actionnaires puissent récupérer leur mise.
«Les discussions en cours entre Delta, Air France, KLM et Japan Airlines (JPL) se déroulent bien», a déclaré, lundi, une porte-parole de KLM. Delta Airlines et American Airlines sont en concurrence pour devenir le partenaire privilégié de la compagnie aérienne nippone.
Friday, January 15, 2010
La fin du monde le 21 décembre 2012 ?
- Des astéroïdes, peut-être même une nouvelle planète (elle a déjà son nom : Nibiru) cachée pour l'instant dans l'orbite de la Terre,vont venir frapper notre planète ce jour-là.
- Système trinaire : Le système binaire arrivant à son terme (exemple : dvd blue-ray) le système trinaire sera apporté par des extra-terrestres et viendra révolutionner et remettre à jour toutes nos connaissances scientifiques et mathématiques acquises jusqu'à aujourd'hui.
- Une activité excessive du Soleil va anéantir tous nos systèmes de communications (cela ne se passera pas que le 21 12 2012, mais commencera avant)
- La planète Vénus va transiter pour la dernière fois pendant ce siècle dans notre ciel.
- Il y aura de nombreuses catastrophes naturelles, tempêtes, inondations, tremblements de terre et super volcan
- Il y aura de nombreuses guerres (cela ne se passera pas que le 21 12 2012, mais commencera avant)
- La Terre va changer d'axe.Selon les articles parus dans Nature et le New Scientist la dernière inversion géomagnétique a eu lieu il y a 12400 ans –au onzième millénaire avant notre ère-.
C’est dans ce millénaire que la civilisation de Tiahuanaco, dans les Andes, semble avoir été détruite.
Certains savants estiment que la prochaine inversion des pôles magnétiques terrestres aura lieu vers 2030.
"Le pôle Nord s’est déplacé de trois mètres en direction du Groenland le long du méridien de 45° de longitude Ouest entre 1900 et 1960 (...) soit six centimètres par an. Entre 1960 et 1968, cependant, le pôle s’est à nouveau déplacé de 3 m, soit 10 cm par an. Si ces deux observations sont exactes, et nous avons toutes les raisons de le penser en égard à l’éminence des savants qui les ont réalisé, alors nous aurions la preuve que la lithosphère est actuellement en mouvement, et que l’accélération de ce mouvement est de nature géométrique."
- Les treize crânes de cristal mayas (fabriqués au XIXème siècle) nous délivrerons un message le 21 décembre 2012 s'ils sont tous réunis.
- Des extra-terrestres vont descendre sur Terre et vont emporter les meilleurs d'entre nous (enfin une bonne nouvelle)
- La Terre va quitter son orbite et dériver dans l'univers pendant 26000 ans (peu probable).
- Suite à la crise financière, l'argent n'aura plus de valeur et les échanges se feront avec des coquillages, il est préférable de faire des stocks de coquillage dès maintenant.
Comment peut-on être sûr que tout cela est vrai ?
- Les Mayas ont prophétisé des événements pour la terre à cette date qui correspond à la fin de leur calendrier.
- De nombreux crop circle (dessins faits dans des champs cultivés par des plaisantins extra terrestres) sont des messages d'alertes.
- Nostradamus en parle dans ses prophéties: -"Des désastres naturels nous guettent, des secousses sismiques, des inondations, des tornades et des raz de marée. La Terre est un organisme vivant qui aura une explosion de colère contre nos agissements contre elle et le gaspillage de ses ressources, nous dit Nostradamus.
Vers 2250 il est probable que l'humanité connaîtra des changements plus profonds révèle Nostradamus dans une lettre à Henri II.
Les prophéties de Nostradamus continuent jusqu'aux années 6000 et nous expliquent comment la terre va mourir en 3797. La terre sera absorbée par le soleil qui deviendra une énorme masse rouge. Auparavant de grosses météorites provenant en partie de la désintégration de Mercure et de Vénus happées par le soleil avant nous, s'écraseront sur terre provoquant des inondations et des raz de marée d'une hauteur de trois milles mètres qui balaieront tout sur leur passage.
Heureusement pour nos descendants, Nostradamus nous dit que l'homme quittera bien avant la terre, devenue inhabitable pour d'autres planètes. L'homme ira d'abord vers les systèmes planétaires proches, puis engendra de nouvelles civilisations dans d'autres mondes, vers un système plus accueillant.
La description de l'extinction de notre planète correspond exactement a ce que prévoient les scientifiques modernes sauf en ce qui concerne la date. D'après ces derniers, la fin de notre planète a été calculée à environ quatre milliards d'années plus tard. Nostradamus a eu peut-être une vision plus claire que nos savants ?"
- La bible aussi annonce la fin du monde.
- De nombreuses religions parlent de cet événement.
Que tout le monde se rassure (?)la NASA est formelle : la fin du monde n'est pas pour 2012. L'agence américaine a pris l'initiative de répondre sur son site Internet, point par point, aux théories apocalyptiques qui déchaînent les passions depuis quelques mois, notamment sur le Web.
Point de départ de ces prophéties du malheur : une fable annonçant une collision, le 21 décembre 2012, entre la Terre et la planète Nibiru ou "planète X", qui aurait été découverte par les Sumériens. Le calendrier Maya s’arrêterait quant à lui au solstice d’hiver 2012, date à laquelle une myriade de catastrophes naturelles (tsunamis et séismes, mais également inversion des pôles) est censée mettre fin au monde tel que nous le connaissons. Les prévisions du I-Ching, ou "Livre des mutations" d'astrologie chinoise, concorderaient. Une étude scientifique américaine réalisée par la Centre national de recherche atmosphérique (NCAR) prévoit, elle, une intensification de l'activité du Soleil en 2012, interprétée par certains comme la preuve scientifique de ce bouleversement cosmique.
Une kyrielle de sites Internet tentant de réunir preuves scientifiques et conseils de survie ont vu le jour ces derniers mois, le "site officiel" du 21 décembre 2012, allant jusqu'à proposer l'achat en ligne de radios manivelle et kits de premiers soins, vendus pour la modique somme de 179,99 dollars (120 euros). Petits et grands écrans cherchent à cerner le phénomène : aux forums et vidéos qui animent la Toile, s'ajoutent désormais des documentaires. France 4 diffusera mardi 9 novembre "21/12/2012 : La conspiration de l'apocalypse", la veille de la sortie en France de la sortie du dernier film à gros budget d'Hollywood 2012, réalisé par Roland Emmerich.
"LES SCIENTIFIQUES DIGNES DE CE NOM SAVENT QUE 2012 N'EST ASSOCIÉ À AUCUNE MENACE"
Accusée de désinformation et prise de court par la vitesse de propagation de ces rumeurs apocalyptiques, la NASA, visiblement inquiète, a choisi de publier sur son site Internet un argumentaire assorti d'un "questions/réponses", pour mettre un terme aux polémiques.
"Les scientifiques dignes de ce nom dans le monde savent que 2012 n'est associé à aucune menace particulière", martèle la NASA sur son site. "Nairibu et toutes les histoires autour de planètes sont des rumeurs qui circulent sur Internet. (...) Si la Terre risquait d'être heurtée par un astéroïde ou par une planète X, les instruments astronomiques actuels auraient déjà repéré un tel objet depuis au moins dix ans."
Au sujet du calendrier Maya, l'agence est catégorique : "Tout comme le calendrier accroché au mur de votre cuisine se poursuit au-delà du 31 décembre, le calendrier maya se poursuit au-delà du 12 décembre 2012. (...) Et tout comme votre calendrier reprend son cours au 1er janvier, un autre cycle long commence pour le calendrier maya", explique-t-on aux internautes.
David Morrison, scientifique de la NASA, répond même en images dans une vidéo mise en ligne sur le site de la NASA en juin 2009 : "Depuis deux ans, j'ai répondu à des centaines de questions au sujet de 2012 et de la supposée menace qui pèse sur la Terre. Je veux saisir l'opportunité qui m'est donnée de vous le dire plus directement : il n'y a aucune menace qui pèse sur la Terre en 2012 (...). Toutes les thèses liées à l'apocalypse ne sont qu'une vaste rumeur."
Inutile, donc, d'investir dans un kit de survie 2012 : "Il n'existe aucune preuve scientifique à l'appui de toutes ces fictions dans des livres, ou des documentaires, au cinéma et partout sur Internet", conclut la NASA.
Célia Héron
Eclipse annulaire à Madagascar
Fascinant. La date du 15 janvier restera gravée dans la mémoire de Virginie Razafindrabe, une mère de famille qui a suivi de près l’éclipse du haut de la colline d’Ankadiefajoro. C’est là que siège l’Observatoire national astronomique, au bout de 13 kilomètres de route aménagée à partir d’Andoharanofotsy.
« C’est la première fois que je vois une éclipse. J’étais captivée par le phénomène en observant à l’aide d’un télescope les différentes périodes d’interposition de la lune entre le soleil et la terre », se réjouit-elle. Mais l’engouement d’Ankadiefajoro n’est trop pas ressenti dans le centre ville. D’autres préoccupations, comme les funérailles du cardinal Gaëtan Razafindratandra, retenaient l’attention de plus d’un.
L’éclipse « en clair »
Le télescope offre une image en 3D, comme celle d’une sphère formée par les doigts des deux mains, contrairement à ce qu’on voit à travers des lunettes spéciales. « Je ne regrette pas d’être venue ici avec ma petite famille. L’endroit est agréable et l’accueil est chaleureux », poursuit Virginie Razafindrabe.
L’assistance, estimée à trois cents personnes, a pu savourer l’évolution de l’éclipse durant trois heures de temps. Dame pluie n’a pas joué de mauvais tour et une éclaircie a augmenté la chance de voir l’éclipse annulaire « en clair ». « La netteté de l’éclipse a été perçue à 60%, alors qu’on l’a prévue entre 40 et 55%. Ma crainte s’est basée sur le temps qu’il faisait le matin », indique Charles Ratsifaritana, premier responsable auprès de l’Observatoire national astronomique d’Ankadiefajoro.
C’est à neuf heures du matin, heure locale, qu’apparaît distinctement l’ombre de la lune couchée sur le soleil, si le phénomène a commencé dès sept heures du matin.
Madagascar a partagé ce moment avec d’autres pays d’Afrique : le Tchad, l’Ouganda, la République démocratique du Congo ou les Maldives dans l’océan Indien, là où la plus belle vision a été observée pendant onze minutes, et en Asie. En tout, le phénomèné a été observé dans 49 pays.
L'éclipse annulaire se produit lorsque le diamètre apparent de la Lune est inférieur au diamètre apparent du Soleil, et donc ne masque pas complètement le Soleil. La partie visible du Soleil prend la forme d'un anneau.
D’après la Nasa,une autre si longue éclipse annulaire ne se reproduira pas avant plus de mille ans. Précisément pas avant le 23 décembre 3043. Cependant, une éclipse solaire totale est prévue le 11 juillet 2010 prochain, presque entièrement au dessus du Pacifique sud.
Thursday, January 14, 2010
Insécurité à Madagascar : la partie visible de l' iceberg
Présentation du bilan de la police nationale.Les chiffres annoncés officiellement apparaissent comme la partie visible d'un iceberg.
La masse volumique de la glace d'eau pure étant d'environ de 920 kg/m³ et celle de l'eau de mer d'environ 1 025 kg/m³, 90 % du volume d'un iceberg est situé sous la surface de l'eau, et il est difficile de déterminer la forme qu'adopte cette partie à partir de celle qui flotte au-dessus de la mer (comme le suggère l'expression « partie émergée de l'iceberg », signifiant qu'un phénomène n'est qu'une simple manifestation d'un problème plus vaste).
En 2009, la police nationale a recensé 21 644 crimes en milieu urbain. Atteignant 246, les attaques à main armée ont connu une hausse de 6,25%. 19 fusils de chasse, 39 pistolets, 25 cocktails Molotov, 13 grenades et 692 balles ont été saisies. Ces statistiques ont été révélées par le directeur général de la police nationale, Johnson Rakotondratsima.
On n'a donc jamais pu mettre la main sur les redoutables kalachnikov qu'utilisent au quotidien les pilleurs de grossîtes, de villas,de pompistes les dahalo ou les pirates des routes nationales ?
La masse volumique de la glace d'eau pure étant d'environ de 920 kg/m³ et celle de l'eau de mer d'environ 1 025 kg/m³, 90 % du volume d'un iceberg est situé sous la surface de l'eau, et il est difficile de déterminer la forme qu'adopte cette partie à partir de celle qui flotte au-dessus de la mer (comme le suggère l'expression « partie émergée de l'iceberg », signifiant qu'un phénomène n'est qu'une simple manifestation d'un problème plus vaste).
En 2009, la police nationale a recensé 21 644 crimes en milieu urbain. Atteignant 246, les attaques à main armée ont connu une hausse de 6,25%. 19 fusils de chasse, 39 pistolets, 25 cocktails Molotov, 13 grenades et 692 balles ont été saisies. Ces statistiques ont été révélées par le directeur général de la police nationale, Johnson Rakotondratsima.
On n'a donc jamais pu mettre la main sur les redoutables kalachnikov qu'utilisent au quotidien les pilleurs de grossîtes, de villas,de pompistes les dahalo ou les pirates des routes nationales ?
Vente d’Air Force One II
Echec de la société mauricienne Veling Ldt
Un dossier mal géré. C’est ainsi que les observateurs qualifient la tentative de la HAT de vendre l’avion présidentiel Air Force One II. En soi, le projet n’est pas mauvais dans la mesure où il s’agissait pour les autorités de fait, de faire en sorte que la population puisse tirer profit des produits de la vente de cet aéronef qui coûte 60 millions de dollars. Mais c’est dans la procédure de vente que la HAT a montré ses limites.
Note. La mauvaise gestion se trouve apparemment dans le choix de la société chargée de la promotion commerciale de l’opération. En effet, c’est dans une note datée du 5 mai 2009 que le ministre des Transports Ranjatoelina Roland a confirmé la désignation de la société mauricienne Veling Ltd comme agent exclusif de la promotion commerciale du Boeing 737 – 74U (BJB) MSN 29233 plus connu sous le nom de Air Force One II. Ladite note indique notamment que « Veling Ltd est autorisé à offrir l’aéronef à la vente et à commencer les négociations préliminaires en notre nom ». Huit mois après, l’on peut dire que l’opération débouche sur un échec puisque jusqu’à présent, l’avion en question n’a pas encore trouvé preneur. L’on indique même que dans le contexte actuel il est devenu pratiquement impossible de vendre l’Air Force One II à un prix convenable.
Patrimoine de l’Etat. Et ce qui étonne plus d’un c’est l’attribution de la gestion du dossier au ministère des Transports alors que normalement c’est le ministère des Finances et du Budget qui est responsable du patrimoine de l’Etat dont fait partie Air Force One II. D’ailleurs, au début c’est ce département, alors dirigé par Benja Razafimahaleo qui a débuté les tractations. Et l’opération était visiblement sur la bonne voie puisque, selon nos informations, Benja Razafimahaleo voulait donner mandat à des courtiers spécialisés en la matière. Il s’agit notamment d’Avjet Corp la compagnie qui a vendu l’avion à l’Etat malgache. Cette compagnie aurait proposé de louer Air Force One II à 500 000 USD par mois, tout en cherchant un acheteur. Malheureusement, la gestion de l’opération a été finalement attribuée au ministère des Transports, avec les résultats que l’on sait.
Quoiqu’il en soit, l’échec commun du ministère des Transports et de la société mauricienne Veling est vraiment dommageable au pays. Air Force One II reste cloué au sol depuis des mois et non seulement cela provoque des dommages pour ce bien de l’Etat mais son redémarrage nécessitera également des dépenses en termes de contrôles techniques.
R.Edmond
Saturday, January 09, 2010
Le cyclone tropical Edzani se trouve à 2.500 des côtes malgaches
Les deux événements météorologiques ne sont pas liés. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder la photo satellite où l’on voit que les masses nuageuses qui enveloppent la Réunion et aussi une partie de Madagascar, Mayotte et les Comores et le cyclone tropical intense Edzani sont complètement dissociés.
Météo France a prolongé jusqu’à demain 5h, la vigilance fortes pluies sur l’ensemble de l’ïle. “La Réunion demeure dans un environnement chaud, humide et instable, favorable au développement de nuages convectifs. Cette situation météorologique réclame de la vigilance car les paquets nuageux actifs se situent à proximité de l’île. Le risque de fortes de pluies devient plus important au cours de l’après-midi de samedi principalement sur l’intérieur ainsi que les hauteurs de l’Ouest et du Sud-Ouest du département. Elles peuvent prendre temporairement un caractère orageux. Les seuils de fortes pluies pourront être atteints ou dépassés”, met en garde Météo France.
Il n’empêche, le sixième système de la saison est devenu impressionnant. Ce matin à 10h30, Edzani, cyclone tropical intense (925 hpa) évoluait à 2 515 km à l’est - nord-est des malgaches côtes. Il se déplace vers le sud-ouest à 16 km/h. “Edzani poursuit un déplacement globalement sud-ouest au cours des prochaines 48 heures puis il pourrait recourber sa trajectoire vers le sud - sud-ouest, analysait hier après-midi le Centre des cyclones tropicaux de la Réunion. Dans cette direction, le système devrait peu faiblir durant les prochaines 36 heures puis sur des eaux un peu moins chaudes, s’affaiblir légèrement.”
Wednesday, January 06, 2010
Tuesday, January 05, 2010
Combien exactement sommes nous sur cette terre?
La population mondiale compte
6 834 035 964 personnes ce mardi 5 janvier 2010 à 16 h 10 min et 17 s !!!
La population mondiale avait compté
6 834 035 964 personnes le mardi 5 janvier 2010 ce chiffre a depuis changé...et ne cessera d'évoluer. Inquiétude, angoisse, mensonge, hypocrisie, violence, stress, soif, faim, misère seront désormais le décor incontournable de notre univers .
Si l’on regarde au-delà des inquiétudes à court terme qui ont empoisonné les débats sur la population au niveau politique, il apparaît de plus en plus clairement que la viabilité de la civilisation à long terme nécessitera non seulement une stabilisation du nombre d’êtres humains, comme on l’a estimé, sur les 50 prochaines années, mais également une réduction colossale à la fois de la population et de la consommation.
La tension grandissante entre deux tendances apparemment irréconciliables est devenue de plus en plus visible ces 50 dernières années. D’un côté, les projections démographiques modérées à conservatrices indiquent que le nombre d’habitants sur la planète atteindra, presque avec certitude, 9 milliards, peut-être plus, d’ici le milieu du 21ème siècle. De l’autre, des estimations scientifiques prudentes et de plus en plus fiables laissent entendre que la capacité de charge de la terre à long terme, à un niveau de vie qui pourrait être défini comme allant de "adéquat" à "modérément confortable", selon les standards des pays développés, pourrait ne pas dépasser deux ou trois milliards. Cela pourrait être considérablement moins, particulièrement si le style de vie de référence (niveau de consommation) auquel les gens aspirent se rapproche de celui des Etats-Unis.
En réaction à ce "dilemme malthusien" des temps modernes, il est grand temps de penser sérieusement au futur à moyen terme et d’envisager des alternatives qui vont plus loin que le simple ralentissement ou l’arrêt de la croissance démographique mondiale. L’espèce humaine doit développer, et rapidement mettre en application, des programmes bien conçus, clairement articulés, flexibles, équitables et coordonnés au niveau international, pour réduire la population humaine de façon significative sur les deux prochains siècles ou plus. Cet effort demandera probablement une réduction de la population mondiale d’au moins deux tiers à trois quarts, des 9 à 10 milliards d’individus prévus pour la seconde moitié du 21ème siècle à une "population optimale" future (à partir du 23ème siècle) ne dépassant pas les 2 à 3 milliards.
Visiblement, un changement démographique de cette amplitude nécessitera une réorientation majeure de la pensée, des valeurs, des attentes et des modes de vie de l’humanité. Il n’y a pas de garanties quant au succès d’un tel programme. Mais si l’humanité échoue dans sa tentative, la nature imposera certainement une réalité encore plus dure. En tant qu’anthropologue physique et biologiste spécialisé dans l’évolution humaine, je crains que cette crise démographique et environnementale métastasant rapidement (bien qu’elle soit partiellement cachée) ne se révèle être la plus grande impasse évolutionnaire/écologique jamais rencontrée par notre espèce.
Bien que la nécessité de réduire la population puisse prêter à controverse, elle peut être testée scientifiquement. Cette hypothèse peut être réfutée si on peut clairement montrer que les estimations actuelles de la population mondiale sur les prochaines centaines d’années n’excèderont pas les projections de plus en plus fiables des capacités terrestres maximales présentes et futures. Elle sera par contre confirmée si la taille de la population mondiale future continue de dépasser cette capacité maximale d’une marge importante. Et même si les estimations de capacité optimale de 2 ou 3 milliards se révèlent inexacte, disons d’un facteur de deux, il faudra quand même, pour arriver à une population maximale de 4 à 6 milliards, une réduction substantielle par rapport à la projection de 9 milliards ou plus pour le milieu du siècle.
En dessous des radars ?
Il est surprenant de constater le peu d’intérêt scientifique et public qu’a éveillé la mise en place de paramètres quantifiables, testables et acceptés socio-culturellement, propres à déterminer la capacité limite à long terme de la planète. Malheureusement, à quelques exceptions près, un grand nombre de chercheurs scientifiques, par ailleurs très qualifiés, et d’experts en politiques publiques ont plutôt rechigné à adopter une position claire et franche sur ce sujet profondément important. On peut se demander pourquoi - prudence inhérente, inquiétude à propos de leur réputation professionnelle, effets secondaires des structures de plus en plus spécialisées des institutions tant politiques que scientifiques, ou toutes autres raisons. Etant donné la nature et les ramifications globales du problème, la principale raison est peut-être simplement la "paralysie par l’échelle", ce sentiment débilitant d’impuissance collective et individuelle face à des problèmes dont la taille semble insurmontable.
Les estimations sommaires de la capacité limite faite par le passé varient considérablement, allant de moins d’1 milliard à plus de 20 milliards. Et il est évident qu’il sera difficile d’apporter une réponse efficace à cette crise si les objectifs démographiques pour le futur continuent à être mal compris et mal exprimés. Il est cependant intéressant de noter que plusieurs chercheurs et organisations ont développé des positions plutôt bien pensées sur la population mondiale future optimale, ces estimations s’échelonnent de 1 à 3 milliards.
J’espère que mon hypothèse est fausse et que les diverses théories démographiques plus optimistes avançant que la population mondiale commencera à se stabiliser et à décliner plus vite que prévu vont s’avérer exactes. Mais cet optimisme ne peut se justifier que si des données viennent les corroborer, c’est-à-dire uniquement si les "chiffres irréconciliables" mentionnés précédemment arrivent à tendre de manière plus convaincante vers une certaine congruence.
Il est clair que les affirmations selon lesquelles la Terre pourrait être capable de supporter une population de 10, 15 ou même 20 milliards d’individus pour une durée indéterminée et à un niveau de vie supérieur au niveau actuel sont non seulement terriblement trompeuses mais aussi presque certainement fausses. En dépit de notre dépendance actuelle à une croissance économique continue et ininterrompue, l’humanité doit reconnaître que la capacité maximale de la Terre à des limites physiques, biologiques et écologiques finies. Et si l’on en juge par les inquiétudes grandissantes sur le maintient de la qualité, de la stabilité et/ou de la durabilité de l’atmosphère, de l’eau, des forêts, des terres agricoles, des zones de pêche et de bien d’autres choses encore sur la planète, il y a peu de doutes quant au fait que beaucoup de ces limites seront bientôt atteintes, si elles n’ont pas déjà été dépassées. Dans la mesure où les dégâts causés par une reproduction humaine excessive et la surconsommation, dont les effets s’amplifient mutuellement, pourraient provoquer une pénurie irréversible de certaines ressources, et puisqu’il n’y a qu’une planète pour se livrer à cette expérience, il serait préférable pour notre espèce de choisir la prudence, adoptant à chaque fois que cela est possible une attitude réfléchie et responsable.
Il est peut être temps que les preuves sur le sujet, que l’on a longtemps demandées aux soi-disant pessimistes néo-malthusiens, soient fournies par les "optimistes de la corne d’abondance". Laissons-les répondre : quelles preuves avons-nous que la Terre puisse supporter, sans dégâts irréparables, encore deux siècles ou plus de présence humaine, pendant lesquels la population mondiale et la consommation par tête excéderont toujours davantage sa capacité limite optimale (durable) ?
Dans tous les cas, une fois établi un cadre de référence "quantifiable et falsifiable", il est temps d’affirmer que la rhétorique actuelle sur la réduction de la croissance ou même la stabilisation de la population, est clairement insuffisante. Les données empiriques et une logique implacable laissent entendre que notre position par défaut pour les deux ou trois siècles à venir devrait être de chercher une réduction significative du nombre d’êtres humains.
Reconnaître notre dilemme
Est-il naïf d’espérer que lorsqu’un nombre important de chercheurs préoccupés commenceront à considérer sérieusement cette réduction, il deviendra plus facile pour les scientifiques, les écologistes, les politiciens, les économistes, les moralistes et les autres citoyens du monde inquiets de parler ouvertement du besoin critique pour l’humanité d’une stabilisation et d’une réduction de la population ? Ils devraient au moins ne pas avoir le sentiment de commettre un suicide politique, professionnel ou moral en abordant ces problèmes. Le temps est de plus en plus précieux, et notre marge de manœuvre pour prendre des mesures efficaces pourrait se réduire rapidement - en admettant qu’il ne soit pas trop tard.
Jusqu’à preuve du contraire, j’affirmerai donc qu’une croissance démographique insuffisamment ralentie devrait être considérée comme la caractéristique la plus importante dans un paysage physique, écologique, bio-culturel et socio-politique complexe (et synergique). Réguler la population humaine, et faire face aux nombreux problèmes qui seront engendrés par son inévitable rétrécissement, devrait être une priorité du dilemme moderne, et en tant que telle, elle devrait être traitée beaucoup plus sérieusement et rapidement qu’elle ne l’a été jusqu’à présent.
Il y a plus d’un demi-siècle, à l’aube de l’ère nucléaire, Albert Einstein avait suggéré que nous aurions besoin d’une nouvelle façon de penser pour que l’humanité survive. Même si l’explosion de la population n’est pas aussi brusque et spectaculaire qu’une explosion nucléaire, ses conséquences finales pourraient être tout aussi réelles (et tout aussi dévastatrices) que le scénario d’hiver nucléaire envisagé au début des années 1980.
Une réduction à grande échelle de la population mondiale sur les deux ou trois siècles prochains apparaît inévitable. Le problème majeur semble être de savoir si ce processus s’accomplira sous un contrôle humain conscient et (espérons-le) de manière relativement bénigne, ou si cela s’avérera être imprévisible, chaotique et (peut-être) catastrophique. Nous devons commencer à penser différemment à ce problème mondial d’une importance capitale, pour que les inquiétudes prescientes et légitimes d’Einstein sur la survie de l’espèce humaine et de la civilisation au 21ème siècle, et d’après, soient abordées aussi rapidement, pleinement et humainement que possible.
L'humanité peut-elle juguler le drame du réchauffement climatique ?
Le désert avance inexorablement sans qu'une solution à ce jour ne soit apportée...
Va-t-on vers un crash alimentaire après un crash financier et une crise économique dont on n’est pas sorti ?
En 2008, les cours mondiaux des principaux grains ont triplé. Le riz thaïlandais est passé de 300 à 1000 dollars la tonne de 2006 à avril 2008 alors que l’Afrique noire se trouve aujourd’hui à l’origine de 20% des importations mondiales de riz (et que ce riz pourrait très largement produit en Afrique si des politiques agricoles incitatives étaient développées dans ce sens).
Le prix de cet aliment de base a été multiplié par 3 et le prix des autres céréales a plus que doublé avant de retomber brutalement dans la seconde moitié de l’année 2008. Cela a déclenché au printemps de 2008 des émeutes de la faim qui étaient en fait des émeutes de la pauvreté.
Au début des années 2000, d’après la FAO, 800 millions de personnes étaient en état de sous alimentation chronique. A cette époque, son directeur Jacques Diouf envisageait une amélioration de cette situation.
Le dernier chiffre publié cette année décompte 965 millions de personnes en sous alimentation chronique sur 6.5 milliards d’hommes. Il faut adjoindre 2 milliards de personnes en état de malnutrition pâtissant de régimes alimentaires mal équilibrés, souvent caractérisés par un manque de protéines.
D’un autre côté, on compte 1 milliard d’hommes (dont nous faisons partie) en situation de suralimentation, surtout dans les pays du Nord, mais aussi, et de plus en plus, dans les pays émergents.
Il existe une relation partielle entre ce triste constat et la crise financière même si celle-ci est loin de tout expliquer.
Quelle est la demande alimentaire dans le monde ?
Quelle est l’offre ? Que donne leur confrontation ?
I. La demande
3 facteurs principaux expliquent l’accroissement de la demande alimentaire
La transition alimentaire (ou nutritionnelle) se passe quand une partie des populations pauvres ont des revenus qui augmentent et consomment au départ davantage de produits végétaux. Si l’enrichissement se poursuit, autour de 1300 dollars de revenus annuels par exemple, elles se mettent à consommer bien davantage de protéines d’origine animale ; œufs, viandes de volailles et/ou de porc, lait, en fonction des civilisations.
Pour produire ces protéines, on développe des élevages de granivores, volailles et de porcs. C’est plus difficile avec les bovins qui métabolisent moins bien les graines. Pour produire 1 kg de poulet bas de gamme dans un élevage performant, on a besoin de 2 kg d’aliments : blé, maïs, tourteaux oléagineux comme le soja. Aliments qui permettent aux animaux de se développer très vite.
Pour les porcins, le rendement est moins bon. Il faut consommer 3 à 4 kg d’aliments pour produire 1 kg de viande.
Quand un Chinois commence à manger 1 kg de porc en plus, cela fait 4 kg d’aliments en plus. Les Chinois de 1994 à 2004 (on ignore les chiffres les plus récents) ont augmenté de 4% par an leur consommation de porc et de 7% par an celle de poulet d’après la Banque Mondiale. Un Chinois moyen consomme aujourd’hui 45 kg de viande par an, deux fois moins que nous mais 10 fois plus que les Chinois de Mao au début des années 1960.
C’est un facteur d’accroissement de la demande de grains considérable. Les importations céréalières de la Chine ont peu augmenté mais elle est devenue le 1er importateur de graines de soja (35 MT) devant l’Europe, soja très largement transgénique bien sûr. Si on additionne céréales et graines oléagineuses, la Chine est devenue le 1er importateur mondial de grains.
L’urbanisation est le deuxième facteur. En Chine, les revenus agricoles restent faibles. Un agriculteur du Guizhou (province montagneuse du sud de la Chine où les minorités ethniques demeurent largement représentées) a un revenu d’environ 100 à 120 euros par an. C’est pourquoi, les jeunes partent vers Hong Kong ou le delta de la Rivière des Perles, où ils gagnent le même niveau de revenu en un mois. Les habitudes alimentaires changent de facto. L’urbanisation joue sur la demande car le niveau de vie des citadins est 3 à 4 fois supérieur à celui des ruraux en moyenne dans les pays émergents.
Le troisième facteur est l’accroissement démographique. Entre 1810 et 1920, la population mondiale a doublé passant de 1 à 2 milliards. Les agriculteurs avaient eu 110 ans pour produire davantage afin de nourrir ce milliard de personnes supplémentaires, Les superficies cultivées avaient alors beaucoup augmenté avec la suppression de la jachère et surtout la colonisation des pays neufs de l’époque (Etats-Unis, Canada, Argentine, Australie, Afrique du Sud ...) qui a permis la mise en culture centaines de millions d’hectares de terres nouvelles. L’essentiel de l’accroissement de la production a été dû à la l’accroissement des superficies cultivées. C’est très différent aujourd’hui, on ne peut plus compter que sur les rendements pour nourrir 8 milliards d’hommes en 2025, 9 milliards en 2050 soit 3 milliards de plus entre 2000 et 2050, les superficies cultivées n’augmentant plus qu’à un rythme très ralenti à l’échelle de la planète (cf. plus loin).
En kg de céréales en 2000, la production mondiale toutes espèces confondues représentait 2 milliards de tonnes pour 6 milliards d’hommes soit 330 kg par personne (ou 3.3 quintaux) Pour maintenir cette situation même non satisfaisante car la malnutrition persiste, il faudrait en 2050, produire en plus 3 milliards d’hommes x 330 kg = 1 milliard de tonnes de céréales en plus.
En 2008, année où les conditions climatiques ont été particulièrement favorables dans toutes les grandes régions productrices de grains de la planète, on a produit 400 Millions de tonnes de grains aux Etats-Unis, 420 Millions de tonnes en Chine et 310 millions de tonnes dans l’Union européenne à 27. Cela va être un effort terrible pour les agriculteurs du monde entier pour y arriver.
Et si on veut éradiquer la malnutrition, il faudrait produire 4 milliards de tonnes en 2050 ! C’est quasiment impossible.
Qu’en est-il de l’offre ?
Le métier de paysan est le plus représenté de la planète. Les agriculteurs représentent 43% des actifs à l’échelle mondiale et leur nombre continue à augmenter en dépit de l’exode rural. Dans les pays développés comme la France ils ne forment que 4% de la population active en moyenne. Ils ont trois choix pour répondre à la demande : augmenter les superficies cultivables ou les rendements ou les deux. Mais on n’est plus dans la situation du XIXème.
Le chiffre de 1400 millions d’hectares de terres arables (ou terres travaillées) à l’échelle planétaire a peu varié en 25 ans : il ne s’est accru que de 4% entre 1980 et 2005 alors que dans le même temps, la population mondiale a augmenté de 45 %.
Si l’agriculture a réussi à nourrir davantage de monde, c’est grâce à l’accroissement des rendements, ce sont eux qui sont responsables de la progression de la production agricole. On peut encore réussir à accroître les superficies cultivées (essentiellement au détriment des forêts tropicales) mais dans le même temps, on en perd à peu près autant par érosion et épuisement des sols, par salinisation des terres, par des étalements urbains mal contrôlés.
A l’accroissement des rendements dans les pays riches, a répondu une révolution agricole dans les pays du Sud, en particulier asiatiques. C’est la « Révolution Verte » qui applique dans ces pays le même modèle d’agriculture productiviste que dans les pays développés. On a privilégié les variétés à haut rendement avec des variétés aux rendements 2 à 3 fois supérieurs aux anciennes mais qui sont beaucoup plus fragiles. Il faut donc davantage d’engrais azotés, de produits phytosanitaires et elle nuit à l’environnement. On peut réduire les pollutions en ajustant mieux les doses d’intrants, mais on ne peut pas s’en passer totalement. Ce qui constitue aujourd’hui le facteur limitant de la productivité agricole, ce n’est pas le potentiel biologique des plantes, mais l’environnement car on ruinerait l’environnement en faisant pousser les plantes à leur maximum
C’est dans ce contexte que l’on voit apparaitre une agriculture "off shore". Certains pays développent une production agricole ailleurs que chez eux. C’est le cas d’entreprises privées comme Morgan Stanley, qui a acheté 40000 hectares de terres en Ukraine. Black Earth Company, firme suédoise a acheté 300000 hectares toujours en Ukraine, bientôt suivie par une autre. Une société anglaise Landkom, a acheté 200000 hectares en Ukraine également.
Il n’y a pas que des firmes à agir ainsi, mais aussi des États. La Chine loue des terres en Afrique(au Mozambique), en Asie (aux Philippines, pays qui est pourtant le premier importateur mondial de riz), en Australie dans le Queensland, au Kazakhstan.... Elle introduit des techniques et des agriculteurs chinois.
Les pays du Golfe Persique, inquiets de la hausse du prix du riz, principale source alimentaire de leur main d’œuvre immigrée, essayent d’acheter ou de louer des terres en Asie ou en Afrique. Le Soudan, où le Programme Alimentaire Mondial envoie de la nourriture aux populations du Darfour, l’État loue des terres à l’Arabie saoudite qui exporte chez elle toute la production réalisée. La Corée du sud achète des terres en Sibérie orientale, en Mongolie ! Cela montre que l’on est devant une pénurie de terres.
Bien des États ne font plus confiance au marché mondial pour alimenter leurs populations. Les entreprises privées profitent du bas prix des terres et du prix en hausse des productions pour spéculer sur la valeur du foncier. Mais si le prix des terres augmente, les petits paysans vont être exclus et devenir des « sans-terre ». Ce pourrait être le cas au Pakistan actuellement où les agriculteurs de nombreux villages risquent d’être "déplacés" si le gouvernement pakistanais accepte (en contrepartie de substantiels avantages financiers) la proposition des Qataris d’externaliser une partie de leur production alimentaire. L’Inde elle-même investit en Birmanie afin d’y développer la production de lentilles.
Le marché doit être encadré puissamment comme en témoigne la crise actuelle. Le marché répond à une demande mais encore faut-il que les acheteurs soient solvables. Les émeutes de la faim ont bien souligné ce problème de solvabilité.
Les écarts de productivité sont considérables à l’échelle de la planète mais il faut que les compétiteurs soient de niveau comparable. Le rendement par hectare est un indicateur. En mil dans le Sahel africain, on produit entre 5 et 10 quintaux par hectare. En Alsace, en maïs : 130 à 140 quintaux par hectare.
C’est une donnée parmi d’autres : en Australie, on produit du blé à raison de 15 à 20 quintaux à l’hectare en moyenne mais les fermes font 4000 à 5000 hectares. En France, on produit 80 à 100 quintaux par hectare mais sur des fermes de 150 hectares et plus.
Mais la production par unité de main d‘œuvre est bien plus fondamentale. Un homme peut produire 10 quintaux de mil quand tout va bien, en Afrique, dans le Sahel.
En France, on peut produire 100 quintaux de blé ou de maïs sur 100 hectares en céréaliculture et un homme seul y suffit car l’agriculture est très mécanisée. Cela fait 10 000 quintaux soit 1000 fois plus que dans le Sahel et on peut monter à 20 000 quintaux de grains avec les productions du Bassin parisien où un homme seul suffit en céréaliculture pour cultiver 200 hectares. Ces agriculteurs ne peuvent être mis en compétition sur le même marché. Abaisser les droits de douane est dangereux, on ruinerait l’agriculture des Pays en Développement : l’Inde en est bien consciente, elle qui se trouve à l’origine du blocage des négociations commerciales internationales du Doha Round menées dans le cadre de l’OMC.
En plus, les structures agraires sont inégalitaires, comme par exemple en Brésil
Que donne la confrontation demande-offre ?
Quand on essaye de confronter production et demande, on constate qu’il va falloir produire un milliard de tonnes de céréales en plus pour atteindre 3 milliards de tonnes de céréales en 2050. Les céréales occupent déjà 45% des terres labourées de la planète et les graines oléagineuses 15% : avec les grains on est au cœur du système alimentaire mondial.
Il faut passer au moins de 2 à 3 milliards de tonnes tout en ménageant l’environnement, en utilisant moins d’intrants. Ce n’est pas impossible mais les rendements progressent désormais moins vite. Entre 1970 et 1990, on a atteint 2% de progression en moyenne par an à l’échelle planétaire pour les rendements céréaliers. De 1990 à 2006, on n’atteint plus que 1% par an et on parle de « patinage » de la Révolution Verte
Ce ralentissement de la progression des rendements est en particulier dû au fait que les agriculteurs ne recherchent plus à présent le rendement maximum mais le rendement optimum (compte-tenu des contraintes environnementales).
Il va donc falloir intensifier les productions dans les pays en développement ce qui rend l’irrigation indispensable mais la marge de progression est limitée. A partir des 275 millions d’hectares irrigués actuels (d’où proviennent 40% de la production agricole mondiale) on ne pourra guère aller au delà de 350 millions d’hectares à l’échelle de la Terre compte-tenu de la raréfaction des ressources en eau. Il faudra en outre plus de pesticides, d’engrais etc...
Une solution pourrait être l’agriculture biologique mais elle ne représente qu’1% des surfaces agricoles planétaires et affiche des rendements de 30 à 40 % inférieurs à l’agriculture traditionnelle. C’est la fausse bonne idée développée par Yann Arthus Bertrand qui étend à l’échelle monde des expériences réussies mais ponctuelles et géographiquement limitées. Un bon géographe doit savoir gérer les changements d’échelle et être conscient des risques qu’il y a à passer trop vite de la grande à la petite échelle (i.e. à l’échelle mondiale).
L’agriculture "bio" est cependant une approche intéressante qui peut apporter de bonnes idées à l’agriculture conventionnelle, mais elle ne peut pas nourrir la planète
Les OGM et les biotechnologies sont d’autres pistes. La surface cultivée en OGM en 2008 représente 125 millions d’hectares sur la planète, surtout répartis dans les deux Amériques, en Chine et en Inde
On a souvent une image négative des OGM, avec de bonnes raisons. On peut avoir des doutes (scientifiquement fondés ?) du point de vue des consommateurs, mais les agriculteurs leur apparaissent de plus en plus favorables sur tous les continents.
Il existe deux grands types d’OGM. Ceux qui sont tolérants à certains herbicides comme les glyphosates et permettent un semis direct sans labourer. Donc, cela envoie moins de CO² dans l’atmosphère et on utilise moins d’herbicides. On économise en outre du carburant puisqu’il y a moins de passages d’engins dans les champs.
Les autres sont auto résistants à certains insectes comme le Monsanto 810 (maïs Bt) qui résiste de lui-même aux attaques de pyrale et de sésamie.
Contrairement à certains arguments, ceci permet de mieux protéger la biodiversité car on s’attaque à deux insectes et pas aux autres, contrairement aux autres insecticides. On gère ainsi mieux l’environnement d’une certaine manière.
En Europe, on se bat début 2009 autour du Monsanto 810 qui est d’ailleurs en passe d’être abandonné aux Etats-Unis, remplacé par des maïs OGM plus performants additionnant plusieurs propriétés (maïs "stacked traits"). La même plante résiste à la fois aux insectes et aux herbicides. Les OGM se développent actuellement partout sauf en Europe où ils ont été diabolisés et en Afrique qui n’en a pas les moyens
C’est une technologie qui a à peine plus de 10 ans. On est passé depuis 1996 d’1.5 millions d’hectares de terres cultivées en OGM à 125 millions aujourd’hui, soit 14 millions d’agriculteurs (dont 13 millions se trouvent dans des pays pauvres) qui y trouvent un intérêt. Aucune innovation technique ne s’est diffusée aussi vite depuis le néolithique, mais les OGM n’apportent rien aux consommateurs et les inquiètent. Pourtant l’’Union Européenne qui a un gros déficit d’oléoprotéagineux pour l’alimentation du bétail, en importe 30 millions de tonnes par an qui sont OGM à 60% pour le Brésil, à 90% pour les USA et à 98% pour l’Argentine. Si on décidait d’arrêter les importations de sojas OGM en Europe et donc les élevages industriels, l’Union Européenne devrait importer ses viandes de volailles et de porc du Brésil et des Etats-Unis ...
Mais le problème le plus important ne réside pas dans les techniques de production. Le problème majeur et qui passe avant est celui de l’organisation des agriculteurs. Ils doivent investir en capital et en travail dans la production mais ils ne le feront que s’ils sont assurés d’un retour sur investissement. Il faut le leur garantir d’une manière ou d’une autre et c’est pourquoi de nombreux États ont mis en place des politiques agricoles fortes qui protègent leurs agriculteurs et leur assurent des prix minima. Ces politiques existent dans tous les grands pays producteurs, développés ou émergents mais elles n’existent pas ou trop peu en Afrique.
La politique agricole commune (PAC) coûte 45 milliards d’euros à l’UE par an, soit une centaine d’Euros par Européen. Est-ce trop cher payé pour une agriculture qui produit en suffisance à la fois en quantité et en qualité ?
Si on arrivait à mettre en place une organisation mondiale des échanges avec des politiques régionales établies par aires géographiques à l’intérieur desquelles les niveaux de productivité par homme ne seraient pas trop différentes comme le propose l’association FARM (Fondation pour l’Agriculture et la Ruralité dans le Monde) , cela serait l’idéal, mais en temps de crise, l’individualisme prime.
Dans les années et les décennies qui viennent des arbitrages devront être effectués à propos des 5 "F" :
Forest : jusqu’où faut-il défricher les forêts tropicales ?
Fiber : Faut-il privilégier les graines textiles sur les alimentaires ? Quelles variétés ? Sur combien d’espace ?
Fuel : Les biocarburants, jusqu’où va-t-on les développer ? Cela entraîne des pratiques "offshore" : la Corée du Sud envisage d’installer des plantations de palmiers à huile à Madagascar.
Feed : Un tiers des céréales mondiales est consommée par les animaux, peut-on aller encore plus loin ?
Food : Jusqu’où aller pour conserver assez de terres agricoles — gérées de façon durable — pour nourrir les hommes ? Si l’agriculture durable n’existe pas dans l’absolu, les différentes formes d’agriculture durable qui existent seront toutes les bienvenues.
Les solutions sont multiples et il faut attaquer le problème par tous les cotés. Limiter la consommation de viande dans les pays riches peut figurer parmi les solutions.
QUESTIONS
Le problème de surpopulation n’est-il pas la cause première ?
On est à peu près sûr de la démographie et on connaît le mécanisme de la transition démographique. On savait en 1975 qu’on serait 6 milliards d’hommes en 2000. On attend 9 milliards en 2050, après quoi la population devrait se stabiliser. On peut accroître la production — il ne faut pas être trop pessimiste — mais, sans tomber dans le scientisme, il faut faire confiance à un progrès technique contrôlé. Cela implique toutefois d’investir des sommes considérables dans la recherche et le développement de la production.
Les OGM expérimentés aux Etats-Unis ont-ils donné lieu à des études sur l’environnement, la biodiversité etc. ?
Il n’y a aucune innovation agricole suivie d’aussi près que les OGM. Au bout d’un moment, partout les plantes adventices s’habituent aux herbicides et il faut changer les formules de ceux-ci. Pour le soja, depuis 1996, le rendement moyen en soja a augmenté de 5 à 6 quintaux par hectare. Le maïs Monsanto 810 ne pose pas de problème sanitaire d’après la Faculté (française) de médecine mais demeurent l’existence de risques éventuels du côté de l’environnement. Mais comment un maïs pourrait-il se croiser avec une autre plante ? C’est biologiquement impossible contrairement aux cas du blé ou du colza. En outre les maïs hybrides sont stériles (comme les autres hybrides) et c’est pour cela que les agriculteurs doivent racheter des semences chaque année.
Quel est le rôle actuel de la bourse de Chicago ?
Il ne faut pas tout voir à travers elle. Le riz n’y est pas coté sur un marché à terme servant de référence mondiale, mais son cours est passé de 300 à 1000 dollars la tonne sans donc qu’elle intervienne. La raison de l’envolée du riz est que les principaux exportateurs : Thaïlande, Vietnam, Inde, ont bloqué les exportations. Il a fallu des pressions politiques et l’intervention de pays amis pour qu’ils recommencent à livrer une partie de leur riz (ils redoutaient des hausses de prix alimentaires trop importantes sur leurs marchés intérieurs).
Pour les autres grains, Chicago reste la référence mondiale. Il y a bien eu un phénomène spéculatif qui sort des habitudes courantes. Il y a deux catégories d’opérateurs : les opérateurs en couverture de risques ("hedgers" en anglais) qui peuvent être une coopérative, un négociant, une Industrie Agro Alimentaire qui cherche à se prémunir contre une fluctuation (selon les opérateurs, à la hausse ou à la baisse) des cours. Ils achètent (ou vendent) plusieurs mois et jusqu’à un an à l’avance pour se garantir un prix définitif. Ils y parviennent en prenant sur le marché à terme des positions inverses à celles qu’ils ont sur le produit physique, positions qu’ils dénouent au moment de la livraison (ou de la réception) effective du produit, les pertes enregistrées sur une opération par les gains symétriques réalisées sur l’autre. Le marché à terme joue donc le rôle d’une assurance de prix pour les "hedgers", mais ce risque qu’ils ne veulent pas prendre, est pris en charge par les "speculators" (terme non péjoratif en anglais) qui interviennent à la hausse ou à la baisse pour réguler le marché.
Avec la crise des subprimes et l’essor inconsidéré d’une économie virtuelle sont arrivés sur les marchés à terme de nouveaux spéculateurs (fonds de pension des pays riches, fonds souverains des pays pétroliers du Moyen Orient ou des pays émergents asiatiques ... ) peu au fait du fonctionnement des marchés agricoles et à la recherche de gains spéculatifs importants et rapides. Ces nouveaux capitaux et leur arrivée soudaine sur le marché des grains ont généré d’importantes fluctuations qui risquent de ne pas s’atténuer. Après leur retrait brutal dans la seconde moitié de 2008, ils pourraient très bien revenir. Les agriculteurs pourraient bien être confrontés à des fluctuations de prix de plus en plus marquées à l’avenir. D’où le rôle essentiel des politiques agricoles — et secondairement des marchés à terme ... — pour les protéger. Mais les pays riches sont beaucoup mieux placés pour protéger leurs agriculteurs dans ce domaine.
Les biocarburants menacent-ils la production agricole mondiale ?
Il faut parler au cas par cas. Une filière marche bien : la canne à sucre au Brésil qui assure la fourniture de presque la moitié du carburant brésilien. Le Brésil est le premier exportateur mondial de l’éthanol que nous importons, de même que les Etats-Unis qui l’ont toutefois pénalisé d’importants droits de douanes. Le rapport énergétique "EE" (rapport entre l’énergie du carburant produit et l’énergie fossile nécessaire pour le produire) va de 9 à 10 pour l’éthanol brésilien obtenu à partir de la canne à sucre, ce qui est remarquable, et reste à 5 même une fois transporté à Rotterdam.
Aux Etats-Unis avec le maïs, la production d’éthanol n’affiche qu’un rapport de 1,3. Presque 1 pour 1. Les usines d’éthanol à base de maïs fermeraient sans subventions.
On en fait très peu en Europe, on fait surtout du diester (ou bio gazole) avec du colza et du tournesol avec une efficacité énergétique de 3, voire de 4 si on utilise l’huile brute dans le tracteur. Il serait possible d’autoriser les agriculteurs à produire et utiliser leur propre carburant.
Les retombées sont cependant infimes par rapport à la consommation de carburants dans le monde. Cela ne va pas apporter de solution à la crise énergétique : ils ne représentent que 2% de la consommation mondiale de carburant et en Europe ils ne couvrent que des superficies limitées (dont une partie était jusqu’en 2007 occupée par des "jachères"). Cela a malgré tout contribué à l’envolée des cours agricoles. On a constaté d’abord aux Etats-Unis, puis ailleurs un envol des prix du maïs lié à la production d’éthanol. Dans le Corn Belt, on a mis en culture davantage de terres en maïs, donc moins en soja, et le cours du soja s’est envolé etc.... Il faut regarder le commerce des grains de manière globale, tout est lié.
On comprend la crise de la "tortilla" (galette à base de semoule de maïs) au Mexique, car le maïs représente 60% ou plus du budget de base de nombreux Mexicains : ils ont beaucoup souffert en 2007 de la hausse brutale de son prix.
Selon Lester Brown, il faut 2, 5 quintaux de maïs pour faire le plein d’un 4/4 soit 100 litres. Avec la même quantité de maïs, on nourrit un paysan mexicain (mal) pendant un an. Manger ou conduire, il faut choisir
Il faut rester optimiste cependant. L’éthanol de betterave a un rendement énergétique de 2,5 à 3 qui est en progression (comme celui du diester de colza) : les progrès techniques peuvent être rapides dans ce domaine. Dans l’immédiat, 20% des superficies mondiales en canne à sucre produisent de l’éthanol.
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