Saturday, July 29, 2006

Congo-Kinshasa : des élections pour sortir du chaos d’après Annick Randrianjafy



Le Congo est un pays qui aimerait revenir de loin. Pour y parvenir, une première chance lui est offerte, dimanche 30 juillet, lors d'élections monumentales, les premières organisées sous l'égide du multipartisme depuis 1965. Au cours des quatre décennies suivantes, après la splendeur, les habitants de l'ex-Zaïre ont subi une descente aux enfers mise en place par les frasques, les détournements pharaoniques et le despotisme rhéteur de feu le maréchal-président Mobutu Sese Seko, qui aimait à répéter : "L'Afrique est un revolver dont le Zaïre est la gâchette."
Le coup de feu a fini par partir, mais c'est le pays qui s'est effondré, lors d'une course à l'abîme qui a commencé par des pillages généralisés et s'est poursuivie dans un cycle de guerres. Le second conflit, de dimension régionale, a impliqué jusqu'à sept pays africains, et fait plus de deux millions de morts selon l'organisation humanitaire International Rescue Committee (IRC), si on ajoute aux modestes pertes dans les affrontements militaires les victimes de maladies, de malnutrition ou de violences des innombrables groupes armés. Le Congo a aussi frôlé le démembrement, alors que milices et groupes rebelles étaient parrainés par les pays voisins, avides de se tailler des zones d'influence dans la dépouille du "grand Zaïre", devenu entre-temps République démocratique du Congo (RDC).
Le conflit au Congo, mais pas la saignée de sa population, ni les activités de milices, a pris fin avec la signature, en décembre 2002 d'un accord de paix mis en application l'année suivante. Le texte instaurait une transition dirigée par Joseph Kabila, conjointement avec quatre vice-présidents représentant les principaux chefs rebelles ainsi qu'une partie des forces politiques. La formule avait une philosophie cachée, celle "d'acheter la paix" en confiant les ressources de l'Etat aux ennemis de la veille. " Le prix en a été lourd, évalue une source diplomatique. La corruption a atteint des sommets. Au fond, pour mettre fin à la guerre, on a mis au pouvoir une bande de mafieux, il était temps que cela prenne fin."
UN DÉFI AUX ÉLÉMENTS
Pour commencer, le Congo va se doter d'un président, d'une Assemblée nationale et d'un premier ministre, si le processus ne déraille pas. Au total, 25,6 millions d'électeurs doivent voter pour la présidentielle (deux tours) et les législatives (un tour). Pour les 500 sièges de l'Assemblée nationale, 9 707 candidats se présentent, si nombreux dans certaines circonscriptions que certains pourront être élus avec moins de 1 % des voix. Puis, selon un calendrier encore inconnu, suivront des rafales d'élections, courant 2007, pour nommer des représentants allant des provinces aux chefferies.
Dans un pays vaste comme l'Europe des quinze et où les infrastructures ont pratiquement disparu, à commencer par les routes, l'organisation de ces élections est un défi aux éléments. L'entreprise a déjà coûté 420 millions de dollars, à quoi s'ajoute le milliard de dollars nécessaire, chaque année, au fonctionnement de la Mission de l'ONU au Congo (Monuc) et son contingent de 17 000 casques bleus, le plus important au monde.
Pour identifier les électeurs, les inscrire et éditer une carte d'électeur avec photo, il a fallu diffuser à travers le pays des centaines de kits comprenant appareil photo numérique, studio photo et matériel d'édition. Une partie de ces kits s'est envolée dans la nature, transformée en studio photos ou alimentant les craintes de fraude. Certaines listes électorales sont tombées dans le fleuve depuis une pirogue ou ont été égarées au cours d'interminables journées de marche. " Le vote ne sera pas parfait" a averti Ross Mountain, l'un des chefs de la Monuc.
La Monuc a constitué la plus grosse flotte d'avions d'Afrique, pour acheminer 1 800 tonnes de bulletins à travers tout le pays. Dans une circonscription de Kinshasa, le bulletin de vote est grand comme un quotidien déplié, épais de six pages et contient les noms et photos de 800 candidats. Les urnes promettant d'être rapidement emplies à ras bord, il a fallu en commander d'urgence, jusque à en louer au Burundi et les acheminer en catastrophe.
Pour la présidentielle aussi, l'excès semblait de règle. Mais parmi les 33 candidats dont l'un, Mbusa Nyamwisi, s'est désisté à la dernière minute en faveur de Joseph Kabila, le nombre de ceux qui comptent est finalement réduit. Joseph Kabila, 35 ans, est le favori. Arrivé au pouvoir après l'assassinat de son père, Laurent Désiré, en 2001, il a accepté le principe de l'instauration d'un régime semi-présidentiel et la réduction du mandat du chef de l'Etat. Cette bonne volonté et celle qui a permis à des groupes miniers de signer des contrats très avantageux lui ont attiré des sympathies à l'étranger et un rejet d'une partie des Congolais.
Son principal adversaire est Jean-Pierre Bemba. Fils de la nomenklatura mobutiste, devenu homme d'affaires, il avait lancé une rébellion soutenue par l'Ouganda, avant de devenir l'un des vice présidents de la transition. Menacé de poursuites par la justice internationale en raison de crimes de guerre commis par ses troupes dans l'est du pays, incluant des accusations de cannibalisme, M. Bemba a réussi, grâce à une campagne méthodique et à des alliances, à peser sérieusement dans l'élection présidentielle.
En comparaison, l'ex-rébellion soutenue par le Rwanda, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) et son candidat, Azarias Ruberwa, devrait perdre beaucoup. Mais tous les calculs sont suspendus à l'étendue éventuelle des fraudes, et de la virulence des contestations. A Kinshasa sont déployés 15 000 hommes de la Garde spéciale de la sécurité présidentielle de M. Kabila. M. Bemba, qui conserve mille hommes dans la capitale, a également un hélicoptère prêt à décoller sur la pelouse de sa résidence, au bord du fleuve.
CHRONOLOGIE :
1885.
L'"Etat indépendant du Congo", propriété du roi des Belges Léopold II
1960.
Le Congo belge accède à l'indépendance.
1965.
Coup d'Etat du colonel Joseph-Désiré Mobutu qui rebaptisera le pays "Zaïre" en 1971.
1997.
Chute du maréchal Mobutu. Laurent-Désiré Kabila se proclame chef de l'Etat après huit mois d'une rébellion soutenue par le Rwanda. Il rebaptise le pays "République démocratique du Congo" (RDC).
1998.
Une nouvelle rébellion dégénère en conflit régional.
2001.
Assassinat de Laurent-Désiré Kabila, auquel succède son fils Joseph.
2002.
L'accord sur le partage du pouvoir ouvre la période de transition.
2005.
Adoption d'une nouvelle Constitution par référendum.
2006.
Un chef milicien d'Ituri est transféré à la Cour pénale internationale (CPI).

Friday, July 28, 2006

Mme Randrianjafy Annick se promène déjà à KINSHASA


A quelques jours du scrutin présidentiel, et avec seulement 33 candidats en lisse, sans compter les frictions avec leur voisin Rwandais, il y a de quoi s'inquiéter...mais Annick nous a affirmé au téléphone que tout se passe très bien, donc pas de panique!!!

Thursday, July 27, 2006

Que faire durant les vacances ?

Après les soirées de la semaine dernière, entrant dans le cadre de l’après-bac, Antananarivo est encore en fête. En effet, l’après bac marque bien le début des vacances scolaires, et qui dit vacances scolaires, dit défoulement sans limite. Pour ce faire, les organisateurs de spectacles ne chôment pas et presque tous les endroits nocturnes de la ville sont pas en reste.

Revy Milay: Ny Ainga au Palais des Sports

Cela fait un bon bout de temps qu’Antananarivo ville n’a plus reçu Ny Ainga. C’est peut-être à cause du fait qu’ils se produisent encore ailleurs. Mais pour remédier à cela, Ny Ainga organisera un grand concert de retrouvailles au Palais des Sports et de la Culture, demain à partir de 17 heures.

Depuis sa création il y a douze ans de cela, le groupe en est actuellement à son 700ème concert, enregistré un peu partout dans Madagascar. En fait, actuellement, on peut dire que le groupe a bien réussi sa carrière car il y a des fois même où il doit assurer deux concerts par jour au lieu d’une fois par semaine pour d’autres. En tout cas, le groupe nous a assuré que ce sera un spectacle de quatre heures d’affilée où tout un chacun aura sa part.

Gasy Event VI: Jerry Marcoss à l’affiche

L’édition six de Gasy Event se tiendra ce soir, à partir de 21 heures, au Cercle Franco Malagasy avec le fameux Jerry Marcoss. En effet, pour mieux satisfaire ses fans, il veut encore enregistrer un succès sans précédent en salle, après celui d’Antsonjombe, il y a une semaine de cela.

Jerry Marcoss n’est plus à présenter ; par ailleurs, après sa prestation terminée, la soirée ne prendra pas encore fin car il y aura une animation de DJ.

En tout cas, il faut dire que Ara Production, l’organisateur de ces soirées n’est pas en manque d’imagination car pour la prochaine édition, on sait déjà qu’il y aura Tovo J’Hay et Silo avec Bekoto, mais ceci est encore une toute autre histoire.

« Za Voalohany »: Balita Marvin en acoustique

Balita Marvin nous présentera la version acoustique de son album « Za Voalohany », ce soir à partir de 19 heures au Centre Germano-Malgache. Un album qui est déjà sorti il y a un an, mais qui cartonne encore, surtout pour les amateurs de musique compliquée et facile à écouter à la fois.

Notons que Balita Marvin puise ses sources d’inspiration dans le fin fond de la soul music. Son style, que les gens ont tendance à classer dans le r’n’b est au contraire très soul, très groove et émotif à la fois. Mais laissons les commentaires de côté et retrouvons-le ce soir au CGM.

Kintana Telo: Du « kalon’ny fahiny » au Kostan

Kintana Telo, ou les trois étoiles du style « kalon’ny fahiny » malgache se produira au Kostan à Tsimbazaza, demain à partir de 20 heures, dans une ambiance très nostalgique, pour nous rappeler les « vetsovetso » d’autrefois.

Cela fait effectivement fort bien longtemps que la formation ne s’est plus produite ensemble. En effet, on voit dès fois Gabhi, sans Salomon et Romule. Dernièrement, on a également vu Romule se produire tout seul, sans ses compagnons et concernant Salomon, il a réellement disparu du tableau des soirées mondaines d’Antananarivo.

C’est donc une des rares occasions de les voir ensemble, à ne pas rater.

Kiaka: Du rock au K’Art

Le groupe Kiaka se produira au K’Art à Antanimena, ce soir, à partir de 21 heures, rien que pour le plaisir des amateurs du rock version « Kiaka ». Ce sera en même temps l’occasion pour le groupe de fêter ensemble avec ses fans ses 20 années de scène, ainsi que la sortie de leur nouvel album composé d’un DVD de leur concert en mars dernier à Lyon, et de leur CD audio. Ce sera sans doute une soirée très tendance, très fun et surtout très rock’n’roll.

Tritra: La grande formation revient

Tritra, composé de Datita Rabeson (guitare), Naivo (sax), Silo (clavier), Toty (basse), Eric Tagg (batterie) et enfin Pana (percussion), c'est-à-dire les grands maîtres de la musique jazz de la Grande Ile seront réunis, ce soir pour une soirée de haut niveau et de rêve, au Piment Café à Behoririka. En effet, ces grands maestros ne sont plus à présenter car ils figurent parmi les rares qui ont pu élever au plus haut niveau la musique jazz, made in Dago.

Datita Rabeson, de la famille Rabeson, a longtemps évolué à l’Hexagone et a acquis une notoriété parmi les siens. Il en est de même pour les autres. En effet, Silo Andrianandraina, fils de Tovo Andrianandraina est l’un des rares musiciens malgaches autodidactes qui a su se faire un nom dans l’histoire de cette musique, dans la Grande Ile.

Quant aux autres, ils ont déjà été connus bien avant l’époque de Silo et se sont également perfectionnés depuis, pour arriver à leur stade actuel.


Nathalie Razafindrazaka


On a connu l’agence « First agency » par son service de marketing publicitaire, ou encore pour la fourniture de figurants pour des clips ou autres spots publicitaires. Mais le temps évolue et il faut toujours chercher autre chose pour agrandir ses activités. Ainsi, avec la soif d’évolution qui l’envahit de jour en jour, mais aussi de toujours proposer le meilleur, également pour le grand besoin de la société à Madagascar , “First Agency” va créer un nouveau département « FIRST VIP ». Elle a bénéficié de l’aide importante d’une jeune fille très imposante, rien qu’à voir son physique, en la personne de Nathalie Razafindrazaka.

En effet, après 5 années d’existence et vu le grand manque, voire l’inexistence des Hôtesses qui ont des missions spéciales VIP pour les Corps Diplomatiques, les représentants d’Etats,et toutes les personnes de grandes importances, il est venu l’idée de fonder “FIRST VIP”.
Nathalie Razafindrazaka, née et réside en France, de nationalité française mais d’origine bien malgache, comme son nom semble déjà l’indiquer, a dejà eu un grand parcours international dans le domaine des Hôtesses VIP, de la mode et du mannequinât.
Elle est actuellement de passage à Madagascar et aura comme tâche principale de former des Hôtesses VIP de First Agency.
“Ça fait un bail que j’ai projeté de monter quelque chose dans mon pays d’origine mais vu les circonstances, je n’ai pas pu faire autrement. Et comme chaque chose a son temps, l’heure a sonné pour moi de mettre en oeuvre ce rêve” a t-elle expliqué.
Avec un physique qui n’a rien à envier à Naomi Campbell ou Kate Moss, Nathalie a tout pour réussir son projet. Surtout qu’elle aura comme première partenaire “First agency” qui se voulait être professionnel dans ce domaine depuis sa création. “Comme je n’ai jamais mis les pieds à Madagascar, voici maintenant plus de vingt ans - heureusement qu’il y a la nouvelle technologie qu’est l’internet - je suis entrée en contact avec une agence qui a déjà de l’expérience dans la grande île, d’où mon choix de fixer sur “First Agency”” a t-elle continué.
Avec toutes les expériences que la jeune fille a acquises depuis ses débuts, alors qu’elle n’avait même pas 18 ans, Nathalie croit beaucoup en l’avenir de ce nouveau projet. “L’élément essentiel dans cette profession est de savoir garder une bonne image. Avec le temps, j’ai cru comprendre que ce métier est encore un sujet tabou à Madagascar mais quand on fait les choses avec professionnalisme, on arrive toujours à convaincre les gens. D’ailleurs, souvent les gens qu critiquent, au fond, ils aiment ça! comment peuvent-ils critiquer alors qu’ils n’aiment pas ?” s’est demandé Nathalie.
“Pour ne pas faire référence bêtement aux normes européennes, être hôtesse VIP nécessite beaucoup de niveau intellectuel. Au moins, on doit maîtriser deux langues. Donc, ce n’est pas évident de devenir hôtesse VIP”, a expliqué la jeune fille dans un sourire qui évoque beaucoup de maturité, rien à voir avec son âge. Et à elle de continuer, “de toute manière, chaque fille est responsable de ses actes, il ne faut jamais mettre tout le monde dans le même panier, et c’est le but de cette nouvelle agence, faire la différence entre les “pros” et les “amateurs”” a persisté Nathalie.
Et quand on lui a demandé si hôtesse a à voir avec mannequin ou miss, à elle de répondre “ce sont vraiment trois choses différentes”. On peut être “miss” sans toutefois avoir une bonne base de formation. Pareil pour les mannequins. Il suffit d’avoir un bon physique et d’être photogénique et ça passe. Mais être hôtesse nécessite beaucoup de formation à part. Il se peut qu’on vous demande de tenir compagnie une personne de marque, il faut que vous soyez à la hauteur de la discussion, la manière de l’aborder,...vous voyez ?”
Lors de notre rencontre, on n’a pas manqué de dire à Nathalie qu’elle ne fait pas du tout son âge. En plus, elle a vraiment un esprit très ouvert en expliquant les hauts et les bas de ce métier. “En toute humilité, j’ai pu rencontrer des tas de gens importants mais ce fut la permière fois qui a été dure. Après, on s’habitue et il faut s’attendre toujours au pire”.

Détournements de deniers publics de plus de 20.000.000.000 Fmg

Six véhicules 4x4 et une carte grise d’une autre voiture du même genre (Nissan Patrol) ont été trouvés, lors d’une perquisition, au domicile de Tahaka Georges José Gabriel qui était un conseiller technique de Pierrot Rajaonarivelo. Si les papiers administratifs des six tout-terrains sont au nom de cet ancien conseiller technique, ceux du Nissan Patrol sont au nom du père de ce dernier. Par ailleurs, deux documents, intitulés « mise en place d’un avoir en douanes », ont également été saisis lors de cette perquisition. Deux documents qui ont ainsi permis à la Justice de faire déclencher sa machine infernale dans le but d’atteindre Pierrot Rajaonarivelo.
Les faits : en 1997, le régime Ratsiraka a chargé son gouvernement Andrianarivo de mettre en place un mécanisme budgétaire afin d’acquérir des véhicules à utiliser durant les jeux de la Francophonie. Ainsi, ledit gouvernement a mis en place le système dit « avoir en douanes » qui, à exécuter par la vice-primature d’alors, devait permettre à un concessionnaire (ou au transitaire de son choix) de bénéficier des mesures exceptionnelles: ses droits et taxes à venir, relatifs à ses ultérieures importations de véhicules, ont déjà été fixés par le service des douanes ; en contrepartie, le concessionnaire concerné a immédiatement livré des véhicules neufs à l’Etat jusqu’à concurrence du montant de l’« avoir en douanes » ; ainsi, pour chaque vente ultérieure de véhicule faite par celui-ci, il a été défalqué, sur le montant de l’« avoir en douanes », celui des droits et taxes douaniers qu’il devait payer à l’Etat. Il a reçu, de ce fait, une attestation libératoire qui a tenu lieu de quittance régulière, et le « manège » n’a cessé de tourner que jusqu’à l’apurement définitif du montant de l’« avoir en douanes ». En clair, le concessionnaire a déjà avancé à l’Etat, par le biais de véhicules neufs, le montant des droits et taxes douaniers qu’il devra payer pour ces importations à venir.
Reprise de la même procédure
Ce mécanisme a été utilisé quand le même régime Ratsiraka a doté de véhicules les députés (en 1991) et sénateurs d’alors ainsi que les hauts responsables des provinces autonomes (en 2001). Bref, la dotation en véhicules de diverses institutions de l’Etat, et les grands projets dont il avait en charge, a été réalisée grâce à cette procédure non disposée par un quelconque texte légal. Quoi qu’il en soit, l’opération n’a pris fin que vers le premier trimestre 2001. Or, les deux notes de service, portant « avoir en douanes » et ayant été saisies au domicile de Tahaka Georges José Gabriel, sont datées du 20 novembre 2001. Un décalage dans le temps qui a été saisi au vol par la Justice pour l’amener à ouvrir des poursuites judiciaires contre celui-ci, lequel a donc été indiqué avoir détourné des deniers publics par l’utilisation de ce fameux mécanisme. Par ailleurs, de diverses factures, concernant des véhicules appartenant à un certain Jacques Bonnefoy (ami de Tahaka Georges José Gabriel), ont également été saisies. D’autres «pièces à conviction» qui ont facilité la tâche à la Justice pour ouvrir de même des poursuites pénales contre celui-ci. Et comme les deux notes de service incriminées ont été indiquées avoir été signées par Pierrot Rajaonarivelo, la trappe s’est vite refermée pour permettre à la Justice de mettre ce dernier dans le lot des personnes à poursuivre Judiciairement. La lecture de l’acte d’accusation, datée du 14 avril 2006, a permis de savoir quelle démarche a entrepris la Justice pour dégager le montant total des deniers publics, à mettre sur la tête de ces trois personnes, comme ayant été détournés. D’abord, les montants des deux notes de service ont été retenus : 1 140 000 000 et 23 775 613 000 Fmg.
Détournements de deniers publics ?
Durant les enquêtes préliminaires, il a été révélé que Tahaka Georges José Gabriel a acquis, à la résidence d’Ambatobe, quatre lots de terrain (d’une valeur de 81 000 000 Fmg chacun) où ont été construites des maisons d’une valeur respective de 259 004 450, 109 483 350, 220 387 124 et 1 036 017 800 Fmg. Le montant total de ces biens immobiliers, appartenant à l’ex-conseiller technique, a donc aussi été retenu comme ayant été des deniers publics détournés par celui-ci. Ainsi, le montant général, figurant dans l’acte d’accusation, est de l’ordre de 26 540 507 724 Fmg. Des dizaines de milliards de francs qui ont, de ce fait, permis à la Justice de faire déclencher les poursuites pénales devant la Cour criminelle ordinaire (CCO).
Le même acte d’accusation a établi que ce fut Elire Rabemananjara, directeur de cabinet d’alors de Pierrot Rajaonarivelo, qui a littéralement chargé à bloc ce dernier, son ex-grand patron, d’avoir été l’initiateur de ces affaires. Un important témoignage à charge qui a ainsi amené le Parquet général de la Cour à être pleinement convaincu que l’ex-VPM doit impérativement se trouver à la tête de la liste des personnes à faire traîner devant le prétoire pour répondre du chef d’accusation de complicité de détournements de deniers publics valant plus de 20 milliards Fmg. Tahaka Georges José Gabriel et Jacques Bonnefoy ayant été cités comme auteurs principaux. Et comme ces trois personnes ne se trouvent pas dans le pays, des mandats d’arrêt ont ainsi été lancés, le 13 février 2006, à leur encontre. Et comme les recherches, en vue de les appréhender, ont été vaines, un procès-verbal de recherches infructueuses a été établi, pour chacun, une semaine plus tard (20 février 2006). Et le juge d’instruction a signé, le 9 mars 2006, leur ordonnance de renvoi devant la CCO. Ce qui a permis au Parquet général de cette Cour de finaliser son acte d’accusation.

Il tord l'appareil génital de son ami jusqu'à ce que mort s'en suive


Ralava et Ralôdy se croisent souvent au marché d’Anosizato.


Bagarre mortelle. Un docker dénommé Ralava a succombé à Anosizato, dimanche. Son ami Ralôdy a tordu son appareil génital. Une insignifiante somme d'argent a provoqué l'altercation qui s'est très vite transformée en un acte criminel.
“Les deux hommes se sont disputés à cause d'une somme de 500 ariary”, raconte un témoin. Ralôdy et Ralava n'ont pas voulu partager le pot-de-vin offert par un chauffeur. Ils se sont insultés avant que l'un d'eux ait décidé d'agresser l'autre.
“Ralava a beau supplier Ralôdy d'arrêter, mais ce dernier a fait la sourde oreille et a continué de tordre son sexe”, assure un autre témoin. Face à cette effroyable scène, personne n'a osé intervenir.
Le meurtrier s'est enfui aussitôt après sans que les personnes présentes aient songé à l'arrêter. D'autant plus que ces dernières n'ont pas réalisé que la victime n'était plus en vie. Néanmoins, elles ont affirmé que Ralôdy s'est précipité à quitter le lieu comme s'il était conscient de la conséquence de son acte.
Arrivée sur place quelques temps après le drame, la police a constaté le crime et identifié le présumé auteur.
En fait, les forces de l’ordre sont venues chercher Ralôdy à son domicile à Ambatomirahavavy, mais en vain. Lui et sa famille ont déjà plié bagages. “Ils ont eu l'air très pressés et sont partis sans laisser un mot”, rapporte son voisin.
Ni ses camarades au marché d'Anosizato, ni la police n'ont trouvé l'endroit où se sont réfugiés Ralôdy, pendant quatre jours. Mais l'enquête qui s'ensuivit a permis de localiser son repaire.
Ralôdy s'est caché chez sa mère à Anosibe. On a appris que toute la famille a planifié de s'installer à Antsirabe pour se soustraire à la poursuite judiciaire et bien sûr à l'emprisonnement.

Monday, July 24, 2006

Il faut choisir entre boire et conduire


Et qui va payer les pots cassés ?

La Russie subit une pénurie sans précédent de produits alcoolisés



Il est devenu impossible de trouver un vin ou une vodka de qualité en Russie. Les rayons des magasins sont vides. Les restaurateurs n'en proposent plus et certains autorisent leurs clients à venir avec leur propre bouteille. Seule l'Eglise orthodoxe a déclaré qu'elle avait encore des réserves...

Cette pénurie prend une ampleur nationale. Elle s'explique par le manque de coordination entre le ministère du développement économique et du commerce, le service fédéral des impôts et celui des douanes ainsi que de l'entreprise publique Atlas, qui a conçu le système informatique "Egais".

Afin d’éradiquer la contrefaçon, un embargo a été décrété sur les alcools géorgiens et moldaves. Puis une loi a été adoptée pour réglementer la production et la vente de produits alcoolisés, tout alcool étranger devant porter une nouvelle étiquette fiscale avant le 1er juillet. Mais le nombre de vignettes éditées a été insuffisant. Chaque bouteille doit aussi posséder un code-barres indiquant le producteur, l'importateur, les propriétés de la boisson. Là, c'est l'informatique qui a connu des problèmes techniques. Au final, les prix des vins nationaux, privés de concurrence, ont grimpé de 10 % à 15 %.

Certains soupçonnent que cette crise ne soit le fait des producteurs nationaux. Le quotidien Vedomosti rappelle, lui, qu'"Egais" a été élaboré sous la tutelle du FSB (ex-KGB) et estime que ce dernier "va gagner 239 millions de dollars" (189 millions d'euros) en obligeant les acteurs du marché à payer pour y avoir accès.

La nouvelle loi concerne aussi parfums et médicaments. Pour ces derniers, les entrepreneurs ont appelé le premier ministre Mikhail Fradkov à reporter l'introduction du système au 1er janvier 2007. Celui-ci a affirmé vouloir "prendre des mesures urgentes" pour régler la crise.

Parcontre cette situation est loin de concerner Madagascar, où l'alcool coule toujours à flôt...

Les difficultés d’un droit de vote pour les diasporas malgaches

Les Malgaches établis à l’étranger souhaitent se voir accorder que leur droit de vote soit intégré dans le code électoral.

Avec les différents projets de révision du code électoral, notamment ceux du KMF/CNOE et du FFKM, la diaspora malgache vivant à l’étranger remet sur le tapis la question son droit de vote. Le seul moyen pour elles d’expression démocratique. Mais qui se heurte à des difficultés tant pratiques que politiques.

Elle est convaincue pour la plupart de ses membres, à travers leurs différentes revendications dans ce sens, que si la volonté politique sur le droit de vote de la diaspora se confirme, le côté technique et financier n’est qu’une question secondaire. Car cela signifierait pour elle la reconnaissance de la citoyenneté malgache, même si elle soit hors de l’île. Mais plus qu’un problème politique, le vote des Malgaches de l’étranger pose un problème financier. Le moyen le plus simple étant l'établissement de la carte consulaire délivrée par le consulat. Les bureaux de vote seront ainsi les différents consulats que nous avons à l’étranger, notamment en France, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Afrique du Sud, en Italie… Le problème réside donc dans l’équipement des ambassades pour cette opération de recensement. D’autant que nous n’avons pas d’ambassades ou de consulats partout où se trouvent des Malgaches.

Réticences

Autre problème technique, c’est leur intégration dans les listes électorales et leur rattachement à une circonscription précise, même si nos dirigeants successifs, malgré des imperfections évidentes, se félicitent d’utiliser un système en cours dans les grandes démocraties pour chaque consultation populaire. Par ailleurs, nous ne disposons pas de statistiques fiables et disponibles quant au nombre de nos compatriotes établis à l’étranger. Ce que l’on sait, c’est qu’ils sont plus nombreux en France. Et l’on ne parlera pas des réticences et des frilosités locales sur le vote des « Gasy d’andafy ». Pas plus que d’une certaine hostilité à l’égard des immigrés malgaches. Mais dans ce sens, ce serait réducteur pour le débat de s’opposer à leur droit de vote sous le prétexte qu’ils ne croyraient pas dans l’avenir du pays. Les politiciens sont en un sens responsables de cette hémorragie. Comment alors procéder au recensement de tous nos compatriotes à travers le monde ? Comment déterminer qui seront ceux qui auront le droit de vote ? et où en trouver le financement. Le débat est ouvert.

Femmes « Gasy »: Prêtes à tout pour épouser un Vazaha


On sait actuellement que les femmes malgaches ont une forte attirance pour les hommes étrangers, européens de préférence.

Ce constat a été observé lors d’une récente manifestation au Palais des sports à Mahamasina, où des femmes entre 18 et 45 ans se sont bousculées devant le stand d’une agence matrimoniale pour rechercher l’âme sœur. Le coût élevé de l’inscription n’a pas fait reculer la plupart d’entre elles car pour un mariage mixte, il peut atteindre les 200 000Ar. Ce phénomène est principalement dû à la recherche, pour certaines femmes d’aujourd’hui, d’un statut social plus élevé et le désir d’évasion pour aller vivre à l’étranger. D’après le responsable de cette agence, les malgaches commencent à faire confiance aux agences matrimoniales car rien qu’en 2005, ce genre d’établissement a contracté autour de 800 mariages. D’autre part, les sites internet spécialisés se taillent la plus grosse part du marché car la plupart du temps, leurs inscriptions sont gratuites. La plus part des couples issues de ces rencontres réussissent tant bien que mal à tenir le cap, mais nombreux sont les échecs dus au choc de cultures...car vivre avec un européen dans son pays, nécessite du savoir faire.

Saturday, July 22, 2006

Meurtre abominable d’une importatrice d’effets vestimentaires à Andravoahangy-Tsena


Hermine Vololona Rahajasoa, une mère de famille de 55 ans, a été sauvagement tuée dans son domicile à Andravoahangy-Tsena. Son cadavre, dans un état de décomposition avancée, a été découvert par la famille dans la soirée du jeudi.

Le 14 juillet, son employé de maison a sonné à la porte, mais personne n’a répondu. Il en était de même le lendemain. Stupéfait, ce dernier aurait informé la famille, qui a procédé à la recherche. Une semaine plus tard, la famille a enfin décidé de voir à l’intérieur de la maison. Grande fut sa surprise en voyant le corps sans vie de Hermine Vololona Rahajasoa.

Son tueur l’a allégrement rouée de coups de couteau. Elle avait la tête fracturée et le corps plein d’estafilades. Son visage, ainsi que la partie gauche de son corps étaient couverts d’ecchymoses. Le rapport de l’autopsie a fait état d’un traumatisme crânien et d’hématome extra durale. Selon les riverains, la dame, une importatrice d’effets vestimentaires, partait régulièrement en voyage à l’extérieur. Divorcée, elle vivait seule dans sa maison. Ses deux fils, Yaldo et Janson, n’habitent plus avec elle depuis un certain temps. «Elle avait eu un différend avec son fils Yaldo, il y a un an, et bien que ce dernier ait voulu la tuer ce jour-là, cela s’est vite dissipé», a raconté un voisin.

Les enquêtes de la police mettront au clair cette triste affaire.

VIOLEUR EN SERIE. Un jeune garçon de 16 ans viole toute sa famille et ses voisines!

Ses sœurs, sa grand-mère et d’autres personnes en furent les victimes. Il a agi sous l’emprise d’un « tromba ».

Incroyable mais hélas vrai, un garçon âgé de 16 ans a réussi à violer ses deux soeurs de 14 et 20 ans, sa mère et sa grand-mère de 70 ans mais aussi toutes les femmes se trouvant dans un rayon de 100m dans un quartier d'Antanimalandy dénommé Ambalamanga, à Mahajanga.

Cette série de viols dure depuis que le jeune homme était agé de 11 ans mais ce n'est qu'aujourd'hui que le pot aux roses fut découvert car toutes ses victimes ont volontairement gardé le silence. Tout simplement car elles estimaient que le jeune homme habité par un esprit maléfique plus communément appelé "tromba", est plus à plaindre qu'à blâmer. Elles se gardèrent alors de dénoncer le jeune garçon qui commit la plupart de ses forfaits entre 2h et 3h du matin. Aujourd'hui cependant, l'affaire est non pas entre les mains de la Police car il n'y avait pas de plainte mais auprès du Comité Régional des Droits de l'Homme où l’on hésite aussi sur la conduite à tenir car c'était plutôt son grand-père maternel qui a vendu la mèche après avoir vu les victimes toutes nues. Tous les membres féminins de sa famille furent alignés côte à côte dans une grande chambre et visiblement inconscientes. En fait et selon certaines victimes, des voisines, elles ne sentaient rien et ne se réveillaient qu'une fois l'acte consommé...mais aucune d’entre elles n’ont jusqu’à présent porté plainte.

Selon encore des proches de la famille, le père du garçon a aussi commis le même forfait mais il a pu se défaire du tromba grâce au fokonolona qui, après l'avoir attaché, s'est relayé pour uriner sur sa tête. L'esprit maléfique s'est alors transmis au jeune garçon qui continue de violer son entourage sans qu'on puisse faire quelque chose. Trop attachée à la tradition, cette famille Sakalava n'entend entreprendre quoi que ce soit de peur des réactions

qui ne manqueront pas de surgir au cas où on oserait s'attaquer à ce singulier "tromba". "On prie Zanahary pour nous venir en aide", se contente de marmonner le grand-père pour qui les agissements de son petit-fils ne sont pas admissibles mais qui, lui aussi, préfère attendre et...voir.

Thursday, July 20, 2006

Origine de la crise Israélo- Palestinienne

Les Croisades remplacées par les colons Juifs et un conflit qui dure depuis plus de 1.000 ans


fin du XIXè siècle : naissance du mouvement sioniste (1897) et début de l’immigration juive en Palestine

1916 : " déclaration Balfour ", la Grande Bretagne s’engage à favoriser l’implantation d’un " foyer national juif " en Palestine, qui ne compte alors pas plus de 10 % de juifs

1917
Le 11 décembre, le général anglais Allenby entre à Jérusalem.

1918 : démembrement de l’empire ottoman, la Palestine est placée sous mandat britannique, la colonisation juive s’amplifie

1920
Lors de la conférence de San Remo, les alliés se partagent les territoires. La Syrie et le Liban passent sous contrôle français, la Palestine et l'Irak sous contrôle anglais.

1923
La Société des Nations confirme le mandat britannique sur la Palestine, mais la région située à l'est du Jourdain est exclue de la Palestine et du mandat : les Anglais, pour tempérer le non respect des engagements vis-à-vis de la famille Hussein, créent la Transjordanie et l'attribuent à l'émir Abdallah, un autre fils du roi Hussein.

1931
Au 17e Congrès sioniste, Jabotinsky, leader du mouvement extrémiste juif "révisionniste", exige le vote d'une résolution consacrant comme but final la création d'un état juif en Palestine. Cette résolution est rejetée et le mouvement "révisionniste" entre en dissidence. En effet, en 1931 encore, les leader sionistes (Haim Weitzmann, Victor Arlosoroff) s'interrogent sur la possibilité d'un Etat binational sur un même territoire.

1935
Les partis politiques arabes de Palestine présentent aux Britanniques trois revendications, qui vont devenir les objectifs de la grève générale et des émeutes de 1936 : l'arrêt de l'immigration juive, l'interdiction de la vente des terres aux sionistes et l'autonomie d'une administration désignée sur une base majoritaire

1936-1939 : grande grève des arabes en Palestine contre l’immigration juive et les ventes de terres, qui débouche sur une insurrection nationale à la fois contre l’occupation britannique et la colonisation juive.
A la suite de ces troubles, la première commission d'enquête sur les "violences aux Proche-Orient" ( la Commission britannique Peel) recommande le partage du pays. Cette proposition est rejetée par le Mufti de Jérusalem, mais après de nombreux débats, le partage est accepté par les responsables sionistes, avec l'espoir d'en améliorer les frontières dans le futur.

1945
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, des réfugiés juifs, rescapés des camps nazis, immigrent en masse en Palestine. Cette immigration illégale, en vertu des dispositions du Livre Blanc, est combattue par l'Angleterre.

1947 :
Incapable de concilier les revendications contradictoires des communautés juive et arabe, le gouvernement britannique charge l'ONU de régler la question. Un plan de partage est alors proposé au vote de l'ONU. Mis en place par la résolution 181, ce plan de partage prévoit un Etat juif, un Etat arabe et une zone « sous régime international et particulier ». Israël possèderait 55 % du territoire et la zone internationale comprendrait les lieux saints que sont Bethléem et Jérusalem. Les onze nations arabes prenant part au vote sont contre le plan de partage. Les Etats-Unis et l’URSS sont, eux, favorables au partage. Au terme d'un vote extrêmement serré, le plan de partage est adopté le 29 novembre par 33 voix pour, 13 contre et 10 abstentions.
Des affrontements entre juifs et arabes explosent dès les jours qui suivent le vote de l'ONU.

avril/mai 1948 : combats entre juifs et arabes palestiniens, massacre dans le village arabe palestinien de DEIR YASSINE (prés de Jérusalem)

mai 1948 : proclamation de l’Etat d’Israël

mai 48 à janvier 49 : 1ère guerre israélo-arabe, la NAKBAH (la catastrophe), exode de 850 000 palestiniens expulsés

1964 : création de l’OLP,

1967 : Guerre des 6 jours, occupation par les israéliens de la bande de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem Est, plusieurs centaines de milliers d’arabes palestiniens prennent à leur tour le chemin de l’exil ; résolution 242 de l’ONU demandant le retrait israélien des territoires occupés (cf. carte)

1968 : bataille de KARAMEH, 1er affrontement armé d’envergure entre Israël et les fédayins palestiniens ; la charte de l’OLP se prononce pour la libération totale de la Palestine et l’instauration d’un Etat unique laïc et démocratique, de la Méditerranée au Jourdain.

1974 : reconnaissance internationale de l’OLP

1978 et 1982 : invasion du Liban par Israël, massacre des réfugiés palestiniens des camps de Sabra et Chatila (1982)

1987-1993 : Intifada (soulèvement) dans les territoires palestiniens, qui fera plus de mille morts

1988 : proclamation à Alger de l’Etat indépendant de Palestine avec Jérusalem pour capitale. L’OLP accepte la présence de deux Etats (juif et arabe) en Palestine

1990/91 : Guerre du golfe, expulsion de 400 000 palestiniens du Koweit

1991 : ouverture de la conférence de paix de Madrid sous le parrainage américano-soviétique

2 novembre 1917 : La déclaration Balfour

Un an après avoir publié son livre L’État des juifs, fondement du sio- nisme politique, Theodor Herzl avait réuni, en 1897, le premier Congrès sioniste à Bâle, afin d’« obtenir pour le peuple juif en Palestine un foyer reconnu publiquement et garanti juridiquement ». Puis il chercha durant toute sa vie à obtenir des appuis internationaux. Il rencontra le sultan turc, les ministres du tsar, le kaiser allemand, mais sa préférence allait d’emblée à la Grande-Bretagne. Il déclara en 1904 : « Avec l’Angleterre en guise de point de départ, nous pouvons être assurés que l’idée sioniste s’élancera plus avant et plus haut que jamais auparavant. »

Si Theodor Herzl meurt en 1907 sans avoir obtenu le soutien public britannique qu’il espérait, son successeur Haïm Weizmann réussit dix ans plus tard, le 2 avril 1917 : le secrétaire au Foreign Office, Lord Arthur James Balfour, déclare que le gouvernement de Sa Majesté « envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer national pour le peuple juif et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des collectivités non-juives existant en Palestine, ou aux droits et statut politiques dont les Juifs jouissent dans tout autre pays ».

Cette « déclaration Balfour » contredit les autres engagements que la Grande-Bretagne avait déjà pris à l’époque. D’abord la promesse faite en 1916 au chérif Hussein, comme à Ibn Saoud, en échange de leur participation à la guerre contre les Turcs, de« reconnaître et soutenir l’indépendance des Arabes ». Ensuite, les accords Sykes-Picot passés la même année avec les Français, qui partagent entre les deux pays le grand royaume soi-disant destiné aux Arabes et qui internationalisent la Palestine, sans y prévoir d’ailleurs de Foyer national juif. Arthur Koestler a résumé d’une très belle formule cette opération : « Une nation a solennellement promis à une seconde le territoire d’une troisième. »

Londres compte effectivement, à l’époque, sur le mouvement sioniste dans l’immédiat pour renforcer le camp allié dans la guerre contre l’Allemagne qui s’éternise, mais surtout pour s’assurer, après guerre, une mainmise sur le Proche-Orient. De fait la Palestine, théoriquement internationalisée par les accords Sykes-Picot, devient en 1920 un mandat britannique. Elle représente, en effet, le carrefour stratégique de toutes les routes de l’Orient et notamment la protection directe du canal de Suez.

Les espoirs sionistes ne vont donc pas être déçus. Les hauts-commissaires britanniques successifs en Palestine vont couvrir la création d’un embryon d’État juif. Entre 1917 et 1948, les Juifs passent de 10 % à 30 % de la population de la Palestine, la superficie agricole qu’ils cultivent est multipliée par trois, le nombre de leurs colonies par dix, et leur indice de production industrielle par cinquante. L’arrivée d’Hitler au pouvoir en Allemagne renforce considérablement l’afflux d’immigrants et de capitaux juifs en Palestine. L’Organisation sioniste signe d’ailleurs avec les autorités nazies, dès 1933, l’accord dit Haavara qui permet et facilite cette immigration d’hommes et de capitaux.

Mais si le calcul est bon du côté sioniste, il l’est beaucoup moins du côté britannique. Londres a sous-estimé la résistance des Arabes. Le mécontentement contre la trahison par les Britanniques de leurs promesses, déjà vif en 1917, grandit durant l’entre-deux guerres au fur et à mesure de la construction du Foyer national juif, en violation de la clause du Mandat qui protège les population non-juives, majoritaires...

D’où des révoltes de plus en plus massives et de plus en plus violentes, suivies chaque fois d’une commission d’enquête et de livres blancs d’une Grande-Bretagne soucieuse de ne pas miner son pouvoir en Palestine et donc au Moyen-Orient en général. Des premiers heurts graves ont lieu en mai 1921, suivis d’un premier Livre blanc en 1922. Les incidents plus graves de 1929 sont suivis d’un nouveau Livre blanc en 1930. En 1936 éclate une véritable grève insurrectionnelle palestinienne, qui dure près de trois ans. Après l’avoir réprimée sauvagement avec l’aide des milices juives, Londres tente de tirer les leçons politiques de ce qui s’est passé.

Le coup d’essai rate : la commission conduite par Lord Peel - qui propose, en 1937 déjà, le partage de la Palestine, mais aussi un « transfert » des populations arabes vivant dans la partie allouée au futur État juif - se heurte au refus de toutes les parties prenantes, aussi bien juives que palestiniennes. En fait le Livre blanc du 17 mai 1939 pour enregistrer un véritable tournant de la politique britannique. Il prévoit, lui, des mesures draconiennes :

- limitation de l’immigration juive à 75 000 personnes pendant cinq ans, après quoi toute immigration suivante sera soumise au consen- tement arabe ;
- interdiction de l’achat de terres par le mouvement sioniste dans l’essentiel du pays et réduction drastique ailleurs ;

Bref, la Palestine, vouée à l’indépendance dans les dix ans, serait certaine de rester majoritairement arabe. Pourquoi ce retournement britannique ? L’intérêt supérieur du Royaume-Uni est en jeu : le conflit entre Juifs et Arabes en Palestine atteint une telle acuité que les dirigeants des pays arabes voisins menacent Londres de renverser leurs alliances, c’est-à-dire de répondre aux avances de l’Allemagne nazie. Cette pression est d’au- tant plus efficace que Londres, comme Paris, s’inquiète de la montée en puissance de l’Allemagne hitlérienne, très active dans la région. D’où une rupture durable entre Londres et le mouvement sioniste. Le Livre blanc s’appliquera jusqu’au retrait britannique, le 14 mai 1948. Et l’al- lié d’hier - le mouvement sioniste - ira jusqu’à l’action terroriste pour forcer Londres à abandonner dans un premier temps cette politique, puis dans un second temps son Mandat lui-même sur la Palestine.

29 NOVEMBRE 1947 : Le plan de partage de l’ONU

La Seconde Guerre mondiale marque un véritable tournant dans le conflit israélo-palestinien. Jusque-là, l’idée sioniste restait minoritaire, y compris parmi les juifs largement intégrés dans les différents pays où ils vivaient, en particulier en Europe. Le génocide change tout :

- concrètement, des centaines de milliers de juifs survivants du génocide ne peuvent pas ou ne veulent pas rentrer dans leur pays d’origine et se voient refuser toute immigration souhaitée vers les États-Unis. Le mouvement sioniste en profite pour organiser une immigration « illégale » vers la Palestine ;
- idéologiquement, l’extermination de six millions de juifs donne une légitimation tragique au combat des sionistes pour un État juif, notamment aux yeux des consciences occidentales travaillées par un sentiment - justifié - de culpabilité. Dès le congrès sioniste de Baltimore, aux États-Unis, en 1942, qui fixe explicitement l’objectif de l’État juif, David Ben Gourion lance : « Qui veut et peut garantir que ce qui nous est arrivé en Europe ne se reproduira pas ? [...] Il n’y a qu’une sauvegarde : une patrie et un État. » On imagine la force de l’argument en 1945 après la découverte de la Shoah...

Or l’opinion occidentale ignore tout des Palestiniens, lesquels ne font pas grand chose pour s’en faire comprendre : les dirigeants arabes palestiniens, en tête le grand mufti (de retour de Berlin où il a supervisé pendant deux ans les divisions SS musulmanes), boycotteront les commissions d’enquête internationales, en premier lieu l’Unscop qui séjourne en Palestine durant l’été 1947.

Londres a passé la main sous les pressions conjuguées à la fois du mouvement sioniste et de la Maison-Blanche, très sensible à l’argumentation de celui-ci - sans oublier l’opinion britannique elle-même qui veut sortir du bourbier. Les deux autres grandes puissances - l’URSS et les États-Unis - prônent le partage, avec la volonté d’utiliser la Palestine comme un levier pour mettre fin à la domination britannique sur le Proche-Orient. Rien d’étonnant dès lors si, le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations unies, à la majorité requise des deux tiers, adopte la résolution 181 :

- un État juif sur 56 % de la Palestine - dont les juifs représentent à l’époque 32 % de la population et ne détiennent que 7 % des terres ;
- un État arabe sur les 44 % restants ;
- un régime de tutelle internationale pour Jérusalem et les Lieux saints (« corpus separatum »).

La guerre civile commence le jour même de la décision des Nations unies. Six mois plus tard, les forces juives, financées par les États-Unis et armées par l’URSS via Prague, se sont emparées de la plupart des villes arabes et ont déjà chassé le 14 mai 1948 près de quatre cent mille Palestiniens du territoire prévu pour l’État juif. Le Plan de partage est déjà mort lorsque Israël proclame son indépendance.

14 MAI 1948 : La déclaration d’indépendance d’Israël

La déclaration d’indépendance d’Israël constitue un tournant majeur de la première guerre israélo-arabe :
- côté israélien, car le texte de la déclaration oublie délibérément qu’un second État a été prévu par l’ONU dans le plan de partage : « En vertu du droit naturel et historique du peuple juif, et de la résolution des Nations unies, dit le texte, nous proclamons par le présent acte la création de l’État juif de Palestine qui prendra le nom d’Israël. » Contrairement à tous les usages, cette déclaration ne définit pas les frontières du nouvel État. Bref, on mesure là que les dirigeants sionistes veulent, en fait, au-delà de que que l’ONU a prévu, l’État juif le plus grand possible et le plus « homogène » possible.

- côté arabe, car la déclaration d’indépendance d’Israël est immédiate- ment suivie par l’intervention des armées des États arabes voisins, officiellement pour empêcher la naissance de l’État juif. En fait, les historiens le confirment, le roi Abdallah de Jordanie veut s’emparer du territoire prévu pour l’État arabe, et les autres pays arabes entendent l’en empêcher. Aucun de ces pays ne souhaite une Palestine arabe indépendante. Entre le 15 mai 1948, date de l’entrée des troupes arabes en Pales- tine, et le 10 mars 1949, date de la dernière bataille de la guerre (prise d’Umm Rashrash, future Eilat), une alternance de combats et de trêves débouche pour les Palestiniens sur la Nakba, c’est-à-dire la « catas- trophe ». Le bilan de la première guerre israélo-palestinienne, puis israélo-arabe, est le suivant : Israël a augmenté d’un tiers la superficie prévue pour lui par les Nations unies, il se répartit ce qui reste de l’État arabe avec la Transjordanie, qui annexe la Cisjordanie et l’Égypte, qui obtient la tutelle de Gaza. Et dans cette période huit cent mille Palestiniens ont pris les chemins de l’exil.

Longtemps, cette guerre a été racontée par ses vainqueurs. Le récit israélien a dominé. Mais tout a changé dans les années 1980, avec l’apparition des « nouveaux historiens » israéliens qui ont trouvé dans les archives israéliennes de quoi ébranler trois mythes fondamentaux :

- Premièrement celui d’une menace mortelle qui aurait pesé sur Israël à l’époque : contrairement à l’image d’un frêle État juif à peine né et déjà confronté aux redoutables armées d’un puissant monde arabe, les « nouveaux historiens » établissent la supériorité croissante des forces israéliennes (en effectifs, armement, entraînement, coordination, motivation...), à la seule exception de la courte période allant du 15 mai au 11 juin 1948. De surcroît, l’accord tacite passé entre Golda Meïr et le roi Abdallah, le 17 novembre 1947, bouleversait la situation stratégique : la Légion arabe, seule armée arabe digne de nom, s’engageait à ne pas franchir les frontières du territoire alloué à l’État juif en échange de la possibilité d’annexer celui prévu pour l’État arabe. Abdallah tiendra sa promesse. Et, de fait, le partage du 17 novembre se substituera à la fin de la guerre à celui du 29 novembre...

- Le deuxième mythe concerne l’exode des Palestiniens. Selon la thèse traditionnelle, ceux-ci ont fui à l’appel des dirigeants palestiniens et arabes. Or les « nouveaux historiens » n’ont pas trouvé la moindre trace d’un tel appel, ni par écrit, ni par radio. En revanche, de nombreux documents attestent, sinon d’un plan d’expulsion global, en tout cas de pratiques d’expulsion généralisées, notamment suite à des massacres comme celui de Deir Yassin. Le premier bilan de l’expulsion est dressé par les Services de renseignements de la Hagana en date du 30 juin 1948 et il porte sur la première période (judéopalestinienne) de la guerre : il estime que 73 % des 391 000 départs recensés ont été directement provoqués par les Israéliens. Durant la seconde période (israélo-arabe), une volonté d’expulsion ne fait plus le moindre doute avec le symbole de l’opération de Lydda et Ramlah, d’où, le 12 juillet 1948, 70 000 civils sont évacués militairement (près de 10 % du total !), sous la conduite d’Itzhak Rabin et avec le feu vert du Premier ministre Ben Gourion.

- Le troisième mythe concerne la volonté de paix d’Israël au moment des négociations de 1949. Dans une première phase, Tel-Aviv a effectivement fait une ouverture : le 12 mai, sa délégation ratifie, avec celles des États arabes, un protocole réaffirmant à la fois le plan de partage de l’ONU et la résolution 194 de l’Assemblée géné- rale des Nations unies du 11 décembre 1948. En clair, cela signifie qu’Israël reconnaît le droit à l’existence d’un État arabe en Palestine et le droit au retour des réfugiés, mais aussi que les Arabes recon- naissent le droit à l’existence d’un État juif en Palestine. Mais, ce même 12 mai, l’État juif est admis à l’ONU. Dès lors, confiera Walter Eytan, codirecteur général du ministère israélien des Affaires étran- gères, « mon principal objectif était de commencer à saper le protocole du 12 mai, que nous avions été contraints de signer dans le cadre de notre bataille pour être admis aux Nations unies ». De fait, la conférence de Lausanne finira dans une impasse. Israël s’oppose à tout retour des réfugiés palestiniens. Et pour cause : la loi dite « propriétés abandonnées » lui permet de mettre la main sur les biens arabes. Selon un rapport officiel, le jeune État a ainsi récupéré trois cent mille hectares de terres ; plus de quatre cents villes et villages arabes disparaîtront ou deviendront juifs.

Tout se passe comme si les fondateurs d’Israël ont cru pouvoir effa- cer le peuple palestinien d’un coup de gomme. Les quinze années qui suivent semblent donner raison à ceux qui rêvent d’une assimilation des Palestiniens dans les pays arabes. Faute d’une organisation représenta- tive, ils disparaissent même de la scène politique. Mais l’apparition de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) va changer la donne.

30 MAI 1964 : La création de l’OLP

La naissance de l’OLP sous l’égide égyptienne résulte d’une déci- sion de la Ligue arabe. Mais elle exprime aussi la nécessité pour ces régimes de tenir compte de la réalité palestinienne nouvelle, et en premier lieu, de la formation en exil d’une élite palestinienne de très haut niveau culturel et politique.

Bien plus qu’Ahmed Choukeyri, placé à la tête de l’OLP par Nasser, Yasser Arafat symbolise la nouvelle génération palestinienne : jeune ingénieur, plus radical et plus indépendant des pays arabes, président de l’Union des étudiants palestiniens de 1952 à 1956, il a créé avec ses amis au Koweït, en 1959, le mouvement Fatah.

Dix ans après sa fondation, ce dernier deviendra le principal courant de l’OLP et en prendra la direction. Cette marche vers le pouvoir a aussi permis l’évolution stratégique de l’OLP en plusieurs étapes :

- 1er janvier 1965, la branche militaire du Fatah effectue sa première opération en Israël. Ce modèle du combattant, le Fedaï, mobilise largement la jeunesse palestinienne.

- 1967, la défaite arabe au cours de la guerre des Six Jours radicalise l’OLP.

- 22 mars 1968, au lendemain de la bataille presque légendaire de Karameh (en Jordanie), les organisations de fedayin intègrent l’OLP qui adopte sa « Charte nationale ».

- 4 février 1969, Yasser Arafat devient président du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine.

Cet événement marque la victoire de la stratégie de la lutte populaire armée. Mais cette ligne se heurtera, comme on le verra, aux événements dans lesquels l’OLP sera entraînée, souvent contre sa volonté, en Jordanie puis au Liban. D’où la nécessité d’adapter son orientation.

Sans entrer dans les détails, on peut résumer le long débat interne au sein de l’OLP en le qualifiant de lutte entre « jusqu’au-boutistes » et « réalistes » :

- dans un premier temps, suite au revers subi en Jordanie, l’OLP se lance - sous couvert de l’organisation « Septembre noir » - dans une stratégie terroriste ;

- dans un deuxième temps, après la guerre d’octobre 1973, elle accumule plusieurs succès qui vont mettre fin au recours aux attentats et renforcer en son sein le courant politique : la reconnaissance de l’OLP comme « seul représentant du peuple palestinien » par le sommet arabe de Rabat en 1973 et l’invitation de Yasser Arafat à l’Assem- blée générale des Nations unies en 1974 sont des grandes victoires pour les « réalistes » ;

- d’où, dans un troisième temps, une évolution accélérée qui va voir l’OLP passer du mot d’ordre de « Palestine laïque et démocratique » - qui implique la destruction de l’État d’Israël - à celui de construc- tion d’un État « sur toute partie libérée de la Palestine » - qui admet, de fait, l’existence d’Israël. Malgré le front du refus, constitué par le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et quelques autres organisations, l’objectif d’une coexistence entre deux États s’impose entre 1974 et 1977.

Mais revenons auparavant au grand tournant du conflit Proche-Orient.

JUIN 1967 : Israël occupe la Cisjordanie et la bande de Gaza

La troisième guerre israélo-arabe - dite guerre des Six Jours - constitue une étape décisive. Jusqu’en 1967, Israël occupe plus que le territoire prévu par l’ONU, mais le reste de la Palestine demeure dans des mains arabes. La Jordanie et l’Égypte n’ont d’ailleurs jamais profité de la situation pour créer un État palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Le 12 juin 1967 introduit un changement radical : l’État juif, qui vient de s’emparer - outre le Sinaï et le Golan - de Jérusalem- Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, occupe ainsi la totalité de la Palestine. Il détient désormais seul la clef du problème palestinien.

Au début, le gouvernement et les diplomates israéliens présentent les Territoires occupés en 1967 comme une carte qu’ils sont prêts à jouer dans des négociations : conformément à la résolution 242, adop- tée par le Conseil de sécurité de l’ONU le 22 novembre 1967, il s’agit d’échanger la Cisjordanie et Gaza contre la paix. Cette promesse de négociation n’est pas vérifiable, puisque les États arabes réunis à Khartoum refusent toute négociation.

En même temps, Israël annexe dès juillet 1967 Jérusalem-Est et proclame la ville « réunifiée » capitale d’Israël. Cette décision, comme celle de 1949 de faire de Jérusalem-Ouest sa capitale, viole toutes les résolutions de l’ONU : la résolution 181 du plan de partage de 1947 prévoyant un « corpus separatum », les textes des armistices de 1949, la résolution du 19 décembre 1949 qui réaffirmait l’internationalisation de Jérusalem, sans oublier la résolution 242.

Mais surtout la volonté de colonisation des Territoires occupés s’af- firme. Dès juillet 1967, de premières colonies y sont établies et le vice- Premier ministre israélien Allon présente un plan portant son nom qui prévoit l’annexion de près d’un tiers de la Cisjordanie et la multiplication des colonies dites de « sécurité », en particulier dans la vallée du Jourdain. Toutefois, dix ans plus tard, le nombre total de colons n’est que de cinq mille, contre plus de deux cent mille aujourd’hui (sans compter les deux cent mille habitants juifs de Jérusalem-Est).

Par ailleurs, l’occupation des Territoires à partir de 1967 en refait le centre du combat palestinien. Cette tendance est soulignée à la fois :

- positivement, par la montée de la puissance de la résistance « de l’in- térieur » - de l’insurrection de 1981 jusqu’à la première Intifada, née fin 1987 ;

- négativement, par les échecs subis par l’OLP en Jordanie et au Liban.

16 SEPTEMBRE 1970 : « Septembre noir »

Après la guerre des Six Jours, l’OLP considère que la Jordanie consti- tue sa base arrière numéro un pour mener la lutte armée contre Israël. Cette stratégie pose de graves problèmes au régime hachémite :
- à court terme, le pays subit durement des représailles israéliennes après chaque opération des fedayin ;
- à plus long terme, le développement d’un contre-pouvoir palestinien sape l’autorité du roi Hussein et gêne ses tentatives de règlement ;

Mais l’essentiel est ailleurs : le « petit roi » sait que son trône est d’autant plus fragile que la majorité de la population est palestinien- ne. Hussein veut donc « récupérer » la Cisjordanie par un accord avec Israël pour réunifier les deux rives, comme son grand-père Abdallah l’avait fait. Il redoute la tentation de transformer la Jordanie en État palestinien propre à la droite israélienne et aux organisations les plus radicales de l’OLP. Ces dernières sont à l’origine de la crise de 1970-1971 en Jordanie : pour elles, « la route de Jérusalem passe par Amman ». D’où la provocation du 7 septembre 1970, lorsque des hommes de George Habache détournent trois avions occidentaux sur Zarka et les font exploser. Le roi Hussein saisit l’occasion et lance son armée contre les fedayin le 16 septembre 1970.

L’aviation et les chars syriens menacent d’intervenir aux côtés de l’OLP. Mais la pression d’Israël - prêt à intervenir si le trône est en dan- ger - et du secrétaire d’État américain Henry Kissinger - qui couvre l’éventuelle entrée en lice de l’État juif - suffisent à Hafez Al-Assad pour refuser de fournir une couverture aérienne aux blindés syriens entrés en Jordanie. Les Palestiniens sont écrasés par l’armée hachémi- te. Les combats, qui se terminent le 27 septembre, font des milliers de victimes - dont Gamal Abdel Nasser qui meurt d’une crise cardiaque après avoir obtenu un cessez-le-feu entre la Jordanie et l’OLP.

C’est « Septembre noir », marqué par des massacres massifs non seulement de fedayin mais aussi de civils dans les camps palestiniens. Un an plus tard, l’OLP a été complètement expulsée de Jordanie.

13 AVRIL 1975 : Le début de la guerre civile libanaise

Le piège libanais va se refermer sur l’OLP selon le même schéma que le piège jordanien :
- après son expulsion de Jordanie, le Liban devient la seule base arrière de l’OLP à proximité d’Israël ;
- les opérations des commandos palestiniens contre l’État juif entraînent des représailles dont la population libanaise est aussi victime ;
- les dirigeants libanais sont de plus en plus inquiets de voir les Palestiniens constituer un État dans l’État, avec des camps de réfugiés, des milices, des quasi-ministères, des services d’aide sociale, etc.

La présence palestinienne, légalisée par les accords du Caire en novembre 1969, est d’autant plus mal vécue qu’elle bouscule l’équilibre déjà précaire du Liban, dont le système économique, social, politique et institutionnel, hérité du Pacte national de 1943, repose sur l’hégémonie des chrétiens maronites et l’alliance de ceux-ci avec l’élite sunnite, elle-même dominante parmi les musulmans.

Or l’évolution démographique a bouleversé ce schéma : la majorité est musulmane et non plus chrétienne et, parmi les musulmans, chiite et non plus sunnite. La construction libanaise doit donc être réformée pour tenir compte des réalités. Mais les élites ne sont pas prêtes à renoncer à leurs avantages économiques et politiques. Au lieu de négocier la transformation du système, elles s’arc-boutent sur leurs privilèges au risque d’un affrontement avec les forces réformatrices, regroupées au sein du Mouvement national. Ce dernier, quant à lui, cherche à créer le rapport de forces le plus favorable possible pour obtenir la laïcisation de l’État : il fait donc tout pour entraîner les fedayin à ses côtés dans cette bataille. Si la direction de l’OLP est consciente du danger, le FPLP et le FDLP foncent tête baissée dans le piège qui leur est tendu. Les Phalangistes en appellent à la Syrie, qui intervient le 1er juin 1976, écrase le Mouvement national et les Palestiniens, avant de se retourner contre ceux qui l’avaient appelée. Les troupes de Damas sont d’ailleurs toujours là, vingt-six ans après...

On n’a pas le temps de faire ici l’histoire de la guerre civile libanaise. La fusillade dont un bus palestinien est victime dans le faubourg d’Aïn Al Remmaneh, le 13 avril 1975, marque le début de quinze années de combats sanglants, dont les Palestiniens sont parmi les premières victimes, du massacre de Tall Al Zaatar pendant l’été 1976 par les Syriens et des Phalangistes, à celui de Sabra et Chatila en 1982 par les milices chrétiennes sous les yeux d’Ariel Sharon...

17 MAI 1977 : La victoire du Likoud en Israël

On a parfois la tentation de considérer le Parti travailliste et le Likoud comme « blanc bonnet et bonnet blanc ». Comme toutes les formules simplistes, celle-ci n’aide pas à comprendre. Ainsi la victoire de la droi- te et de l’extrême droite en 1977, pour la première fois dans l’histoire d’Israël, marque un tournant redoutable pour les Palestiniens.

Certes, le Parti travailliste est l’héritier de la ligne nationaliste de David Ben Gourion. À partir de 1967 notamment, il assume l’occupation et la colonisation de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza - comme celles du Golan. Mais Menahem Begin, après la victoi- re du Likoud aux élections législatives le 17 mai 1977, radicalise tous azimuts la politique du gouvernement travailliste :
- il intensifie la colonisation dans tous les Territoires occupés - et plus seulement dans les « zones de sécurité ». Lors de l’arrivée au pouvoir de Itzhak Rabin, quinze ans plus tard, on compte 110 000 colons en Cisjordanie, 120 000 à Jérusalem-Est, 4 000 à Gaza, 12 000 dans le Golan ;
- le chef du Likoud multiplie les opérations militaires ou répressives contre la Résistance palestinienne, depuis la première intervention massive au Sud-Liban en 1978 jusqu’à l’invasion totale du Liban en 1982, en passant par la répression extrêmement violente de l’in- surrection des Territoires occupés de mai 1981 ;
- car le projet de Menahem Begin va bien au-delà de ceux de ses prédécesseurs : il affirme clairement sa volonté de réaliser Eretz Israël - le Grand Israël.

Le gouvernement du Likoud est d’autant plus inquiétant, qu’il sait conjuguer une plus grande fermeté sur les principes et une plus gran- de souplesse quant à la tactique. Le meilleur exemple est celui des négociations entre Israël et l’Égypte, sous l’égide des États-Unis, à Camp David.

17 SEPTEMBRE 1978 : Les accords de Camp David

Le 19 novembre 1977, Sadate effectue une visite surprise à Jérusalem. Le raïs égyptien estime avoir remporté une victoire psy- chologique suffisante lors de la première phase de la guerre du Kippour, en octobre 1973, pour rechercher avec Israël la paix dont son pays a besoin.

Pendant un temps pris à contre-pied, Begin se ressaisit et exploite à fond le désir de Sadate et du président Carter d’aboutir à un accord rapide. Sachant que les questions de l’arrêt de la colonisation, du retrait israélien de la Cisjordanie et de Gaza et de l’autodétermination des Palestiniens sont les plus difficiles pour lui, il focalise les négocia- tions sur... ce qui n’est pas négociable : le retrait évident d’Israël du Sinaï et la normalisation, évidente en cas d’accord de paix, des rela- tions égypto-israéliennes. Il obtient ainsi la dissociation des deux dos- siers : le document de Camp David du 17 septembre 1978 comprend deux « accords-cadres » :
- le premier concerne la conclusion de la paix entre l’Égypte et Israël qui aboutira effectivement au traité du 26 mars 1979. L’Égypte récu- pérera le Sinaï le 25 avril 1982, en échange de la normalisation entre les deux pays ;
- en revanche, dans le second texte consacré aux Palestiniens, si Israël a dû accepter la mention de la résolution 242, le processus proposé est mort-né, et c’est en vain que l’Égypte tente d’entraîner la Jordanie et l’OLP dans la négociation.

Ainsi Menahem Begin a obtenu en échange du Sinaï - secondaire pour Israël - quelque chose au contraire essentiel pour lui : une paix séparée qui élimine le risque d’une guerre sur plusieurs fronts. Pour preuve : un mois et demi après la normalisation égypto-israélienne, le 25 avril 1982, Tsahal se lance dans l’invasion du Liban.

6 JUIN 1982 : L’invasion du Liban par Israël

« Paix en Galilée » est le nom officiel de l’opération déclenchée le 6 juin 1982 par Israël au Liban pour y liquider la structure politico-militaire de l’OLP. Mais la fiction d’une intervention limitée à quarante kilomètres au nord de la frontière libano-israélienne ne tient pas longtemps : sur ordre du ministre de la Défense, Ariel Sharon, Tsahal remonte jusqu’à Beyrouth.

Mais, contrairement aux espoirs des organisateurs, l’opération s’en- lise. Non seulement le siège de Beyrouth dure plus de deux mois, mais les fedayin ont déjà embarqué sous la protection de la Force multina- tionale dans des bateaux français, le 30 août, lorsque les Israéliens pénètrent dans la capitale libanaise, le 15 septembre. La veille, l’hom- me des Phalanges et d’Israël, Bechir Gemayel, a été assassiné. Le len- demain, commencent les massacres des camps palestiniens de Sabra et de Chatila par les hommes (si on peut dire) des Forces libanaises et de l’Armée du Liban sud, sous les yeux de l’état-major israélien. Pour l’État juif, l’aventure libanaise se transforme en un bourbier sanglant, coûteux humainement et désastreux politiquement. Il suffit de comparer les objectifs affichés et les résultats :

- Ariel Sharon voulait mettre en place un Liban avec un gouverne- ment fort, à direction chrétienne, capable de sortir le pays de la guerre civile et de signer une paix durable avec Israël. Or l’accord de paix israélo-libanais du 17 mai 1983 ne durera pas plus long- temps que le pouvoir d’Amine Gemayel.

- Ariel Sharon voulait « détruire totalement et pour toujours les terroristes de l’OLP. » Or, si la centrale palestinienne a perdu beaucoup de com- battants, si elle est privée de son quasi-État et dépossédée de sa dernière base proche des masses palestiniennes, c’est-à-dire des Territoires occupés, elle n’est pas pour autant détruite.

Ce qui explique pourquoi, trois ans après, Israël finit par se replier sur la bande dite « de sécurité », au Sud-Liban, avec des pertes considé- rables : des centaines de morts, des milliers de blessés, des milliards de dollars gaspillés, sans compter la dégradation de l’image de l’État juif à l’étranger.

Pour les Palestiniens, la leçon est claire : ils ne remporteront pas le combat pour l’autodétermination ailleurs qu’en Palestine même. Ce n’est pas un hasard si, deux ans après le repli israélien du Liban, l’Intifada se déclenche.

7 DÉCEMBRE 1987 : Le déclenchement de l’Intifada

À Gaza, le 7 décembre 1987, un accident de circulation entre un véhicule israélien et un taxi collectif palestinien, dont deux occupants meurent, met le feu aux poudres. Le soulèvement durera trois ans, malgré une répression brutale - mais sans commune mesure avec la répression actuelle.

Avec le recul, l’Intifada représente le bond qualitatif le plus important du mouvement palestinien depuis 1967. C’est un mouvement populaire massif et non armé, de longue durée, dont les effets se font sentir :

- sur l’opinion israélienne qui, comprenant que le statu quo n’est pas durable, vit une lente bipolarisation : une fraction minoritaire opte pour l’annexion des Territoires occupés et même pour le « transfert » de leurs habitants, mais une majorité choisit la recherche d’une paix de compromis ;

- sur la stratégie de la Jordanie, où le roi Hussein renonce au rêve de récupérer la Cisjordanie conquise par son grand-père Abdallah et perdue en 1967 ;

- sur l’OLP elle-même, qui est transformée, par la décision jorda- nienne de renoncer à la Cisjordanie, en interlocuteur incontour- nable pour Israël et la communauté internationale ;

- sur l’opinion internationale qui est choquée par le spectacle d’une armée puissante réprimant durement des jeunes ne lançant - à l’époque - que des pierres.

D’autant que les Palestiniens lui donnent un débouché politique avec le Conseil national palestinien d’Alger de novembre 1988, qui franchit un triple pas :

- il proclame l’État indépendant de Palestine ;

- il accepte comme bases de règlement les résolutions des Nations unies : la résolution 181 de l’Assemblée générale de 1947 (partage), la 242 du Conseil de sécurité de 1967 (échange de territoires contre la paix) et la 338 du Conseil de sécurité de 1973 qui actualise la précédente ;

- il condamne explicitement toute forme de terrorisme.

La reconnaissance d’Israël sera confirmée le 15 décembre 1988 par Yasser Arafat devant l’Assemblée générale des Nations unies, réunie à Genève. Les États-Unis lui ayant demandé de traduire explicitement la déclaration du Conseil national palestinien, le chef de l’OLP prononce les mots magiques. Ceci provoque un véritable bouleversement du paysage proche-oriental :

- le soutien à l’Intifada grandit, l’État de Palestine, proclamé à Alger, est reconnu à l’époque par quatre-vingt-dix pays, c’est-à-dire plus que le nombre de pays qui reconnaissaient l’État d’Israël ;

- le président Ronald Reagan annonce l’ouverture du dialogue américano-palestinien ;

- les dirigeants israéliens, de plus en plus isolés, entament une longue période de résistance, puis Itzhak Shamir, qui dirige le gouvernement israélien, essaye de manoeuvrer en retrait pour éviter les plans américains de paix successifs. Itzhak Shamir disait à propos du plan Shultz (secrétaire d’État de Ronald Reagan) : « Je suis d’accord sur un seul point, la signature ! »

Cette impasse au Proche-Orient favorise les plans de Saddam Hussein qui espère en profiter pour assurer le leadership de l’Irak sur la région. D’où la crise puis la guerre du Golfe, après laquelle seulement on reviendra à la négociation interrompue à laquelle Israël devra cette fois participer.

30 OCTOBRE 1991 : La Conférence de Madrid

Malgré la survie de la dictature de Saddam Hussein, la guerre du Golfe se solde pour les États-Unis par une grande victoire :
- ils ont réaffirmé leur leadership mondial et régional face au défi de l’Irak, mais aussi de l’URSS en décomposition et des Occidentaux qui sont contraints de suivre leur grand allié. James Baker parle du « test politique de l’après-guerre froide. L’Amérique doit diriger » ;

- ils ont commencé à redessiner politiquement la carte du Proche- Orient en leur faveur avec la vaste alliance anti-irakienne ;

- ils ont renforcé leur mainmise sur le pétrole (la région détient 65 % des réserves mondiales).

Ces modifications fondamentales entraînent un infléchissement stratégique dans la politique américaine. Certes, Israël demeure l’allié le plus puissant, le plus fiable et le plus durable. Mais cette alliance est relativisée par la disparition de la « menace » soviétique. La priorité pour Washington est désormais la stabilisation des acquis de la guerre du Golfe. Or le « consensus stratégique », dont l’Amérique a toujours rêvé au Proche-Orient, achoppe comme toujours sur le conflit israélo- arabe, donc en dernier ressort sur le problème palestinien.

D’où la pression sans précédent des États-Unis sur Israël pour négocier un compromis. Avec deux atouts : l’affaiblissement du lobby pro-israélien en Amérique et la dépendance croissante de l’État juif vis-à-vis des États-Unis du fait du coût fantastique que représente l’in- tégration des juifs qui arrivent de l’Union soviétique.

Un an, jour pour jour, après l’occupation du Koweït, Itzhak Shamir est contraint d’accepter le principe de la conférence de paix proposée par les États-Unis, avec une participation palestinienne au sein d’une délégation commune avec la Jordanie. Malgré cette limite, l’ouverture de la conférence de Madrid, le 30 octobre 1991, marque une victoire historique pour les Palestiniens puisque, pour la première fois, ils se retrouvent aux côtés des autres délégations arabes pour négocier avec Israël une paix fondée sur le retrait de celui-ci des Territoires occupés en échange de la normalisation des relations.

Ces négociations bilatérales et multilatérales officielles s’enlise- ront, mais elles déboucheront sur des tractations, secrètes, à Oslo.

13 SEPTEMBRE 1993 : L’accord d’Oslo

C’est une des images les plus fortes de l’histoire du Proche-Orient : la poignée de mains d’Itzhak Rabin et de Yasser Arafat, sous le regard de Bill Clinton, sur la pelouse de la Maison-Blanche.

La déclaration de principes sur l’autonomie qu’ils viennent de para- pher représente, malgré les limites qui reflètent les rapports de forces très défavorables aux Palestiniens, une triple avancée :

- pour la première fois, Israël et l’OLP se reconnaissent mutuelle- ment. C’est une nouveauté absolue pour le gouvernement israé- lien, alors que le Conseil national palestinien, lui, avait franchi ce pas en 1988 ;

- les deux signataires affirment vouloir mettre en place une autono- mie palestinienne transitoire dans les Territoires occupés par Israël en 1967 ;

- ils conviennent théoriquement de trouver une solution définitive, dans les cinq ans, aux questions cruciales qui sont nommées dans le texte : statut, frontières, territoires, avenir des colonies juives, sort des réfugiés, sans oublier Jérusalem.

Ce cadre se remplit avec l’accord du Caire, dit Oslo I, en mai 1994, dont l’application commence sur le terrain au début de 1995. L’armée israélienne se retire progressivement des grandes villes palesti- niennes. Yasser Arafat est élu démocratiquement président, à la tête d’un Conseil législatif qui est majoritairement acquis au Fatah. L’Autorité palestinienne se met en place.

Une nouvelle étape est franchie le 28 septembre 1995, avec la signature à Taba d’un nouvel accord, dit Oslo II. Mais cet accord ne sera jamais appliqué puisque, un mois plus tard, le Premier ministre israé- lien est assassiné.

4 NOVEMBRE 1995 : L’assassinat d’Itzhak Rabin

A-t-il été victime d’un individu isolé ? Ou d’un complot par les ennemis de la paix avec la complicité des responsables des services secrets israéliens ? En tout cas, la droite et l’extrême droite menaient depuis des mois une campagne hystérique contre Oslo et contre son signataire israélien, n’hésitant pas à le dépeindre en uniforme SS.

Avec le recul, il est clair que ce drame a condamné à terme le pro- cessus de paix. Les circonstances tragiques de la mort d’Itzhak Rabin ne justifient bien sûr pas qu’on le présente sous les traits d’un pacifis- te de toujours : il a été successivement un des acteurs majeur de l’ex- pulsion des Palestiniens en 1948, le dirigeant des principales guerres d’Israël et le chef de la répression de la première Intifada. Mais le vieux général avait tiré des leçons de l’impasse de l’occupation et choisi cou- rageusement d’essayer d’en sortir.

Son successeur, Shimon Peres, va, lui, se suicider politiquement. Le 5 janvier 1996, en période de calme, il donne le feu vert à l’exécution de l’« ingénieur » du Hamas, Yehia Ayache. Le mouvement islamiste riposte par une vague d’attentats terroristes en Israël. Tel-Aviv répond par le blocus des Territoires. Le Hezbollah libanais envoie, par solida- rité, des roquettes sur l’État hébreu. Lequel déclenche l’opération des « Raisins de la colère » et commet une « bavure » meurtrière à Canaa. Le résultat, c’est que la droite et l’extrême droite remportent, avec Benyamin Netanyahou, les élections du 29 mai 1996.

À l’exception de l’arrangement de Hebron, le nouveau Premier ministre va bloquer toute négociation sérieuse avec les Palestiniens. Trois ans après, Benyamin Netanyahou est battu par Ehud Barak. Pour la troisième fois en sept ans, la majorité des Israéliens bascule.

25 JUILLET 2000 : L’échec de Camp David

Le nouveau Premier ministre va hélas décevoir les espoirs de paix qui ont été placés en lui. Pendant un an durant, Ehud Barak reporte aussi bien le troisième redéploiement de l’armée israélienne des Territoires occupés que les négociations sur le statut final, qui auraient dû commencer en 1996 !

Lorsque il se tourne enfin, au printemps 2000, vers les Palestiniens, c’est après l’échec de ses négociations avec la Syrie, et le fossé entre les positions des deux parties est très profond. C’est pourquoi Yasser Arafat propose de reporter le sommet. Mais le président Clinton tient à conclure ses deux mandats sur un succès international. Et Ehud Barak rêve d’imposer, grâce à cette situation d’urgence, ses propositions aux Palestiniens, en sous-estimant une donnée fondamentale : cette fois, l’accord n’est pas intérimaire, mais définitif.

Les trois parties se retrouvent donc à Camp David le 11 juillet pour se séparer, deux semaines plus tard, sur un constat d’échec. L’explication souvent donnée est simple, pour ne pas dire simpliste : Ehud Barak a fait une « offre généreuse », et Yasser Arafat l’a refusée. Les propositions de Ehud Barak vont effectivement plus loin qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait été. Mais pas assez loin, ni du point de vue du droit international, ni au regard des conditions nécessaires à la créa- tion d’un État palestinien réellement indépendant et viable :

- il aurait, dit-on, promis le retrait de 90 % de la Cisjordanie, mais ce chiffre « oublie » la région de Jérusalem, la vallée du Jourdain et le territoire contrôlé par les colonies (42 % de la Cisjordanie). Surtout, les zones qu’Israël prétend annexer pour regrouper 80 % des colons coupent la Cisjordanie en trois morceaux discontinus ;

- sur Jérusalem, il n’y a pas d’avancée décisive. La fameuse déclaration sur le partage de la souveraineté n’interviendra que le 29 septembre ;

- de même, sur le sort des réfugiés, il n’y a pas un millimètre d’avan- cée dans les positions de Ehud Barak à Camp David.

Bref, c’était l’échec annoncé. Malgré la campagne qui a été développée pour en faire porter la responsabilité aux Palestiniens, les faits sont têtus. L’OLP a fait en 1988, en reconnaissant Israël, le principal compromis, puisqu’elle lui a abandonné 78 % de la Palestine mandataire. Et c’est sur les 22 % restants que Ehud Barak exige de nouvelles concessions.

Le Premier ministre israélien pouvait-il aller plus loin ? L’Histoire a tranché : la délégation israélienne est allée beaucoup plus loin cinq mois plus tard lors des négociations de Taba en janvier 2001. Les minutes de l’envoyé spécial de l’Union européenne, Miguel Angel Moratinos, comme les témoignages de plusieurs négociateurs palestiniens et israéliens, confirment que les deux parties ont approché, sur la base des propositions du président Clinton, un accord sur toutes les questions, même sur celle des réfugiés. Hélas, Taba était inutile, Ehud Barak ayant décidé de démissionner, provoquant des élections anticipées en février. C’était un véritable suicide politique pour lui et pour la « gauche » : au lieu de miser sur la conclusion d’un accord à Taba et de se donner quelques mois pour convaincre l’opinion israélienne, le Premier ministre s’est lancé dans un affrontement avec la droite, sans la moindre alternative à la politique de force qu’incarne Ariel Sharon. Le piège qui a été tendu par le vieux général en montant sur l’esplanade des mosquées, le 28 septembre 2000, se referme. Le 6 février 2001, Ariel Sharon est élu Premier ministre d’Israël. La suite est - hélas ! - connue...

Juillet 2006 : une escalade du conflit embrase le Liban.

Kofi Annan a réclamé devant le Conseil de sécurité des Nations unies, jeudi 20 juillet, un "arrêt immédiat des hostilités" au Liban, pour "empêcher de nouvelles pertes de vies innocentes et de nouvelles souffrances", et permettre une intervention des organisations humanitaires. Il a reconnu que les émissaires qu'il avait dépêchés ces jours derniers dans la région avaient conclu qu'un cessez-le-feu durable serait "difficile à obtenir à l'heure actuelle" mais qu'il fallait au moins une cessation temporaire des hostilités.

Le secrétaire général de l'ONU a aussi estimé que, en lançant une attaque contre Israël le 12 juillet à l'insu du gouvernement libanais, le Hezbollah avait "pris en otage toute une nation et fait reculer les perspectives de négociations d'un règlement de paix global au Moyen-Orient". Il a par ailleurs reconnu le droit d'Israël à se défendre, mais accusé Tel-Aviv d'"usage excessif de la force" contre le Liban.

Kofi Annan a présenté les éléments d'un plan visant à résoudre la crise libanaise, comprenant un cessez-le-feu et la remise des soldats israéliens capturés par le Hezbollah aux "autorités légitimes libanaises". M. Annan a déclaré devant le Conseil de sécurité que ce plan, fondé sur les suggestions de la mission de médiation qu'il a envoyée sur place, doit "constituer la base politique de tout cessez-le-feu durable". Selon ce plan, les soldats israéliens capturés "seraient transférés aux autorités légitimes libanaises, sous les auspices du Comité international de la Croix-Rouge, dans la perspective de leur rapatriement en Israël et d'un cessez-le-feu".

Il prévoit aussi le déploiement d'une force de maintien de la paix du côté libanais de la "ligne bleue" (marquant la frontière entre Israël et le Liban) pour contribuer à "stabiliser la situation". M. Annan appelle aussi à la convocation d'une conférence internationale afin de mettre au point un calendrier pour l'application des résolutions des Nations unies, notamment le désarmement du Hezbollah. Il demande également la mise sur pied immédiate d'un cadre organisationnel pour collecter d'urgence des fonds destinés à la reconstruction du Liban. Selon Kofi Annan, la mise en place de ces éléments devrait être menée en parallèle, et il suggère que le Conseil de sécurité les incorpore dans une résolution.

LA RUSSIE POUR UN CESSEZ-LE-FEU IMMÉDIAT

"Nous voulons assister à la fin de la violence", a fait savoir de son côté le département d'Etat américain. Cependant, les Etats-Unis excluent l'idée d'un cessez-le-feu conclu trop hâtivement. "Nous ne voulons pas la répétition d'un cessez-le-feu qui permettrait au Hezbollah de se regrouper, se réarmer, se renforcer et de présenter une menace encore plus importante pour la stabilité de la région", a expliqué le porte-parole du département d'Etat. "Un cessez-le-feu est un terme très spécifique [qui] implique une sorte de statut temporaire", a précisé sous le couvert de l'anonymat un autre haut responsable du département d'Etat.

L'administration américaine semble privilégier une action diplomatique émanant de ses alliés arabes. "Les Etats de la région vont jouer un rôle critique, des Etats comme l'Arabie saoudite, l'Egypte, la Jordanie", a déclaré le département d'Etat, espérant que ces pays fassent pression sur la Syrie et l'Iran, proches du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien.

Le ministre de la défense saoudien, Sultan Ben Abdel Aziz, a jugé jeudi, à Paris, qu'il n'était pas possible de "laisser Israël poursuivre ses agissements" au Liban, à l'issue d'une rencontre avec le président Jacques Chirac. Les positions française et saoudienne sont proches : soutien à la population libanaise, condamnation de l'attitude du Hezbollah. Riyad avait ainsi critiqué la semaine dernière "l'aventurisme irresponsable" du mouvement chiite.

Le vice-président syrien, Farouk Al-Chareh, a estimé quant à lui nécessaire que la communauté internationale "arrête la machine de guerre israélienne" au Liban. Pour sa part, la Russie a appelé à un "cessez-le-feu immédiat" au Liban.

Conclusion

En conclusion : les Palestiniens, bien sûr, sont les premières victimes de ce conflit interminable. Sur les quelques deux mille cinq cents victimes recensées de l’Intifada, mille neuf cents sont palestiniennes et six cents israéliennes. Mais le rapport de forces militaire écrasant dont jouit Israël ne doit pas dissimuler les risques majeurs qu’il court aussi à terme. La nature même du conflit est en train de changer. Car il a pris, avec la seconde Intifada et la répression brutale, un tour inconnu depuis 1948 : « On a le sentiment, observait l’historien israélien Tom Segev, de revenir à l’époque du Mandat britannique, qui a précédé la création de l’État d’Israël, où deux communautés s’affrontaient par les armes ». Les vingt-quatre mois écoulés depuis le 28 septembre 2000 préfigurent ce que risque de devenir la bataille de Palestine : une guerre civile, tantôt larvée, tantôt généralisée, entre deux populations imbriquées. Au coeur d’une telle mêlée, la clé de la victoire a pour nom : démographie. Or, dans le « Grand Israël », cher au chef du Likoud, les Arabes deviendront majoritaires en 2010 ; et, en 2020, ils seront 8,1 millions contre 6,7 millions de Juifs. Et cette majorité deviendra vite écrasante.

À défaut d’une immigration juive massive vers Israël, peu vraisemblable malgré l’exploitation cynique que font certains dirigeants israéliens de toutes les manifestations antisémites, Israël, « État juif et démocratique », fera donc face à une contradiction stratégique majeure :

- soit il choisira la démocratie, donc il accordera le droit de vote à tous les habitants, auquel cas ce ne sera plus un État juif ;

- soit il tiendra à préserver son caractère juif, auquel cas il ne pourra pas être démocratique.

Pis : l’imposition de la loi juive à une majorité arabe, sans cesse plus large, exigera l’instauration d’un véritable apartheid. Ce qui provoquera des soulèvements plus puissants encore que l’actuel, auxquels l’armée israélienne réagira par une répression dont le présent massacre ne représente qu’un avant-goût. Ce scénario comporte une fin possible : l’écrasement des Palestiniens, mais aussi la disparition de l’État d’Israël.

Paradoxalement, quatre-vingt-cinq ans après la « déclaration Balfour », la création d’un État palestinien indépendant et viable est seule à même de sauvegarder la survie d’Israël, en tout cas son caractère juif...

Cela n’est bien évidemment pas le choix d’Ariel Sharon. Il rêve d’une autre solution : l’expulsion de centaines de milliers de Palestiniens, qui repousserait de plusieurs décennies la menace démographique et perpétuerait l’occupation et la colonisation. N’estce pas à cela qu’il pense lorsqu’il répète inlassablement, depuis son élection : « La guerre de 1948 n’est pas terminée. »

Certes, la réédition des opérations d’expulsion d’il y a quarante- quatre ans n’est pas simple, ni militairement, ni politiquement. Mais il y a de quoi s’inquiéter :

- l’omniprésence du thème du « transfert » dans les médias et le débat politique israéliens ;

- les progrès sensibles du projet de transfert dans l’opinion israélienne : selon un récent sondage du Jaffe Studies Center de Tel- Aviv, 46 % des Israéliens acceptent l’expulsion des Palestiniens des Territoires occupés et 31 % l’expulsion des Palestiniens de l’État d’Israël ;

- le sens de l’opération « Rempart ». Certes, elle était destinée, comme tous les observateurs l’ont souligné, à porter des coups décisifs à l’Autorité palestinienne. Mais on n’a pas assez dit que la destruction systématique de toutes les infrastructures, les couvre-feux permanents, les humiliations... avaient aussi pour but de rendre la vie impossible aux Palestiniens et de les pousser ainsi au départ - non sans succès : on estime à plusieurs dizaines de milliers le nombre de Palestiniens - notamment de jeunes, de cadres, de buisnessman, qui ont quitté les Territoires occupés depuis deux ans.

Il faut absolument mobiliser contre ce risque d’une nouvelle catastrophe. Et la campagne contre la guerre américaine est inséparable de la bataille contre la menace d’une nouvelle expulsion massive.

Actuellement que fait le monde ? Culpabiliser les Anglais organisateurs de la création de l’état juif ? Les juifs ne cessent de commémorer tels ou tels tristes événements dont ils ont été victimes. Les arabes n’ont pas d’alternative que d’accepter la présence de l’état juif sur leur territoire.

14 Aout 2006 Application de la résolution 1701 votée vendredi par le conseil de sécurité de l'ONU.

La cessation des hostilités entre les miliciens du Hezbollah libanais et Israel est entrée en vigueur lundi à 8 heures (7 heures à Paris), comme l'avait annoncé samedi Kofi Annan après s'être entretenu avec les premiers ministres d'Israël et du Liban.

L'arrêt des combats est la première étape de l'application de la résolution 1701 votée vendredi soir par le Conseil de sécurité de l'ONU et entérinée samedi par le Liban et dimanche par le cabinet israélien. Dans cette résolution, fruit d'un difficile compromis négocié par la France et les Etats-Unis, le Conseil de sécurité appelait le Hezbollah à cesser immédiatement toutes ses attaques, et Israël à cesser immédiatement toutes ses opérations militaires offensives. Le texte prévoit que le Liban et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dont les effectifs passeront de 2 000 à 15 000 hommes, avec un mandat renforcé, déploient leurs forces ensemble à travers le sud du Liban, et qu'Israël retire parallèlement ses troupes de cette région.

Sept heures après la fin des hostilités, "le cessez-le-feu est respecté, en dehors d'incidents localisés", indique le ministre de la défense israélien, Amir Péretz. Un combattant du Hezbollah a été tué lundi matin au Liban aux abords du fleuve Litani. D'après l'armée israélienne, ce combattant aurait ouvert le feu contre des soldats israéliens qui ont riposté et l'ont tué. Un autre combattant du Hezbollah a été tué dans le Liban sud alors qu'il s'approchait d'une patrouille de l'armée israélienne. Enfin, un civil libanais a été tué et six autres ont été blessés lundi au Liban sud dans l'explosion de bombes à fragmentation, au sujet desquelles des agences de l'ONU recommandent la "plus grande vigilance" : de nombreuses munitions non explosées continuent en effet à joncher le terrain.

Un porte-parole militaire a indiqué que des troupes israéliennes "encore en nombre limité, ont commencé lundi matin à quitter le Liban". Selon le quotidien israélien Haaretz l'armée israélienne commencera à retirer immédiatement une partie de ses forces du Liban, mais demeurera sur plusieurs positions lui donnant le contrôle de la région environnante jusqu'à leur remise à l'armée libanaise et à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).

Des milliers de réfugiés se sont mis en route lundi matin dans le sud du Liban, profitant de l'arrêt des bombardements pour aller découvrir l'étendue des dégâts dans leurs villages, dès la cessation officielle des hostilités. Les avions israéliens continuaient leurs survols de la région, où aucun bombardement n'a été signalé. Pendant ce temps, un gigantesque bouchon de centaines de voitures se formait à Saïda, à 43 kilomètres de Beyrouth, principal point de passage vers le sud du pays, théâtre de l'offensive israélienne qui avait commencé le 12 juillet.

DES MILLIERS DE LIBANAIS SUR LES ROUTES

Alors que les secouristes dégageaient encore les corps des décombres des derniers bombardements à Beyrouth et dans les provinces, des familles entières s'entassaient dans des véhicules surchargés, certaines avec des matelas sur le toit. Dans d'autres, des hommes seuls étaient partis en éclaireur, laissant les leurs en sécurité. Les hommes du Hezbollah passaient entre les voitures, distribuant des tracts roses mettant en garde contre des munitions non explosées, et des jouets piégés. Ils demandaient aux automobilistes de ne pas utiliser les bas-côtés des routes. Dans la vallée de la Bekaa, le trafic avait repris sur la route de Baalbek à Zahlé, moins d'une heure après l'arrêt des combats, alors que les avions israéliens avaient encore frappé la région jusqu'à l'aube.

Selon un porte-parole de l'ONU, un convoi humanitaire était en route lundi matin pour la ville portuaire de Tyr, dans le sud du Liban. 24 camions, transportant des vivres, des médicaments et de l'eau ont quitté Saïda pour Tyr, qui n'était plus ravitaillée que par la mer depuis plus d'une semaine.

Selon une source militaire, les forces israéliennes entendent maintenir leur blocus aérien et maritime contre le Liban malgré l'entrée en vigueur d'un arrêt des hostilités. "Le blocus aérien et maritime sera maintenu jusqu'à ce que soit mis en place un mécanisme permettant d'empêcher la contrebande d'armes", a-t-on dit.

Dans les heures qui ont précédé l'arrêt des combats, l'aviation israélienne a mené des nouveaux raids meurtriers, notamment sur la banlieue sud de Beyrouth où 15 personnes ont été tuées. A Baalbek, une camionnette qui transportait des soldats et des gendarmes a été touchée de plein fouet par un missile, une demi-heure avant le cessez-le-feu. Cinq militaires et gendarmes et deux civils ont été tués, a indiqué la police.